Tomber - Original

29 1 3
                                    


Il arrive que nos yeux se croisent pour se fixer un instant. Un instant suffisant pour que mon estomac se serre et se retourne. Le soleil passe dans tes mèches et je me surprends à te trouver beau.

Nous sommes ami et moi, je me maudis.

Tu parles, complètement passionné dans tes propos, complètement passionnant tout court. Et moi, j'écoute, pose des questions alors que tu m'ouvres les portes de tes passions. Certains s'en vont, ils ne sont pas intéressés, et alors nous nous retrouvons seul à deux, à échanger et apprendre à nous connaître.

Je crois que tu me plais.

Tu fais et une blague, je t'y suis, et nous ne sommes alors plus que deux rires remplissant la pièce de vie. Le sourire de l'un comme l'arc-en-ciel menant au trésor de l'autre.

Mon cœur se serre de joie.

Voilà que tu as récupéré mon numéro. Pour une broutille bien sûr, mais je sais que tu ne donnes pas le tient si facilement. Je ne pensais pas qu'une chose si simple puisse me rendre si heureuse. Alors tournant autour du prétexte initial, nous discutons une heure durant.

Aie, ok, je suis amoureuse.

Je vois un signe dans chacune de tes actions. Ce regard, cette discussion, ce rire... tout est désormais sujet à l'analyse. Ai-je mes chances, cette folie est elle réciproque ? Mon ventre est un parc d'attraction, son activité dépendant de ton attention.

C'est fort quand même...

Je passe mon temps à te chercher. Tu seras a tel endroit a telle heure ? Mes pas se pressent à ta rencontre. Un jour, tu n'es pas là et ton retour me tarde immédiatement.

C'est un peu pitoyable non ?

Les jours passent et nos interactions se perdent. Ai-je tout monté dans ma tête ? Nous avions pourtant une belle alchimie. Pourquoi ne nous voyons nous presque plus. Ce n'est pas ta faute, pas la mienne non plus. Nous n'avons juste plus d'occasions.

Allez calme toi, ce ne devait être que passager.

On retrouve une certaine complicité et petit à petit les papillons nicher dans mon estomac prennent leur envol. Nous sommes revenus au départ. Amis. Mes sentiments se sont taris, bien que quelque peu réprimés il faut l'avouer. J'imagine que c'est pour le mieux, après tout, est-ce qu'on aurait été heureux tous les deux ?

Tu ne peux pas savoir, chuchote une première voix.

Il y en aura d'autres, dit la seconde

Ôde Rose - Recueil d'OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant