Chapitre 8

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- Ornella je t'en supplie, dis moi où on va! me suppliait Ivy en se retournant vers moi. Ou juste un indice!

- Tu peux essayer autant que tu veux, je te dirais rien avant d'y être.

Cela faisait des heures que Ivy tentait de me tirer les vers du nez concernant notre lieu de dîner pour ce soir mais je ne comptais pas le révéler si près du but, après plusieurs semaines d'organisation: il fallait dire que réserver à cette adresse était plus compliqué que je ne l'aurais imaginé. Mais après plusieurs appels en vain, il avait suffit d'un seul à Raphaël pour me réserver une table. Je me rendais encore plus compte de l'influence que leur nom avait dans la ville.

Une fois prêtes, nous nous dépêchons de descendre car la voiture devait arriver d'une minute à l'autre. En regardant Ivy qui faisait ses dernières retouches maquillage sur le porche, je ne pouvais m'empêcher d'avoir un petit pincement au cœur: ce soir allait être l'un dernier avec ma meilleure amie avant qu'elle ne parte pour l'université et même si je faisais tout pour ne pas y penser, c'était compliqué.

Le taxi arriva assez rapidement et Ivy me promettait de ne pas regarder la route pour garder la surprise, j'espérais qu'elle le fasse vraiment. Heureusement arrivée sur les lieux, elle ne semblait avoir aucune idée de l'endroit où nous étions. Je plaçais mes mains sur ces yeux en sortant du véhicule avant de les retirer devant le restaurant. Je regardais Ivy en attendant sa réaction sans vraiment savoir à quoi m'attendre.

- Le Nine-Ten! Ornella j'y croie pas! s'écria-t-elle.

Elle me prit dans les bras. J'avais organisé ce moment après toutes les discussions que nous avions eu sur ce restaurant et à quel point nous rêvions d'y manger. Nos rêves de petites filles deviendraient peu à peu réalité.

Nous prenions quelques photos avant de rentrer dans le restaurant: nous nous devions de garder des souvenirs de cette soirée. A peine les portes passées qu'une serveuse nous interpelle.

- Vous devez être mademoiselle Colman. je lui répondais d'un hochement de la tête. Bienvenue à vous et votre invitée, je suis Jennifer et je vais vous servir ce soir.

Nous la suivons vers une table assez reculée des autres à laquelle nous nous installons avant que Jennifer nous donne les cartes.

- Je ne sais pas si je dois être étonnée ou juste heureuse de tout cet argent que tu gagnes. commenta Ivy en scrutant autour d'elle.

- Je suis tout autant choquée que toi Ivy, t'aurais vu ma tête quand j'ai eu ma première paye!

Je ne m'étais toujours pas habituée aux sommes que je gagnais depuis que j'avais commencé à travailler pour les Avila. Le travail que je fournissais ne me paraissait absolument pas proportionnel mais j'avais arrêter de poser des questions à force de comprendre que cet argent n'était rien pour la famille.

La serveuse revint vers nous avec deux coupes de champagnes accompagnées de la bouteille, elle nous fit part de la qualité avec des mots que je ne comprenais pas: on était vraiment loin des restaurants dans lesquels j'avais l'habitude de me rendre.

- Ma Ivy, je trinque à ton année et à ta réussite scolaire. nos deux verres s'entrechoquent. Tu vas beaucoup me manquer mais je suis tellement fière de toi!

- Toi aussi ma Orne'. Mais personnellement je trinque à ce que ma meilleure amie profite de la fin du lycée pour se laisser aller. répliqua-t-elle.

Je roulais des yeux, je savais où elle souhaitait en venir: nous avions déjà eu cette discussion un milliard de fois. La serveuse arriva pour prendre nos commandes et je pensais alors avoir échappé aux reproches de ma meilleure amie mais visiblement ce n'était pas le cas.

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