Just A Dream #1 [ TERMINÉE ]

Chapitre 51 ( LIV )

Hold On – Chord Overstreet 

Liv

| Août 2018

Nous sommes là depuis deux longues heures et demie, coincés dans cette salle d'attente austère. L'angoisse nous étreint toujours plus, exacerbée par l'absence de nouvelles. J'ai vidé toutes mes réserves de monnaie dans la machine à café, geste futile pour apaiser nos esprits tourmentés.

Je scrute les alentours, ne trouvant plus personne d'autre que nous. Damon arpente la pièce comme une bête en cage, son agitation palpable dans l'atmosphère chargée de tension.

Soudain, une voix m'interpelle. Je relève la tête et croise le regard de Lorenzo.

Putain, que fait-il là ?

Je me lève précipitamment.

— Enzo ?! Que fais-tu ici ?

— Tu ne répondais pas à mes messages, alors je m'inquiétais, répond-il d'un ton emprunt de sollicitude.

— Enzo, ce n'est vraiment pas le moment, je le supplie du regard, espérant qu'il comprenne et s'en aille.

Son regard balaye la salle, remarquant Damon qui tourne en rond et Angie assise sur l'un des sièges.

— Angela ? Que fais-tu ici ? s'étonne-t-il enfin.

Je remarque peu à peu son regard changé lorsque je réalise qu'il comprend ce qu'il se passe.

— Tu es dans le groupe, non ?

Et, voilà... la situation devient encore plus compliquée.

— Quelqu'un peut m'expliquer ce qui se passe ici ? demande-t-il, perdant peu à peu patience.

Lyse le fixe dangereusement :

— Arrête de gueuler, Lorenzo, tu me tapes sur les nerfs, réplique-t-elle, son ton trahissant sa propre nervosité.

Une information flash défile à la télévision, annonçant l'accident du célèbre chanteur Ethan Collins. Enzo se tourne alors vers moi, son regard révélateur de sa compréhension soudaine.

— Lorenzo, je peux tout t'expliquer...

— C'est lui, son frère, c'est ça ? siffle-t-il en jetant un regard accusateur à Lyse.

— Enzo, s'il te plaît. On peut en parler plus tard, tenté-je de calmer le jeu.

Je sens sa frustration monter.

— Non, on en parle maintenant. Comment as-tu pu me cacher ça, Liv ? s'en prend-il à moi avant de reporter son attention sur Angela. Et, toi, Angela ou Angie, je ne sais même pas comment t'appeler. Tu es dans le groupe, n'est-ce pas ?

— Enzo, ce n'est vraiment pas le moment, insiste Angie, tentant de désamorcer la situation.

Je le vois se débattre, comme un lion en cage, pris au piège de ses émotions.

— Je pensais connaître mon entourage, mais visiblement non. Je comprends mieux pourquoi tu es du côté de l'autre connard. Je me disais que c'était justifié, mais en fait non. C'est juste parce que c'est le frère de ta pote. J'espère qu'il pourrit là où il est...

Avant qu'il ne puisse terminer sa phrase, Damon se jette sur lui, le frappant de coups de poing.

— Damon, arrête ! hurle Angie, tentant de les séparer.

Elle tire son compagnon contre elle, tandis que je m'interpose entre Lorenzo et le reste du groupe.

— Tu dégages maintenant, Enzo, lui dis-je sèchement.

Il me fixe un instant, puis hoche la tête et quitte l'hôpital.

Je soupire, reportant mon attention sur Damon.

— Tu vas bien ?...

Il me lance un regard sombre, glaçant presque mon sang.

— Ton mec est vraiment un enfoiré, lâche-t-il d'une voix glaciale.

— Je suis désolée...

Des larmes me montent de nouveau aux yeux. Je suis déchirée entre deux feux, tiraillée entre mes amis et mon petit ami.

Je m'assois aux côtés de Lyse, qui fixe le sol d'un regard perdu.

— Ils étaient partis à l'aéroport ce jour-là.

— Quoi ? interromps-je, surprise.

— Mes parents.

Je me tais, la laissant poursuivre.

— Ce jour-là, je me suis disputée avec mon père. Il devait partir en Floride. Je voulais qu'il me ramène du sable dans une fiole. Il m'avait dit qu'il y allait pour affaires et non pour s'amuser. Je lui ai dit que ça n'allait pas le tuer à prendre du sable. Nous avons commencé à nous disputer et Ethan nous a séparés. Ensuite, mon père a franchi la porte de la maison avec ma mère... J'entends sa voix se briser.

Je pose une main réconfortante sur son épaule.

— Deux heures plus tard... Le téléphone a sonné. C'est Ethan qui a décroché. Je lui ai demandé ce qu'il se passait, il m'a simplement pris dans ses bras et m'a dit que les parents ne reviendraient pas, qu'il avait eu un accident de voiture qui les a tués sur le coup.

Je la vois pleurer.

— Je m'en veux tellement de m'être disputée avec mon père. J'aurais voulu lui dire au revoir.

Je la serre contre moi.

— Je suis sûr qu'il s'en est voulu aussi de s'être disputé avec toi, lui dis-je doucement.

Angie prend la main de Damon.

— Laisse-moi voir ta main, lui dit-elle en l'examinant attentivement.

Je les observe tous les deux.

— Ça va... ne t'inquiète pas, répond-il en retirant sa main.

Angie fronce les sourcils, inquiète. Il se calme finalement et la prend dans ses bras.

Je caresse les cheveux de Lyse, constatant qu'il est déjà tard.

— Nous devrions nous reposer en attendant des nouvelles de mon frère, suggéré-je.

Lyse s'allonge sur mes genoux, et Damon lui pose sa veste sur les épaules.

Je lui caresse les cheveux, souhaitant ardemment pouvoir effacer toute cette douleur et cette peur qui l'assaillent.

Mes pensées quant à elles sont tourmentées par Enzo. J'aurais aimé qu'il ne découvre pas cela de cette façon. Je n'aurais pas dû lui dire que j'étais à l'hôpital, c'est évident qu'il allait venir. Maintenant, je mets le secret d'Angie en danger et rien ne me garantit qu'il tienne sa langue.

Si je pouvais revenir en arrière, j'empêcherais le frère de Lyse de prendre le volant.

Pendant un moment, mon regard se perd sur le sol de l'hôpital, avant d'être attiré par un grabuge au rez-de-chaussée. Ayant Lyse sur les genoux, je ne peux pas bouger. Damon, quant à lui, remarque également le bruit et décide de s'y diriger.

— Ce sont des journalistes. Ils ont dû deviner où se trouve Ethan.

— Quoi ? Ils ne vont tout de même pas venir jusqu'ici ? interroge Angie en fixant son copain.

— La sécurité est déjà en train de s'en occuper, mais tu devrais aller te cacher plus loin, s'ils montent, ils ne vont pas comprendre pourquoi tu es là, intervient Damon, agacé.

Je suis même surprise que les fans n'envahissent pas l'hôpital. Certains sont tellement fous qu'ils risqueraient d'arriver en masse.

Quelque chose me dit que nous risquons de ne pas être aussi tranquilles que je le pensais.