Heart Breaking's rules ( En Pause )

Chapitre 1 - EJ

À écouter, Billie Eilish Lovely

Je me réveille en sursaut happée par plusieurs respirations saccadés et des gouttes de sueurs perlant mon front et ma nuque. Et ça recommence. Depuis le jour de mon accident, mes nuits ne cessent d'être mouvementés. Même si j'ai un sommeil facile, au tout milieu de la nuit les bruits du crissement des pneus, l'odeur du goudron, la sensation de la pluie sur ma peau et la douleur lascinante dans mon abdomen... tout me revient comme un grand coup de fouet sur le dos et je finis par me réveiller comme ça.

Je passe une main tremblante sur mon visage et me lève de mon lit pour aller vers la cuisine prendre un verre d'eau. Tout passe dans mon cou sèche comme si je n'ai pas bu de l'eau pendant plusieurs jours. L'eau tout engloutit, je pose mon verre sur la table et va dans ma chambre pour me remettre sur mon lit essayant de retrouver le sommeil même si je sais que Morphé ne m'acceuilera plus dans le royaume des songes.

Je regarde mon plafond comme si une chose intéréssante s'y affichait. Je suis si fatiguée. Tellement fatigué de penser à des gens qui ne méritent aucunement ma compassion, pour des gens qui à un moment, s'est joué de ma gentillesse. Une gentillesse qui maintenant a disparu pour laisser place à la colère. Une colère sourde qui fait résonner chaque battements de mon coeur à mes oreilles. Et à chaque fois que je repense à ces moments, je me sens pathétique. Tellement pathétique que ça en devient presque ridicule d'encore y penser aujourd'hui. Le temps aurait dû se charger d'effacer leur trace sur moi mais non. Le temps ne fait aucun effet.

C'est comme le vent. Elle ne fait que passer, continuer à avancer alors que moi, je reste à la même place. Mais comme chaque personne ayant compris l'effet d'une trahison, c'est dur d'oublier quand ce sont des gens en qui on avait totalement confiance qui nous a le plus fait du mal et il y a une chose que chaque coeur brisé sait: un coeur en miettes ne peut être recollé. Une chose cassé reste cassé malgré la force de la glue car comme une plaie, il reste toujours une cicatrice. Et comme il s'agit d'expérience, je sais mieux que personne ce que ça fait quand une plaie ne se ferme pas et au lieu de se fermer, elle s'ouvre davantage pour laisser encore plus le sang couler.

Je soupire et regarde le réveil sur ma table de nuit. Il fait à peine six heures du matin. Quelle vie cauchemardesque. J'ai déja terminé tous les devoirs et corvés que j'avais à faire aujourd'hui, hier et même si je décidais à me rendormir, je n'y arriverai pas. Je me redresse sur mon lit en essayant de mettre un peu d'ordre dans mes idées. Tout ça est loin derrière moi. Il n'est plus là. Il est loin, très loin en train de vivre une nouvelle vie avec une nouvelle personne alors que moi, je n'arrive pas à l'oublier. À oublier cette image de lui. À oublier l'image qu'il m'a laissé, à l'oublier tout court. Les larmes me montent aux yeux alors que mes pensés ne se centre qu'autour de cette personne.

Voyons Elsa, tes larmes ne servent plus à rien. Ces larmes que tu ne fais que verser prouve à quel point tu es faible. Oublies-le comme il t'a oublié mais n'oublie rien parce que deux erreurs faite par une seule personne, c'est inhumain.

Juste... oublie...

J'efface la larme unique qui coule sur ma joue et me lève de mon lit pour aller vers la douche prendre un bain bien rafraichissant. Cette larme sera la dernière que je verserai pour toi. Avec un peu d'enthousiasme, j'enlève mes vêtement et me glisse dans la douche pour faire jaillir l'eau chaude. Un soupire de plaisir sort de ma bouche alors que l'eau chaude continue de couler sur ma peau lisse. Il faut juste laisser couler comme cette eau qui coule sur ma peau. Tout laisser couler et aller de l'avant. Je m'aplique mon champoing sur ma chevelure blonde et me masse la tête pour atténuer ne serait-ce qu'un peu cette migraine qui a commencé à pointer le bout de son nez. Un paracétamol pour plutard et ça disparaitra à coup sûr.