𝐐𝐮𝐢𝐧𝐳𝐞.

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𝐈𝐃𝐈𝐑,
𝐈𝐙𝐀𝐍.

















Mon regard se fond sur le petit être qui arrive à moi. Ses petites mains remplies de différents fleurs plus belles les unes que les autres. Son visage était teinte d'une innocence assourdissante, qui calmerait même un loup assoiffé de sang.

Accroupi à même le sol, mes genoux recouverts d'un jean s'effritaient contre la matière rugueuse. Mes mains étaient salies par la terre qui recouvrait même mes bras, et je m'amusais depuis quelques heures déjà, à faire mon parterre de fleurs.

Luiza m'avait demandé de mettre un peu plus de couleur dans le jardin, pour amener de la gaieté dans nos soirées. Pour elle, notre quotidien était trop terne.

Alors j'avais dépensé mes dernières économies pour pourvoir lui faire plaisir. Je n'arrivais peut-être pas à la regarder sans vouloir vomir, mais je leur devais bien une vie plus humble que la mienne.

Peut-être était-ce à cause de moi, pour des raisons qui m'échappent encore, je n'arrive pas à les regarder dans les yeux trop longtemps.

Ils méritent mieux que jeune fille tombée pour un homme qui l'a détruit.
Ils méritent mieux qu'une adolescente ayant abandonnée son enfant comme ils avaient fait avec elle.
Ils ne méritaient juste pas une femme comme moi.

J'expirai l'air de mes poumons, délivrant mon esprit des pensées noires trop présentes. Je rêvais de faire disparaître ces souvenirs, mais je devais les garder.

Pour son âme et sa vie, que j'ai enlevé de mes mains désespérées, en tâchant mon corps d'une cicatrice sanglante.

Et puis, quand leurs petits bras entourèrent mon cou, cherchant un minimum de réconfort. Ma respiration se coupa, d'un mouvement agressif que je ne dictais pas. Mes poumons se bloquaient, comme pour me priver d'apprécier leurs êtres contre moi dans le but de me punir.

Comme si mes jambes ne tenaient plus sur elles-mêmes, comme si je rampais tel un cadavre comme cette soirée là. Mon corps était lourd.

Il me rappelait sans cesse ce que j'avais fait, par peur que je ne m'en souvienne plus. Comment pouvait-il croire que cela arriverait ? Après tout ça.

Ma gorge se nouait, étranglée par ma propre salive acide, celle qui brûlait le fond de la chair. Je ne trouvais plus mes repères, leurs bras lasseraient ma peau jusqu'à la marquer invisiblement. Leurs coups déçus donnaient à ma peau la couleur du ciel, plus foncé lors du couché de soleil.

Je paniquais, ma vision devenue noire par le manque d'air que je ressentais. Ma tête tournait dans un vide sans fin, le trou noir que formait mon cœur inspirait désespoir et peur dans les yeux des enfants.

Soudainement, je le revoyais.

A sa place.

Roméo devint...

ensanglanté.

Sa tête, autrefois joliment innocente, pendait à son cou par ses cordes vocales, trop sensible pour soutenir son crâne. Un bruit sourd résonna dans ma poitrine quand elle tomba à terre. Roulant jusqu'à mes pieds, je me revoyais ramper jusqu'à elle.

La Rose ÉternelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant