Chapitre 11

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Dans la tête de Louis

Dès notre arrivée près du lieu de cérémonie, j'ai repéré où était assis Aiden. J'ai été surpris de ne pas voir Harry le chercher. Je m'attendais à ce qu'il en fasse des caisses, exposant notre fausse relation aux yeux de son connard d'ex. Mais, non, tout ce qu'il a fait, c'est enlacer sa mère et observer son cousin de son regard de romantique.

Alors, lorsqu'il s'est crispé, se recroquevillant inconsciemment sur lui-même, j'ai su qu'il venait de le voir. Et qu'il ne s'y attendait peut-être pas. Son attitude a totalement changé... Sa main s'est éloignée de la mienne et j'en suis venu à haïr plus encore ce bâtard de Spat. Il n'a pas le droit de lui faire perdre son sourire et sa bonne humeur, putain...

Et quand je le vois commencer à s'arracher les petites peaux, dépassant près de ses ongles, je ne peux m'empêcher d'intervenir. Je ne veux pas qu'il subisse cette journée. Je ne veux pas qu'il laisse Spat avoir le dessus...

- « C'est lui qui a perdu au change, Amour..., murmurai-je, pressant son genou de ma main maintenant libre. »

Un sourire léger réapparaît sur ses lèvres, provoquant le mien. C'est ça, Chéri. Montre-lui qu'il ne t'atteint pas. Sa main vient se poser sur la mienne, en caressant le dos avec une douceur renversante.

- « Sans compter qu'il doit bien rager de te voir avec son premier rival, ajoutai-je, au creux de son oreille. »

Cette fois, un petit rire lui échappe et je me félicite. Retournant ma main, je viens l'emmêler avec la sienne et, lentement, je les remonte jusqu'à mes lèvres. Tendrement, je dépose un baiser sur sa peau, souhaitant bêtement que tout ceci ne soit pas du cinéma.

La cérémonie commence et, tandis que le bouclé la suit attentivement, nos doigts restent enlacés. L'officiant fait un discours à rallonge alors, je me penche vers Harry, laissant mon souffle s'écraser sur la peau de son cou.

- « Tu crois qu'il vit son rêve d'artiste ? Il pense qu'il fait un one-man show ?

- Chut, Lou, rit-il, cachant sa bouche avec sa main libre.

- Oops, désolé, Amour... m'amusai-je. »

Deux minutes plus tard, il termine enfin son monologue barbant et un silence s'installe. Les mariés se regardent avec beaucoup d'émotions. Jetant un œil vers mon faux petit-ami, je surprends sa moue attendrie et son air ému.

- « On aurait peut-être dû garder la cravate, lui murmurai-je, me rapprochant toujours plus. Tu aurais pu essuyer tes larmes, avec...

- Hors de question que je me mouche dans mon foulard, me prévient-il, amusé.

- Je suis d'accord. Ça gâcherait ta tenue, si nous devions te l'enlever. »

Il pouffe de rire et je me mords la lèvre, me retenant d'embrasser sa joue. Ou sa bouche... Une chanson d'amour est diffusée, tandis que les mariés se prêtent au remplissage d'un vase. L'officiant décrit chaque élément qu'ils déposent à l'intérieur, racontant comment leur relation n'en sera que plus embellie. Et, cette fois, j'en perds mon foutu romantique.

Une larme roule sur sa joue et je tends ma main droite pour l'effacer avec douceur. Quand il tourne son visage vers moi, pour me sourire, je délie nos mains et entoure son épaule de mon bras. Le bouclé se blottit contre moi, jusqu'à la fin du petit rituel adorable. Et je me sens tellement à ma place, au milieu de tous ces inconnus... Je suis presque déçu de le voir se redresser.

Mais, son corps retrouve le mien, dès l'instant où son cousin se lance dans l'énoncé de ses vœux. Sans même y faire attention, je dépose mes lèvres contre sa tempe. Et nous terminons la cérémonie ainsi, enlacés et simplement heureux. Lui, pour ses proches. Moi, parce qu'il est enfin dans mes bras, après tant d'années... Je te plains, mon pauvre cœur. Quand tu vas comprendre que tout n'était qu'illusion, tu vas me maudire d'avoir accepté de venir.

Je te déteste d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant