CHAPITRE 2 : Moteur & vices

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SUKI

- Il faut que tu le quittes.

Je manque de m'étouffer avec ma gorgée de café, alors que je détaille Sofia avec mes yeux embués de larmes.

- Tu peux pas culpabiliser dès que tu sors, et en plus, t'a rencontré un beau gosse hier soir ! Imagine si t'avais étais célibataire ma grande !

Je grimace, tout en essayant de savoir si je dois rire ou pleurer de ses paroles. Elle se rend compte de ce qu'elle me dit ? Je n'ai jamais, et je ne cautionnerais jamais la tromperie ! Ce n'est pas pour être la première à commettre une telle lâcheté.

- Même célibataire j'aurais rien fait. Je n'ai jamais réussi à coucher sans sentiments, lâchais-je déprimé.

Tout aurait été plus simple sinon ! Mais non, j'ai ce besoin sûrement bête de me sentir un minimum en sécurité, et apprécier sur le long terme, avant d'ouvrir les cuisses. J'aimerais être comme Sofia, pouvoir prendre l'homme qui me plais sur le moment, sans réfléchir de trop, et puis passer à autre chose si c'est nécessaire. Malheureusement, mon cerveau n'est pas programmé de la sorte, et parfois, c'est vraiment handicapant. Parce que c'est devenu si monnaie courante de coucher à droite à gauche, que lorsqu'on parle sentiment, tout le monde panique. J'ai toujours préféré mon célibat d'ailleurs, même si lorsque j'ai rencontré Jonathan, je lui ai laissé sa chance...

- Tu n'es plus heureuse avec ton connard de mec, pourquoi tu restes ?

Parce que sinon, je serais toute seule...et que j'ai peur de la douleur que son départ et son indifférence pourrait engendrer !

Je déteste la réalité des choses, aussi laide soit-elle. Putain, j'ai toujours vu les autres m'abandonner, à un tel point que j'ai fini par me dire que je ne devais pas être suffisante. Que j'étais constamment le problème, et de ce fait, j'ai fini par aimer par dépit ma solitude. Quand il est entré dans ma vie, je pensais qu'il était comme les autres, mais lui ne voulait pas partir. Il serait mon premier copain, et le dernier. Bon, même si à proprement parlé, il n'était pas le premier homme que j'aimais, mais c'était le premier avec qui ce serait sérieux quoi...Je ne peux pas me résigner à le voir partir aussi, alors que j'étais persuadé qu'il resterait....

La douleur vient se nouer dans ma gorge, je me contente d'hausser les épaules, ne répondant pas réellement à ma meilleure amie, qui ne l'a jamais aimé !

- Il s'appelait comment ?

- Lazio !

Elle hausse les sourcils, avant de bougonner sur le fait que j'ai fait l'impasse sur une nuit avec un italien au prénom atypique. Je pars à rire, tandis qu'elle me fait un monologue sur le fait que je devrais vivre, et baiser plus aussi. Sur ce point, je suis d'accord avec elle ! Mon corps semble en manque depuis quelque temps...

- On va y retourner, déclare-t-elle en sautillant. Et cette fois, sympathise vraiment !

Je roule des yeux, peu convaincue. Je ne pense pas que mon mec apprécie vraiment le fait que je sorte toute seule encore une soirée, même si je suis avec Sofia. Et je refuse qu'il se fasse de fausses idées, en pensant que je le trompe, ou que je veux aller voir ailleurs !

- Vas-y si tu veux, moi je vais rester là.

Sofia croise les bras sous sa poitrine, et me fusille du regard. Je ne peux pas me foutre dans le pétrin avec Jonathan, seulement parce qu'elle pense que je peux avoir d'autre homme.

Je ne suis pas elle, je n'ai pas le même courage, elle devrait le savoir depuis le temps ! Je pourrais y retourner évidemment, mais ce serait pour nourrir la culpabilité déjà énorme que je me traîne, seulement pour m'être amusée sans mon petit-ami.

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