Chapitre 11 : Nouvelles recrues

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Rena ouvrit lentement les yeux. Elle était seule dans le lit. Ezarel s'était réveillé avant elle et il était déjà en train de se rhabiller. Elle lui jeta quelques regards furtifs. Elle ne pouvait pas nier qu'il était bel homme – même pour un elfe – et elle appréciait la vue dès le matin. Il avait dû se rendre compte qu'elle l'observait, car il se retourna en lui adressant un sourire narquois. Elle se racla la gorge en faisant mine de regarder ailleurs.

— Bien dormi ? demanda-t-il avec un clin d'œil entendu qui fit rougir Rena lorsqu'elle se remémora la nuit qu'ils avaient passée ensemble.

— Comme une souche, répondit-elle en priant pour qu'il ne remarque pas son trouble.

— Je ne suis pas étonné. Tu ronflais plus fort qu'un bériflore.

— C'est pas vrai ! grogna la jeune femme.

— Et tu es aussi mal léchée qu'un bériflore ! ajouta-t-il avec un rictus moqueur. C'est peut-être un effet secondaire de la potion ? J'espère que tu ne vas pas te transformer en gros ours plein de mousse. Il n'y aura plus assez de place pour moi dans le lit.

Il se caressa le menton, l'air faussement inquiet, tout en se penchant vers elle. Rena le voyait venir. Elle plaqua une main sur la bouche de son amant au sourire facétieux avant qu'il ne puisse l'embrasser.

— Va-t'en ! fit-elle, entre vexation et amusement.

— Je sens que t'embêter dès le réveil va devenir mon activité préférée, répliqua-t-il en se lançant dans une petite joute de chatouillis et de bisous avec elle.

— Arrête ça ! se plaignit-elle en repoussant ses assauts du mieux qu'elle pouvait. Je préférais quand tu n'aimais pas qu'on te touche.

— Je n'aime pas qu'on me touche, sauf si c'est toi. Tu es l'exception qui confirme la règle. Puis je n'ai jamais dit que je n'aimais pas toucher les autres. Et crois-moi, j'adore te toucher.

— Si tu ne peux pas te tenir correctement, je vais te renvoyer dans ta chambre ! menaça Rena en dardant ses yeux gris sur l'elfe.

— Tout de suite les menaces ! s'exclama Ezarel en levant les bras au ciel. Je te laisse tranquille pour le moment. J'ai du travail qui m'attend. Je n'ai pas eu le droit à un jour de congé, moi.

— Honnêtement, j'aurais pu m'en passer, mais Nevra a insisté.

— C'est l'avantage d'être la favorite du capitaine, je suppose. Ce n'est pas Séraphina qui me donnerait un congé. Je ne suis même pas sûre qu'elle sache que ça existe.

— Pauvre chou, railla gentiment l'Ombre en lui tapotant la joue avec un sourire légèrement moqueur.

— Je crois que je déteins un peu trop sur toi. Il va falloir que je refasse toute ton éducation.

— Tu peux toujours essayer, répliqua sa petite amie avec un sourire provocateur.

Ezarel lui répondit par un rire désinvolte, avant de retrouver une expression plus tendre et aimante. Il déposa un dernier baiser sur le front de sa compagne avant de quitter la chambre.

                                                  ***

Le soleil étirait paresseusement ses rayons. La yôkai étouffa un bâillement. Elle s'était rendormie quelques heures, puis elle avait passé le reste de la matinée à lire. Ykhar lui avait conseillé quelques romans terriens susceptibles de lui plaire. Rena n'avait que très peu de temps pour s'adonner à la lecture, c'était le moment d'en profiter. Alors qu'elle allait entamer le chapitre suivant, elle fut interrompue par des coups frappés à sa porte. C'était Nevra.

Les Enfants de l'Oubli - TOME I : La ChuteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant