CHAPITRE 9 : HAUNTED

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SUKI

- Hmmm, le téléphone !

A moitié ensommeillé, je tends ma main vers la table de chevet, pour essayer d'attraper mon portable. Les yeux encore clos, je réponds.

- Tu as changé les serrures de la maison ?

La voix de Jonathan me crispe, mais ne me fait pas sortir de mon état ensommeillé.

- Je t'ai dit que c'était fini...

Il ronchonne, mais je ne l'écoute plus. Je cligne des yeux, essayant de m'habituer à la pénombre de la chambre où je me trouve. Je voudrais réellement me sentir coupable de le savoir devant ma porte, dans le froid, à espérer que je vienne lui ouvrir. Mais non. J'en ai strictement rien à foutre.

- Suki, ramène toi et ouvre immédiatement.

Je tique, me redresse, sentant une couette glisser contre mon corps.

- Je t'emmerde. Je te l'ai dit, je ne veux plus de toi, alors tire-toi de devant chez moi, ou j'appelle les flics.

Il souffle, comme s'il se disputait avec une gamine, trop bornée pour reconnaître que c'est elle la merdeuse.

- Je ne te trompe pas.

- Je ne te crois pas. Je n'ai plus confiance, donc c'est fini.

Il inspire profondément.

- T'es où là ? Suki, t'es pas chez toi...?

Mon cœur cesse de battre, mais je ne dis rien. Ma tête bourdonne un peu, à cause des verres que je me suis envoyé avec Sofia hier, pour fêter mon célibat. J'ai décidé que c'était terminé, je suis libre. Si lui ne veut pas le comprendre, ce n'est réellement pas mon problème. Je vais vivre, et lui pourra retourner s'en taper une autre. Parce que je suis certaine, que s'il ne me touchait pas plus que ça, c'est parce qu'il en gâtait une autre. Il croit que je suis conne ?

- Non, j'y suis pas. Et toi tu ne devrais pas y être non plus.

Il laisse échapper un souffle, que je dirais étonné. Depuis qu'on vit ensemble, je n'ai jamais découcher.

- T'es où ? Tu bosses dans une demi-heure !

Je jette un furtif coup d'œil au réveil matin. Oh bordel de merde, je vais être en retard !!

Je raccroche, m'apprête à sortir du lit, quand une large main s'enroule autour de moi, pour me maintenir au pieu.

- Tu vas où ?

La voix endormie de Rankin est l'équivalent d'une douche froide là. J'ouvre grand les yeux, avant de me rallonger, pour essayer de me remémorer la soirée. J'étais avec Sofia, on buvait...

- Quand est-ce que je suis arrivé ?

Ma question le fait ricaner, alors qu'il vient poser son nez dans mon cou.

- Vers 2 heures.

Oh putain, c'est la merde !

- J'étais seule ?

Il hoche la tête, je ferme les yeux. Oh putain, elle m'a laissé faire ma connerie, sans me retenir. Je me tourne sur le flanc, pour l'observer. Lui me détaille déjà, son pouce glissant doucement sur l'épiderme de ma taille.

- J'étais déchirée ? soufflais-je en grimaçant.

Il sourit, tout en haussant les épaules.

- Non ça pouvait aller, dit-il. Je ne t'aurais pas touché sinon !

TEMPTATIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant