Just A Dream #1 [ TERMINÉE ]

CHAPITRE 27 ( LIV )

Ticking Bomb - Aloe Blacc

Liv

|Juillet 2018

J'ai l'impression qu'un petit singe malicieux tenant des timbales cogne en continu dans ma tête. Et, je ne parle pas des courbatures qui m'obligent à rester collée à mon matelas. La nuit précédente s'est résumée à avoir des quintes de toux en permanence. 

Pendant un instant, je pense deviner ce qui m'a mise dans cet état, et je regrette de ne pas avoir pris de parapluie. Avec une force vacillante, je m'agrippe aux draps pour me hisser dans une position assise.

 Une vague de chaleur me submerge, suivie d'un frisson glacial, tandis que mon corps oscille entre deux extrêmes. Je scrute ma chambre, cherchant en vain à me rappeler ma soirée, mais c'est le trou noir, comme si rien ne s'était passé. Finalement vaincue par l'incertitude, je me laisse mollement retomber sur mon oreiller, contemplant le plafond avec une résignation teintée d'amertume.

— Alors, c'est ça ma vie ? murmuré-je à moi-même, le regard perdu. Fixer le plafond jusqu'à ce que mon corps daigne guérir ?

La porte s'ouvre à la volée, laissant entrevoir la silhouette familière de mon frère.

— Salut ma puce, je t'apporte tes médicaments, annonce-t-il d'une voix douce, empreinte de sollicitude fraternelle.

— Coucou, répondis-je faiblement, accueillant sa présence avec une gratitude silencieuse. Il s'installe à mes côtés, déposant sa main fraîche sur mon front brûlant.

— Tu as encore de la fièvre. Repose-toi, conseille-t-il en déballant les précieux remèdes.

— Il est quelle heure ?, demandé-je machinalement, comptant les boîtes de médicaments dans ma tête.

— 10 heures passées. Tu as dormi pendant plus de 32 heures, m'informe-t-il calmement.

— Hein ? On est quel jour ?, m'exclamai-je, décontenancée par cette révélation.

— Mardi, répondit-il simplement, m'arrachant un soupir d'incrédulité. Je me saisis de mon téléphone avec précipitation, espérant que ce ne soit qu'une mauvaise plaisanterie. Mais, hélas, la réalité me saute au visage.

Bordel de merde.

Je tente de me lever, mais mon frère m'en dissuade d'un geste protecteur.

— Tu comptais aller où dans cet état ?, s'inquiète-t-il, m'obligeant à renoncer à sortir de mon lit.

La grippe a choisi le pire moment pour s'abattre sur moi. — Tu avais quelque chose d'important à faire aujourd'hui ?, m'interroge-t-il, préparant les doses de médicament.

— Oui..., soupirai-je, m'enroulant sur moi-même dans un geste de résignation. Une interview.

Je sens les larmes monter, menaçant de me submerger. Tout semblait si prometteur pour ma carrière, jusqu'à ce que cette maladie sournoise s'en mêle, risquant de tout compromettre.

— Et qui devais-tu interviewer ?, insiste mon frère, attisant le brasier de mes préoccupations.

— Ada Taylor », soufflai-je, retenant à grand-peine mes larmes.

Son regard empreint de compréhension rencontre le mien.

— Ce n'est pas n'importe qui, concède-t-il. Tu ne peux pas repousser l'interview ?

— Une déferlante d'autoflagellation m'envahit, alors que je réalise l'ampleur de ma faute.

— Non, murmurai-je, nous avons mis plusieurs mois à caler une date dans son agenda.