PHŒNIX [TERMINÉ]

CHAPITRE 14 - ISAAC

MUSIQUES
MEDDLE ABOUT - CHASE ATLANTIC
MEDICINE - QUEEN NAIJA
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Cette soirée est affreuse. Et j'insiste sur ce mot.

Affreusement longue.
Affreusement douloureuse.
Affreusement tentatrice.
Affreusement excitante.
Affreusement TOUT.

Nous avons gagné ce match avec deux points d'avance. Tant mieux. Je suis vraiment heureux, nous avons montré que nous pouvons renaître de nos cendres et non pas nous laisser abattre. Cette soirée commençait bien pourtant. L'ambiance du bar habituel est géniale, comme d'habitude. Notre groupe d'amis au complet, il manque seulement Brandi mais je suppose qu'elle révise son examen de journalisme dont T.K. nous a parlé.

Ma complicité avec Lev, géniale elle aussi. On aurait dit un faux petit vrai couple, trop bien ! Ce que je ressens à chaque fois que je la touche, ses lèvres douces. Maintenant que j'y ai goûté, mon corps en redemande. Il en veut ! Il en a toujours voulu, à vrai dire. J'éprouve le besoin de la toucher, de lui montrer la tendresse avec des gestes.

« Je suis fière de vous, de toi » a-t-elle dit. Outre ma famille lorsque j'avais douze ans, plus personne ne m'a dit de tels mots. Personne ne m'a dit qu'elle était fière de moi, et c'était à mon tour de me sentir gêné. Et pourtant, j'étais tout de même fier. Fier d'avoir une femme bienveillante à mes cotés, pour de faux, certes. Mais n'y a-t-il pas du vrai dans notre comédie ? Je l'espère et en même temps je le redoute.

Avec tous ces éléments réunis, vous vous demandez sûrement pourquoi cette soirée est affreuse, n'est ce pas ? Je vais vous donner la réponse immédiatement.

Après notre entrée au Capitaine, j'ai poussé — ou plutôt tiré - Lev à s'asseoir sur moi. Brave erreur, jeune soldat. Maintenant que ses fesses sont collées à mon entrejambes, je fais preuve de tout le self-control possible et imaginable.

Elle discute avec tous les coéquipiers, et je ne me cache pas de la vérité, je sais qu'elle les connait presque tous intimement. Elle se prend d'ailleurs souvent des remarques à propos de ça, mais personnellement, j'ai envie de connaître la raison qui la pousse à être comme ça. À agir de cette manière.

Tous les actes ont des origines. Toutes les pensées viennent de paroles subies, de comportements subis.

Mais Lev est comme un dédale. C'est une personnalité complexe, pleine de petits chemins tous plus intrigants les uns que les autres. Elle est un labyrinthe dont j'ai envie d'explorer chaque recoin, sans jamais réussir m'y échapper.

Elle est celle que je veux que connaître sur le bout des doigts, et ceux depuis le premier instant que mon regard a croisé le sien. Cependant, je mets toutes mes actions sur le coup de notre fausse relation, mais j'espère qu'une part deviendra réelle. Et que lorsque cette histoire sera finie, nous garderons la même complicité.

Quoiqu'il en soi, personnalité complexe ou non, elle se dandine contre, sur et avec moi au rythme de la musique. Son verre de bière à la main, en pleine conversation avec Mark et T.K sur les actions de ce dernier. Elle m'excite. Et je crois que je n'arriverais plus à essayer de ne pas bander.

— Lev ? je l'interroge en me penchant vers elle.
— Oui ? elle répond en tournant son visage.
— Arrête de m'exciter.
— Oh ? Ça ? Oui, alors je vais te dire mon garçon, toi, arrêtes de m'exciter. Depuis tout à l'heure je sens tes mains sur mon corps et il en redemande, elle sourit et se tourne, feignant l'indifférence.

Alors un jeu s'installe rapidement entre nous. Mes mains s'aventurent plus haut sur ses cuisses, sa taille, le dessous de ses seins. Tandis qu'elle continue et accentue ses ondulations sur moi. Personne ne remarque notre petit manège, et tant mieux. J'ai l'impression d'être dans une bulle que seuls nous deux pouvons comprendre. Je suis obnubilé par son corps, sa personnalité, son odeur, par elle. Je découvre un nouveau coté de son âme, une nouvelle perspective. Lev est joueuse, dans n'importe quel domaine. Mais je crois que celui dans lequel elle excelle le plus c'est ce jeu là. Ce jeu de séduction, ou que sais-je. Mon corps devient brulant auprès du sien, je ressens des choses que je ne saurai expliquer : car je n'en ai jamais ressenti autant à la minute.