Just A Dream #1 [ TERMINÉE ]

CHAPITRE 9 ( LIV )

NIRVANA - SMELLS LIKE TEEN SPIRIT

Liv

| Juin 2018

Cette journée ne pouvait pas commencer plus mal. J'ai été réveillé par l'appel de Dylan, le photographe de l'agence. La migraine qui s'est emparée de mon crâne m'a rappelé immédiatement à quel point j'avais fait l'imbécile hier. Il m'a informé plus en détail pourquoi le groupe ne pouvait nous recevoir qu'aujourd'hui pour l'interview. Ils veulent se reposer samedi pour entamer leur concert dimanche. Je me sens bête d'avoir trop bu.

Heureusement pour moi, j'ai eu le temps de préparer l'interview. Sinon, je pense que je pourrais dire adieu à l'étage neuf et bonjour les archives.

Mon collègue m'attend devant le studio des BEATER'S. 

Repérer son emplacement est plutôt simple, les fans se pressent toujours devant, tentant d'amadouer la sécurité pour accéder à leur idole. Nous nous frayons un chemin, exhibant nos badges à la sécurité qui les scrutent avant de nous laisser entrer, sous les regards hostiles des admirateurs. 

Nous marchons avant d'arriver devant un magnifique bâtiment sur deux étages très lumineux. Une grande fontaine décore la cour principale. Je me fais la réflexion qu'elle a dû couter cher.

Je suis le petit chemin de galet qui mène jusqu'à l'entrée du bâtiment. Deux hommes sont à côté de la porte d'entrée, l'un essaie d'allumer sa cigarette, il porte une casquette et des lunettes de soleil. Quand j'arrive à sa hauteur, je le reconnais immédiatement, c'est bien le mec qui m'a ramené chez moi en début de mois.

Bordel, c'est bien ma veine. Et dire que j'ai balancé mon sac sur sa caisse.

L'homme à côté de lui semble être son garde du corps.

— Bonjour, je viens pour l'interview, déclaré-je en montrant mon badge.

Il lève la tête après avoir allumé sa cigarette, croisant certainement mon regard un instant. Il reste silencieux, me toisant longuement.

M'a-t-il également reconnu ?

— Zack va arriver, répond-il, me négligent finalement.

Je suis surprise de constater qu'il ne m'a pas reconnue. Je m'attendais à une remarque de sa part. Même dans mon état alcoolisé, je le reconnaissais parfaitement.

Un million de questions envahissent mon esprit.

Pourquoi une célébrité comme lui irait-elle voir des prostituées ?

Et, quelle est la probabilité que je monte dans sa voiture ?

Si je venais à en informer Lyse de l'identité de ce gars, elle ferait probablement une syncope.

Je tapote nerveusement mon stylo contre mon carnet, attendant l'arrivée du manager. Cette interview revêt une importance capitale pour moi. Je ne peux me permettre de la gâcher, sous peine de prouver à ma patronne que je ne suis pas faite pour ce métier. Je jette un coup d'œil à Dylan, qui vérifie une dernière fois son appareil photo.

Mes pensées sont interrompues par l'ouverture de la porte d'entrée, laissant apparaître M. Durand.

— Bonjour, mademoiselle Harris !, dit-il en me serrant la main, puis celle de mon collègue.

— Bonjour, monsieur. Honoré de vous rencontrer. La dernière fois, nous n'avons pas eu l'occasion d'échanger, confié-je.

— Oui, j'ai un emploi du temps assez serré. Vous comprenez, dans mon métier, chaque minute compte. Suivez-moi, je vais vous faire visiter le studio, enchaîne-t-il précipitamment, en jetant un coup d'œil à sa montre.