Amelys
Je retourne dans ma chambre, fulminant de colère. Non seulement il m'a fait courir à travers tout l'immeuble, mais en plus mon pyjama fétiche est tout taché de café ! J'ouvre la porte et la referme en claquant. J'observe l'état de ma chambre, pour finalement me rendre compte que je me suis fait livrer un autre petit déjeuner. Avec le pain au chocolat.
Je souris en remerciant intérieurement ma bonne fée Christelle, et me précipite pour engloutir enfin mon petit-déj' devant ma télé : je remets l'épisode d' Hotel Del Luna, tout en essayant de rattraper le coup pour mon vêtement ; rien à faire.
Donc je me concentre sur mon Drama. J'adore ce petit moment rien que pour moi. Sans aucune pression. Parfois interrompue par mon frère, qui vient aussi mais pour hisser le drapeau blanc. C'est un des ces uniques moments où nous faisons la paix. Il nous arrivent même d'être tendre. Une relation normale, quoi.
Malheureusement, ma sonnerie de téléphone me dérange. Je jette un coup d'œil ; un contact commençant avec pleins de petits cœurs arc-en-ciel. Je soupire, sachant que si je réponds, je vais y passer la matinée, jusqu'à ce que j'aille au lycée. Je met à regret sur pause, pour répondre à Lua.
Cette personne si petite avec un style de petite fille sage, c'est ma meilleure amie. Elle n'a pas sa langue dans sa poche ; c'est toujours la première à aller se battre, verbalement ou physiquement. Elle s'imagine être mon garde du corps. Elle est très tactile, et je déteste ça. Bon ça m'a dérangée au début, puis maintenant on en rigole.
Je décroche pour pouvoir faire un appel vidéo avec elle ; ma surprise fut de voir un écran vide :
-Allo ?
-Coucou ! Ça va ? -et, ne me laissant pas le temps de répondre- Tu sais pas ce que j'ai appris ? Daniel est célibataire !!! crie-t'elle d'une voix suraiguë
Dan est juste LE mec le plus beau du lycée. D'après elle. Elle rêve de sortir avec et dit que « c'est ma chance », qu'elle en a toujours rêvé, qu'elle a besoin de « conseil » pour s'habiller, etc. J'éteins ma télé, perdant espoir. Apparaissant dans mon téléphone, je fus choquée :
-Alors j'ai pensé...
-Oh mon Dieu. Lua !! Mais qu'as-tu fais.. A tes cheveux ??
-Bah, autant faire ça bien !
Elle s'était coupé les cheveux à la garçonne. Fini la petite fille adorable, elle avait l'air d'une rebelle, seyant enfin à son caractère. Elle a décidé de se faire une coupe comme certains gars de nos jours, la raie au milieu et les cheveux coupés au-dessus des oreilles, avec un frange descendante à l'avant. Cette nouvelle coiffure, quoique surprenante, lui va à ravir : cela met bien en valeur son teint pêche et ses yeux plissés noirs.
Et, oui oui.
On y passa la matinée, et je dus finalement couper court à la discussion, pour ne pas arriver en retard, et pouvoir me préparer, après lui avoir assuré mille fois qu'elle était magnifique. Lua est la seule avec qui je suis à peu près naturelle. Il faut croire que les opposés s'attirent vraiment.
Je me rends dans ma salle-de-bain, et je commence à me laver. Propre, je me dirige vers la porte, pour atterrir dans un corridor, et va vers la seconde porte à droite, dans mon dressing, vers mon miroir. Celle de gauche, c'est ma chambre. Car oui, ma chambre est un petit appartement, rien que pour moi : aucune nécessité, mais bon. Je ne m'en pleins pas non plus. Je sors mon maquillage, pour essayer de me rendre un peu plus potable. Même si, d'après Lua, j'ai tout de la beauté de mes parents, et que (j'en pleure) mon frère me ressemble. À quelques exceptions près. Heureusement.
Châtains et bouclés, mes yeux bleus gris, changeant suivant la lumière, font jalouser mes amies qui ont toutes les yeux marrons. Avec des sourcils fins, délicatement dessinés, des cils longs, noirs, soulignant mon regard, par des lèvres fines et pulpeuses, quelques tâches de rousseurs, je suis plutôt grande et élancée, les formes là où il faut, mais pas trop ; le sport m'aide à cette taille fine et musclée. J'ai aussi l'avantage de pouvoir manger ce que je veux sans grossir. Pour le moment.
Amélie (une fille de mon lycée que je déteste) déclare à qui veut l'entendre que sa taille de guêpe est naturelle. Alors qu'on va à la même salle de sport.
Regardant l'heure, je retourne dans ma chambre pour choisir ma veste. Le style de ma penderie varie : je passe de femme d'affaire à fille décontractée comme je pourrais changer de chaussettes. Là, j'ai mis une chemise blanche avec jean large noir non troué car « j'ai l'air d'une délinquante », d'après madame Chotts, la pionne casse-bonbon du lycée. Pour peaufiner ma tenue, un perfecto noir clouté. Juste pour narguer. Satisfaite, je descends, croisant mon frère dans l'ascenseur.
Personne ne dit mot, jusqu'au rez-de-chaussé.
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Oméga
AzioneAmelys Blanc à 17 ans quand tout bascule. Jeune fille solitaire, elle va apprendre à se méfier des apparences, parfois souvent trompeuses.. Son frère Idris et elle vont devoir apprendre à se soutenir mutuellement pour pouvoir remonter la pente, sou...