— Levrette pour le sexe anal, l'andromaque pour une pénétration classique.L'oxygène retenu dans mes poumons se fait la malle. Je ne m'attendais pas à cette réponse. En réalité, je ne m'attendais à aucune réponse du tout. Je pensais qu'il se contenterait de me gratifier d'un regard dur et affligé, celui qu'il arbore en permanence au moindre mot qui sort de ma bouche.
— D'autres questions ? intervient Hadriel.
Un lent sourire paresseux caresse ses lèvres, attirant mon attention sur sa mâchoire ciselée, soulignée par une barbe courte et entretenue. Je déglutis et m'efforce de relever les yeux.
— Non... euh... ça ira.
Son regard Hazel s'intensifie tandis que son sourire d'enfoiré fini s'élargit. Lorsqu'il réouvre la bouche, je retiens mon souffle, en apnée. Est-ce qu'il compte me donner d'autres détails concernant ses préférences au lit ou...
— Vous désirez un dessert ? demande-t-il.
Oh, d'accord.
Je reprends doucement contenance et décline en secouant doucement la tête, encore un brin atterrée par ses révélations.
— Très bien, acquiesce-t-il énigmatique, visiblement ravi de m'avoir cloué le bec.
Après quoi, il capte l'attention d'un serveur d'un simple mouvement du menton et lui demande l'addition. Pendant ce temps-là, ne me demandez pas pourquoi, mais mon cerveau prend la liberté d'imaginer Hadriel Andriani sans ses fringues, en plein ébat sexuel. Levrette pour le sexe anal, l'andromaque pour une pénétration classique. Je dois dire que le fait de l'avoir vu nu jusqu'à la taille au beau milieu de ma cuisine hier facilite grandement mon imagination... Est-ce qu'il est du genre expressif ? Doux ou sauvage ? Silencieux ou bruyant quand il jouit ? Lumière allumée ou éteinte ? Un flot tumultueux de pensées me ravage au grès de toutes ces images fugaces et débridées. Et cela dure jusqu'à ce que nous quittions le restaurant, atteignions sa Maybach, que je boucle ma ceinture et que Hadriel s'engage sur la route.
Incapable de me taire plus longtemps, je décide de sauver mon honneur en ripostant :
— Vous préférez avoir les cheveux de Trump ou les sourcils de Frida Kahlo ?
Pour toute réponse, Hadriel soupire et augmente le volume de la radio qui passe Da Ya Think I'm Sexy. Retrouvant doucement mon ardeur, je pose d'autres questions débiles, toutes noyées par la voix de Rod Stewart. Me tournant sur mon siège, j'observe la moue boudeuse du petit-fils de Ginevra et me réjouis de découvrir un léger sourire en coin relever les commissures de ses lèvres.
Je l'amuse.
Quelques minutes plus tard, Hadriel se gare le long du trottoir, au pied de mon immeuble. Je sors de le voiture, et avant de claquer la portière, je pivote sur mes bottes Alexandre Vauthier. J'affiche un sourire chaleureux, que je ponctue d'un clin d'œil, et le remercie pour le dîner et de m'avoir raccompagnée.
— Pas de souci. Bonne nuit, Sissi.
Hadriel, en parfait gentlemen, attend que j'aie franchi la porte d'entrée du bâtiment avant de s'en aller... sauf que mes clés sont introuvables. Merde, mais où sont-elles passées ? Je m'accroupis et pose rageusement mon sac Gucci au sol pour le fouiller de fond en comble. Je palpe la toile, mais je ne trouve pas de trous d'usure à travers lesquels elles auraient pu se faufiler.
Dans mon dos, j'entends Hadriel baisser la vitre de son Exelero.
— Un problème ?
Je me relève du sol et plante furieusement mes mains sur mes hanches en déclarant :
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A Crazy Love Story
RomanceSuite au décès de Ginevra, Sissi Ricci et Hadriel Andriani vont devoir mettre leur différends de côté et tenter de se supporter, sans s'entre-tuer. Parce que c'est la seule, unique et ultime volonté de Ginevra, et qu'importe qu'Hadriel soit le parfa...