𝐒𝐞𝐢𝐬.

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𝐈𝐃𝐈𝐑,
𝐈𝐙𝐀𝐍.






























Mon sac en plastique s'usait dans ma main alors que l'autre s'occupait de choisir les produits dans les rayons.

La climatisation faisait un bruit insupportable dans le fond du petit magasin. Et ma tête commençait à me faire mal à cause de la chaleur qui planait sur nous.

J'utilisais mes dernières économies à la caisse. J'étais complément déconcertée par mon manque d'argent, et je n'avais aucun moyen d'y remédier.

-   Boa noite, senhorita. (Bonsoir , mademoiselle.)

Je souriais poliment au vendeur lorsqu'il rangeait mes articles dans le petit sac en plastique.

- Vous devriez faire attention. Vous baladez le soir n'est pas une très bonne idée.

Je relevais la tête vers lui, ne sachant pas où il voulait en venir.

- Les cartels sont dangereux, surtout le soir.

Les cartels...

Je n'en avais pas encore entendu parlé depuis que j'étais ici. Mais, je savais pertinemment que j'allais bientôt les connaître.

Parce que je savais aussi que mes frères étaient dans l'illégale. Mais qu'ils étaient dans un cartel, je n'en étais pas aussi sûr.

-   D'accord, je ferai attention. Adeus. (Au revoir.)

Enfin libéré du bruit incessant de la climatisation, la chaleur de dehors m'accueillait à bras ouverts.

La nuit déjà tombée depuis bien longtemps, ne me permettait pas de voir correctement dans l'obscurité.

Un débardeur blanc recouvrait ma peau caramel, et les traces de bronzages de mon maillot de bain ne se voyaient pas. Mon short en jean était peut-être trop court, mais je n'y faisais pas attention. Il faisait bien trop chaud.

Mon téléphone vibra dans la poche arrière de mon short.

- Olá, minha querida ? (Allo ma chérie ?)

La voix de Nalia fit fondre en moi le peu de tristesse qui perpétuait dans mon esprit.

J'avais oublié le son de sa voix, et je restais muette un instant avant de finalement lui répondre.

- Nalia... Senti sua falta. (Tu m'as manqué.)

Une goutte d'eau salée longea le long de ma joue, le dos de ma main vint vite l'essuyer.

L'écouter parler me faisait du bien. Comme si, la partie de ma vie d'avant que j'avais tant voulu oublié et effacé de ma mémoire, m'avait quand même manqué après tout ce qu'elle m'avait fait subir.

Elle me raconta sa vie d'après mon départ, avant que je ne lui parle de mon nouveau chez moi.

Le vent fouettait mes cheveux, d'une brise calme qui caressait mon visage agréablement.

Mais un sentiment d'inquiétude rattrapa vite ces retrouvailles.

Nalia ne m'aurait jamais appelé pour me dire ce genre de chose. Quelque chose clochait. Elle n'allait pas bien.

Sa voix se brisait à la fin de ses phrases, et le semblant de naïveté que je ressentais à présent me donnait envie de vomir.

Elle ne m'aurait jamais appelé pour prendre de mes nouvelles.

La Rose ÉternelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant