I Love You Too

Décision prise

Emmy

- Et tu comptais nous le dire à quel moment ? répliqua James
- Moi, ce que je voudrais savoir, c'est pourquoi il est sorti de prison ? demanda Peter
- Après tout ce qu'il a fait ? s'indigna Chang
- Eh ! On se calme ! Je n'y suis pour rien... Le juge ne pouvait pas le mettre indéfiniment derrière les barreaux. Répondit Valentin un peu agacé par les remarques des autres
- Ah bah cette fois, plus besoin de chercher... c'est sûr que c'est lui ? Qui d'autre aurait envie de vous tendre un piège ? Vous lui avez pris les cristaux, puis vous l'avez fait mettre en prison ! Ça fait beaucoup d'un coup ! dit Norah comme s'ils venaient de résoudre une énigme
- Il ne faut pas tirer de conclusion hâtive Norah. Dit calmement Ylie. Il me semble que la fameuse Olga Ibraya a aussi de quoi vous en vouloir et peut-être qu'il ne s'agit pas d'un piège...

Tout le monde se mit à parler en même temps, chacun donnait son avis. Je n'arrivais même plus à entendre et à écouter toutes les paroles. Mon cerveau venait de se mettre en mode pause, j'étais complètement déconnectée de l'instant présent. Les voix me paraissaient de plus en plus lointaines. Il fallait absolument que je m'éloigne de ce débat qui n'en finissait pas.
Peu importe ce que chacun pouvait dire, je savais depuis le début que je me rendrais en Australie pour élucider cette affaire.
Peu importe les risques, ou les éventuels pièges... et peu importe l'avis de mes amis.
Nos regards se croisèrent et comme à chaque fois, on se comprenait sans se parler. J'avais toujours cette sensation que nos pensées fusionnaient entre elles, qu'elles formaient une alchimie, une connexion instinctive qu'on ne pouvait expliquer.

Il se leva et me prit la main pour m'emmener à l'écart de ce tumulte désordonné.
Une fois seule avec lui, j'enfouis ma tête dans le creux de son épaule. La chaleur de son corps et la puissance de ces bras faisaient tout le reste. Je n'avais pas besoin de parler, pas besoin de me justifier. Le réconfort qu'il me donnait était tout ce dont j'avais besoin.

Au bout d'un moment, James prit la parole, d'une voix douce et rempli d'amour, il me dit :

- Quoi que tu decides, je te soutiendrais.

Je lui souris et l'embrassais tendrement, tout en lui glissant un "merci".

- Il faut que l'on en discute calmement avec Tarim, même si ma décision est déjà prise, je ne suis pas la seule concernée...
- Peut-être qu'on aura les idées plus claires demain. Quand les autres seront rentrés chez eux, la maison sera plus calme.
- Tu crois vraiment qu'ils vont vouloir partir sans connaître notre point de vue ?

En pensant au caractère de chacun, je ris malgré-moi.

- Tu as raison, il ne va pas être facile de s'en débarrasser... répondit James d'un ton moitié amusé, moitié agacé

Je repris mon sérieux et lui dit :

- Et toi, tu en penses quoi ?

Seul son avis et celui de mon frère comptaient.
Il soupira légèrement et prit quelques secondes avant de me répondre.

- Sincèrement, je suis partagé... j'ai réellement envie que tes parents soient bels et bien vivants... mais j'ai du mal à croire en ce message. Et surtout, je n'ai pas envie que l'on tombe dans un piège... même si cette idée me paraît un peu surréaliste !
- Tu ne m'éclaires pas vraiment là, tu sais ?
- Tu l'as dit toi-même, tu as déjà pris ta décision et je sais très bien que tu veux aller en Australie. Tu connais également mon point de vue, si tu pars, je pars.
- Je sais...
- Si j'avais été à ta place, je n'aurais pas pris le temps de la réflexion et je serai parti dès ce soir... mais je pense qu'il est préférable qu'on se prépare à toutes éventualités avant d'arriver là-bas.

Je l'embrassais une nouvelle fois. Ses mains se faufilaient sous mon t-shirt et venaient caresser ma peau. Mais ce plaisir fut de courte durée. Quelqu'un venait de frapper à la porte.
James ne cachait pas son mécontentement. Je me dégageais doucement de son étreinte pour aller ouvrir.

- Super ! Tu ne dors pas !

Tarim rentra dans la chambre sans me demander mon avis. Il s'arrêta une fraction de seconde en remarquant James assist sur le lit.

- Ah ouais, il m'arrive parfois d'oublier que vous couchez ensemble...
- Tarim ! T'es sérieux là ? Bon, maintenant que tu es ici, dis-nous pourquoi ?

Je n'en reviens pas à quel point il m'agace encore et encore, même après tout ce temps.

- Ok, je n'en peux plus de toutes ces conversations ! J'ai besoin d'avoir les idées claires et je n'arriverais pas à prendre de décision tout seul... donc, quoi que tu fasses, Emmy, je suis ok !

Il avait parlé d'un ton très ferme et décidé. Il voulait vite en finir et ça ne me surprenait pas qu'il ait besoin de moi pour se décider.

- Tarim, on n'en reparlera demain. Mais oui, j'ai bien l'intention de partir en Australie.

Je lui souris gentiment. Il paraissait soulagé de ma réponse et s'en alla de la même façon qu'il était venu.
James s'allongea sur le lit, comme exténué et déprimé par le comportement de mon frère. Avec un regard espiègle, je lui sautais dessus, à califourchon sur le bas de son ventre. Et lui dit d'un air taquin :

- Dommage que tu sois fatigué !

J'enlevais mon t-shirt, puis me levais du lit pour aller chercher les vêtements qui me servaient de pyjama. Avant que je n'ai eu le temps de les enfiler, James se leva d'un bon et me souleva par la taille pour me remettre dans le lit.