14- Passion fanée

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  Au petit matin, avant que l'escouade ne se réveille, Eren avait quitté la chambre du caporal avec précipitation

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  Au petit matin, avant que l'escouade ne se réveille, Eren avait quitté la chambre du caporal avec précipitation. Après avoir mélangé leurs sueurs, exploré encore leur peau, unis leurs corps, ils s'étaient allongés sur le lit double de Livaï dont habituellement, qu'une seule moitié n'était utilisée. Essoufflés, ils avaient parlé pendant un long moment, si long que sa fin leur parut bien trop précipitée, si long qu'ils avaient voulu prolonger la nuit et repousser le matin.
Tandis qu'Eren laissait l'eau froide des douches couler sur son corps, goutter le long de ses cheveux châtains qui prenaient en longueur, Livaï était sur son toit sans aucune bouteille de liqueur qui reposait sur le sol. Chacun de leur côté, leurs esprits s'unissaient puisque le matin avait finalement décidé de se pointer. Et parce qu'Eren pourrait tomber amoureux de Livaï, ils se comprenaient comme si leurs âmes ne faisait qu'une, partageaient douleur et souffrance. Comme si leurs esprits étaient en parfaite osmose, une osmose constante, incroyablement douce en ce Monde si cruellement Beau.
Alors tous deux se remémoraient la veille qui ne l'était pas tant puisque leur discussion tardive avait sans doute empiété sur ce petit matin, ayant débuté tard le soir. Allongés sur le matelas du caporal qui était l'un des plus confortables que pouvaient compter les locaux du Bataillon, ils avaient observé le plafond. Aucune toile d'araignée ne trônait, ce qui était bien loin d'être surprenant: Livaï aimait tant la propreté. Il l'aimait tellement qu'aucune trace de leurs délicieux ébats n'était présente sur les draps froissés.
Après avoir repris leur souffle, Livaï avait glissé d'un murmure presque imperceptible, tellement imperceptible que la douceur de sa voix ne lui ressemblait plus:

— Si tu veux parler de ce qui te tracasse... Tu peux rester.

Dans l'obscurité zébrée des fins rayons lunaires passant à travers les lamelles du volet, Eren avait sourit. Il avait remis la couverture sur son corps nu, décidé à rester dans ces draps alors que les fois d'avant, il se contraignait à les quitter pour se rendre dans sa propre chambre histoire de camoufler cette liaison interdite dont aucun mot ne parvenait à la définir.

— Je devrais partir tôt demain alors, pour ne pas nous faire repérer, avait-il répondu tout aussi bas comme s'il avait peur que son supérieur ne change d'avis.

— Je me lève avec le soleil gamin, je te réveillerai et après tu te débrouilleras pour te faufiler dans ta piaule.

— Je suis touché par votre invitation, caporal.

— Tch-

Comme un gosse, Eren s'emmitoufla dans les couvertures en prenant soin de ne pas toucher le corps du caporal par peur de le faire fuir, par peur que ce soit trop alors que cette barrière de contact était depuis bien longtemps franchie.

— Je ne m'attendais pas à trouver ça, dans le sous-sol, souffla-t-il enfin.

— Moi non plus, si ça peut te rassurer, répondit vaguement Livaï.

Le goût de l'interditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant