Entre deux mondes |Tome 3.25 de La Silencieuse, Lexis et Ivann|

Une lumière au bout du tunnel

Ivann

« Je suis allongée dans les hautes herbes alors que ma petite sœur soigne encore une autre de mes blessures.

-Aie...

-Arrête de bouger ! M'ordonne-t-elle alors qu'elle passe le disque de  coton sur ma peau complètement abîmée par la cravache de Madame Perce.

Cette folle m'a donné vingt-cinq coups pour avoir frappé le petit  enfoiré de Landen. J'avais mes raisons, mais bien sûr, personnes ici  n'en à rien à faire des raisons qui poussent à agir dans le mauvais sens.  Que ce soit parti d'une bonne intention où non, désobéir aura toujours  la même conséquence, la punition. Et penser le contraire, aggrave mon  cas de jour en jour.

Alison est la première à ne pas comprendre ce qui me motive.

J'aurais pu lui coller un coup quand elle a tenté de m'arrêter.  J'aurais été beaucoup trop loin et je ne l'ai même pas frôler que je me  flagelle déjà pour la peur que je lui ai fait ressentir. La même que  celle de notre père, la même dont j'essayais tant bien que mal de la  protéger depuis qu'elle a vu le jour.

Dans des moments comme  celui-là, on pourrait croire que c'est Alison qui est la grande sœur de  nous deux. Elle me fait rire avec son air énervé et ses gestes qu'elle  tente à tout prix de garder doux pour ne pas me faire davantage de mal.  Je sais qu'elle est en colère contre moi et je sais qu'elle ne m'en veut  pas de lui avoir fait peur.

Mais l'un comme l'autre, je me maudis pour les deux.

Et si j'avais été jusqu'au bout ?

Et si elle n'avait pas crié pour me réveiller ?

Et si j'avais frappé ma petite sœur...

Et si je devenais comme mon père ?

Cette pensée même est une peur qui circule dans mes veines depuis le moment où j'ai commencé à rêver d'une manière différente.

Mes cauchemars sont devenus violents, soudain et agressif. L'un me  prend à la gorge, l'autre tente de me tuer et le troisième me réveille  dans un état d'alerte maximale qui me demande de me battre dans la vraie  vie.

Ma mâchoire se crispe alors que Alison appuie de nouvelle  compresse sûre mes avant-bras pour ensuite le bander avec le tissu d'un  t-shirt à elle qu'elle a déchiré pour moi.

Je lui avais pourtant  demandé de prendre un des miens, mais elle ne m'écoute jamais. À force,  elle finira par ne plus avoir de haut à se mettre. Elle m'a répliqué  qu'elle pourrait toujours porter les miens. Elle me fait sourire avec  son air inoffensif et son petit esprit vivace.

-Voilà, c'est fini.

Je jette un œil à ce qu'elle a fait et la remercie. Son air en colère  prend cette fois si tout son visage. Je vois sa main se lever avant même  qu'elle ne me frappe l'épaule.

-Tu n'es qu'un bêta ! Tu savais ce que tu risquais en le frappant. Surtout le meilleur ami du fils de la directrice.

-Meilleur ami ou pas j'aurais eu la même punition.

-Pourquoi tu as fait ça ?

-Landen est un con...

Elle me coupe.

-Pas de gros mot !

-Est un abruti ?

Elle hausse les épaules pour acquiescer la vérité que je dis, mais aussi pour m'autoriser à dire ce mot.