CHAPITRE 7 ( LIV )

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DUA LIPA - DON'T START NOW

Liv

| Juin 2018

La sonnerie stridente de mon appartement me tire brutalement du sommeil. En attrapant mon téléphone, je jette un œil à l'écran lumineux : 7 h.

Inévitablement, je pense au livreur que j'attends depuis trois semaines. Enfin, c'est surtout mon colis que j'attends. Dans un élan précipité, je cours vers le salon, ouvrant la porte avec un sourire anticipé pour être aussitôt déçu. À la place du colis tant attendu, se tient devant moi mon nouveau voisin, tenant un sac de boulangerie d'un air maladroit.

— Que veux-tu ?

Ma voix sonne plus agressive que je ne l'aurais souhaité.

— Je viens m'excuser pour la nuit agitée que je t'ai fait passer avant-hier.

En croisant les bras, je me positionne contre le montant de ma porte.

— Un peu tard pour des excuses, chez moi, c'est le jour même qu'on s'excuse.

— J'ai sonné à ta porte plusieurs fois hier, mais tu étais déjà partie, déclare-t-il.

Je laisse mes yeux parcourir sa silhouette un instant. Sa tenue décontractée contraste avec ses cheveux blonds maintenus par de la cire. Il est plutôt charmant, mais sa présence m'irrite, me rappelant la nuit perturbée qu'il m'a fait vivre. Récemment, je me suis découvert un penchant pour la rancœur.

— Est-ce pour moi ? je demande en désignant le sachet.

Il me le tend, acquiesçant. Je l'ouvre, découvrant plusieurs viennoiseries à l'intérieur.

— J'ai pensé que nous pourrions prendre le petit déjeuner et faire connaissance, propose-t-il.

Sans hésitation, je lui tends un croissant.

— Merci pour les viennoiseries, mais nous ne prendrons pas le petit-déjeuner ensemble, déclaré-je avant de refermer la porte.

Je récupère un pain au chocolat du sac, affichant un sourire ironique avant de croquer dedans.

— Attends, il t'a apporté le petit-déj et tu lui as claqué la porte au nez ? demande Lyse, stupéfaite devant son ordinateur.

— Il m'a empêché de dormir et vient s'excuser deux jours après. S'il pense que je vais lui pardonner aussi rapidement.

— J'espère au moins qu'elles étaient bonnes.

— Elles venaient de Caprice Délice, dis-je en affichant un sourire en coin.

Nous savons toutes les deux que cette boulangerie coûte les yeux de la tête. Rien qu'une viennoiserie vaut cinq euros l'unité. Lyse feint la déception d'apprendre que je ne lui en ai pas gardé. J'aurais pu, mais elles étaient si délicieuses que je les ai toutes mangées en chemin.

— Bon, et sinon, comptes-tu lui pardonner ? demande Lyse, revenant sur le sujet.

Je hausse faussement les épaules :

— J'en sais rien, j'ai d'autres choses à faire et à penser.

— Comme au travail ? intervient une voix masculine.

Je me tourne vers mon interlocuteur, Jonathan, tenant plusieurs dossiers. Il m'informe de l'affectation de Dylan comme photographe pour mon interview de samedi. La perspective de travailler avec quelqu'un de l'étage treize me stresse déjà. Si je foire l'interview, Dylan risque d'en parler à tout l'étage et je serai cuite.

Just A Dream #1 [ TERMINÉE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant