CHAPITRE 32 - ISAAC

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MUSIQUES
WHAT WAS I MADE FOR ? - BILLIE EILISH
SEPTEMBER SONG - AGNES OBEL
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    C'est essoufflé que je rentre à la maison. Lorsque Lev s'est enfuie, je crois qu'elle a récupérer une partie de mon coeur avec elle. Et je crois aussi qu'elle a vraiment mal interprété ce que je voulais dire, ou plutôt ce que j'allais dire. Elle ne m'a même pas laisser le temps de finir ma phrase avant qu'elle parte. J'ai essayé de la rattraper tant bien que mal, mais avec mon équipement, mon casque au milieu de la patinoire je ne suis pas sorti du bâtiment à temps.

    Alors j'ai sprinté. J'ai couru si vite que mes poumons m'ont fait mal, mais c'est pour la bonne cause. C'est pour la personne qui fait constamment battre mon coeur et uniquement pour ca, il fallait que je répare le sien.

    Je retire mes chaussures rapidement et grimpe les marches deux par deux, voire trois. En réalité je n'en ai aucune idée, je suis juste pressé de la voir, de m'assurer qu'elle va bien. Quand j'arrive sur le palier de sa porte, je prends une grande inspiration et passe une main dans mes cheveux, avant de toquer. La porte s'ouvre enfin et je sens un pic dans mon coeur. Ses yeux sont rougis et j'aperçois Maya et Brandi derrière elle.    

    — On vous laisse, disent-elles en passant devant moi.
    Je referme la porte une fois qu'elles sont parties et me place sur le lit.
    — T'as couru ? Demande Lev.
    — J'avais besoin de te voir, de m'assurer que... tu allais bien.
    — Je me suis sentie rejetée, murmure-t-elle.
    — Tu ne m'as pas laissé finir ma phrase, je n'allais pas te rejeter. C'est même tout le contraire.

    Lev ne dit rien, elle se contente de se placer au fond de son lit, les genoux remontés contre sa poitrine.

    — Je suis désolé si...
    — Non ! Tu ne comprends pas Isaac. Tout ca c'est... ma faute. Je me suis rejetée toute seule parce que ton regard semblait perdu. Et je... je ne me sentais simplement pas capable de subir encore une fois un regard rempli de regret.

    Son regard est maintenant perdu dans le vide, des fines larmes roulant sur ses joues. Je ne dis rien et m'assois à coté d'elle pendant son récit;

    — Pour une fois, quelqu'un s'intéresse à moi pour ce que je suis. Pour une fois, tu ne t'intéresses pas à mon corps ou à ce que je peux t'offrir sexuellement. Et forcément, j'ai tout gâché, parce que j'ai peur qu'on m'abandonne. Parce que parler avec mon corps est la seule chose que je sais faire. Ta mère m'a dit que... qu'une autre femme te plaisait et j'ai vrillé. J'ai eu peur que tout s'arrête, uniquement parce que j'aime t'avoir dans ma vie. Je t'ai embrassé et j'ai commis l'irréparable. Je n'ai pas une famille stable, j'ai une peur inévitable que ceux que j'aime me quittent, je n'ai rien à part mon corps. J'ai l'impression de n'être qu'un corps, s'effondre-t-elle.

    Comment lui dire que tout ca est faux ? Comment lui dire que celle que j'aime est en face de moi, dans cette chambre ? Comment lui dire qu'elle est mon idéale et que je pourrais crever pour elle si ca lui permettait de se sentir heureuse ?

    — Tu n'es pas, qu'un corps.    
    — Si, chuchote-t-elle en se brisant devant moi.

    Ce qu'elle ne comprend pas et qu'elle ne connait pas est sa juste valeur. Et je comprends maintenant pourquoi elle s'est enfuie, parce qu'elle avait honte de la manière dont elle a agi. Parce qu'elle avait peur d'avoir tout gâché avec moi, ce qui n'est pas le cas. Putain ce baiser... Notre vrai premier baiser, ce n'était pas celui qu'on s'échange au coin de la rue. Non, c'était puissant, profond. C'était nous. La glace et le feu. Un mec un peu trop timide et une femme un peu trop brisée. Il n'était peut être pas parfait pour tout le monde, mais pour moi, pour elle... ca avait un gout de paradis.

PHŒNIX [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant