17- Haine passionnelle

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  C'était devenu une routine et ce n'était pas vraiment une bonne chose, surtout pour Livaï

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C'était devenu une routine et ce n'était pas vraiment une bonne chose, surtout pour Livaï. Tous les jours, à chaque fois que le soleil était au plus haut et à chaque dîner, Livaï se rendait au sous-sol pour apporter à Eren de quoi manger. La première fois, il avait longuement hésité à se rendre dans cette cave où toutes les cellules étaient alignées. Pendant un moment qui lui sembla bien trop long, il avait fait les cent pas dans le cellier où le repas destiné à Eren attendait d'être livré. Il s'était porté volontaire pour le lui apporter en souvenir de l'époque où il avait ce gosse suicidaire sous sa garde. Hanji avait accepté sans trop poser de question: elle avait des affaires bien plus importantes à gérer comme la possible guerre contre Mahr.
  Finalement, après être resté un bon quart d'heure dans cette pièce qui puait le gibier frais, il avait décidé de descendre alors que son estomac se tordait à l'idée de donner raison à Eren. C'était inévitable parce que même s'il y mettait toute la volonté et toute la haine du monde, son corps était fatalement attiré par celui d'ce gosse. Il peut le détester de toute son âme, l'aimer de tout son être, l'attraction physique de l'interdit qu'ils nourrissaient était plus forte que toute son âme, plus puissante que tout son être. C'était rageant, de détester au point d'aimer, de détester aimer... C'était rageant que le Monde soit si injuste qu'il rendait leur histoire si compliquée, si impossible.
  C'était surtout par devoir que Livaï refusait de nouvelles vagues aux règles, refusait tout naufrage dans les bras du bel homme qu'Eren était devenu. Malgré cette bonne résolution, bien trop bonne pour ce Monde de fous, Livaï avait cédé aux beaux yeux d'un amour qu'il pensait effacé. C'était d'ailleurs parce qu'il était faible de détester Eren qu'il se retrouvait chaque jour à l'écouter lui expliquer "pourquoi" il changeait. Oh que oui, Livaï détestait tomber de nouveau amoureux d'Eren, amoureux de son combat pour sa liberté.
  Alors il avait pris l'habitude de se rendre dans la cellule d'Eren et d'y passer bien plus de temps qu'il n'en fallait pour donner un simple plat. Au début, Livaï était resté en dehors de la cellule, il s'était assis contre les barreaux extérieurs et écoutait son récit en lui tournant le dos puisque depuis toujours, il le savait: l'expression des yeux du garçon était sa faiblesse. Durant toute une semaine, pas une seule fois le caporal n'avait daigné poser les yeux sur son subordonné alors que, chaque jours, ce dernier lui livrait de nouveaux morceaux de son plus grand secret, de son combat pour les protéger.
  Ce fut un jour de pluie alors que les pavés au dehors étaient recouverts d'eau, alors que le vent sifflait entre les cheminées que Livaï était arrivé trempé, le plateau de nourriture à la main. Comme avant, ses yeux gris avaient capté ceux d'Eren pour ne pas les lâcher. Il s'était, à pas feutrés, approché puis avait ouvert cette foutue prison qui, depuis bien trop longtemps, les séparait. Sans un mot, il avait déposé le plateau sur le sol en pierre avant de s'asseoir contre les barreaux, comme tous les jours mais cette fois-ci, face à lui. Il avait soufflé:

  — La tombe de Sasha ne lui ressemble pas. Je suis certain que si tu la voyais, tu irais réclamer pour elle quelque chose de plus gai...

  Eren s'était mordu la lèvre en comprenant que la tristesse s'était emparée du cœur de son ancien supérieur. Il s'était approché mais Livaï reprit, d'un ton plus ferme:

Le goût de l'interditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant