Chapitre 15

449 46 131
                                    

Dans la tête de Louis

Des frissons douloureux parcourent mon corps lorsque je me lève. Mes doigts picotent d'une façon si désagréable. Son silence ne peut vouloir dire qu'une chose... Il ne partage pas plus mes sentiments aujourd'hui qu'il y a vingt ans. Les jambes tremblantes et le cœur lourd, je me dirige vers la salle de bain, retenant mes sanglots. Je ne dois pas craquer... Pas ici. Pas maintenant...

Mes vêtements de la veille ne sont plus au sol... Harry les a pliés, les déposant convenablement sur le lavabo. De nouveau, je dois retenir les larmes cherchant à rouler sur mes joues. Je dois rentrer à la maison. Je dois m'éloigner d'ici... Je dois m'éloigner de lui.

Me glissant dans la douche, j'ouvre le jet sans penser à régler la température. Les gouttes qui percutent ma peau sont comme des lames si fines, transperçant mon corps pour le blesser plus encore. Il ne peut pas avoir prétendu être aussi bien dans mes bras. Ses larmes n'étaient pas feintes, ses demandes d'attention non plus. Ouvre les yeux, Tomlinson. Il t'a utilisé... Pour ce mariage, pour se faire baiser. Pour être câliné...

Non, je ne peux pas l'accepter. Sa détresse était si perceptible... Je ne peux pas y croire. Mon corps tremble toujours quand je coupe l'eau, quittant la cabine de douche sans accorder le moindre regard au miroir. Attrapant une serviette, je me sèche rapidement avant de retourner dans la chambre. Je ne prends que quelques secondes à enfiler des vêtements propres.

Il ne me faut guère plus de temps pour entasser mes affaires dans mon sac de voyage, me fichant à présent de froisser mon costume et ma chemise. Je ne sais même pas si je vais être capable de conduire, dans mon état. Mes mains ne semblent pas vouloir se stabiliser. Pourtant, je ne me résous pas à changer d'avis. Je dois partir... Je le dois...

Mon téléphone en poche, mes clés de voiture en main, je quitte la chambre sans même penser à prendre les cartes magnétiques. Je suis plus qu'heureux de ne croiser personne dans les couloirs de l'hôtel. Mon visage fermé n'aurait pu tromper qui que ce soit quant à la douleur que je ressens. Plus j'avance, plus mes dents s'enfoncent dans ma lèvre inférieure. Je dois m'en aller mais, ça me fait si mal...

Mes doigts se referment sur la portière de ma voiture et je suis à deux doigts de m'effondrer. M'engouffrant dans l'habitacle, je me laisse tomber sur le siège conducteur, balançant mon sac à l'arrière sans la moindre délicatesse. Ma respiration devient saccadée, comme si je m'apprêtais à faire une crise d'asthme. Il faut que je m'en aille...

Il le faut. Pourtant, je suis bien incapable de tourner les clés pour allumer le moteur. Parce que m'éloigner de Harry, après ce que nous avons partagé, est au-dessus de mes forces. Je n'ai pas imaginé sa détresse, je n'ai pas imaginé ses larmes. Je n'ai pas imaginé la puissance avec laquelle il s'est accroché à moi. Je ne peux pas le laisser parce que j'ai l'étrange sensation qu'il a besoin de moi. Et il peut bien me détruire, je n'en ai rien à faire... Je n'ai jamais été capable de repousser mon envie de le protéger.

Mes doigts se crispent autour du volant. Des larmes se forment dans mes yeux tandis qu'un cri de rage s'échappe d'entre mes lèvres serrées. Je n'ai plus la force de combattre ma douleur... Ma tête prend place contre l'appui-tête. Je ne fais rien pour arrêter les quelques perles salées qui coulent sur mes joues.

Le soleil continue son ascension dans le ciel. Ses rayons traversent mon pare-brise, cherchant à brûler ma peau. À irriter mes yeux humides...

Deux coups sont donnés contre la fenêtre de ma portière, me faisant sursauter. Par réflexe, je regarde d'où ça vient. Et je fais face à deux prunelles vertes, reflétant une douceur maternelle. Madame Twist... Reculant d'un pas, la mère de Harry m'invite silencieusement à la rejoindre. Je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée... Pourtant, sans prendre la peine d'essuyer mes joues, je pose la main sur la poignée. Prenant une grande inspiration, je quitte la voiture.

Je te déteste d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant