24 - L'antagoniste (1)

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Je dédie ce chapitre à Flavia, ma mère. Elle est partie au ciel l'année dernière de la même façon que Kiki. À cette femme forte qui se battait. Cette femme que j'aimais malgré tout. Cette femme qui avait tant perdue mais qui voulait juste revenir à la maison..

« Pourras-tu me tenir ? Pourras-tu me ramener à la maison ? »

                                               Lara

TW: Certaines scènes à caractère sexuel ou violentes peuvent heurter la sensibilité de certains. Je vous demande donc d'en prendre considération avant de commencer votre lecture.
(suicides, viols, drogues, violences,sang)

La nuit était tombée et on était tous rentré dans la maison. Roman était parti avec Naika, ils étaient dans une maison qui se trouvait à quelques kilomètres de celle-ci. Ils devaient voir si les hommes de Kal s'étaient bien positionnés autour de la ville, si tout était bon et surtout Naika devait passer du temps seule avec Roman, ils venaient de se retrouver.
J'étais sur le canapé sur les genoux de Kalisten et il caressait mon dos. Ma tête était posée sur son épaule et je regardais la bague que j'avais au doigt, je souriais en la voyant.

— Tu sais que je peux t'appeler Madame Länder maintenant ?

— Avant même d'avoir cette bague tu m'appelais déjà comme ça je te signales.

Un petit sourire se dessines sur son visage. Malgré son bonheur il semblait inquiet.

— Nils m'a envoyé un message sur mon téléphone pour me dire qu'il savait que j'étais toujours vivante Kal.

— Oui je sais..

— Tu sais ?

— Mhhh je reçois tes messages.

Je le fixe un instant. Il était sérieux là ? Bon après je n'avais pas d'amis donc pas de conversation mais il violait mon intimité en faisant ça.

— Princesse, c'était uniquement pour ta sécurité, ne m'en veux pas d'accord ?

— Kal ?

Mon cœur se serrait. Je n'arrivais pas à bien respirer. Je faisais une crise de panique sur ses genoux.

— Princesse qu'est-ce que tu as ? Le bébé va bien ? Tout va bien ?

Je ne sais pour quelle raison mais je me mets à le serrer fort dans mes bras. Je pleurais comme quand j'avais perdu maman, comme quand ces hommes sont venus me violer pour la toute première fois. Je pleurais comme quand ce soir là je voulais me suicider, je pleurais parce que j'avais peur. Parce que je n'avais jamais été heureuse dans ma vie et que j'avais l'impression que je ne méritais pas tout ce bonheur.

— J'ai.. j'ai.. j'ai peur de savoir qu'il est en vie Kal.. il m'a enfermé dans les chambres rouges .. il .. il me terrifie.. j'ai peur qu'il nous enlève notre bonheur, je veux pas qu'il te touche, je ne veux pas qu'il touche au bébé.. Kal je me sens pas bien du tout .. j'ai un.. un .. mauvais pressentiment..

Il prend mon menton et il me force à le regarder.

— Princesse, s'il te plaît calme-toi, fais-le pour moi d'accord et pour le bébé aussi, tu sais bien que tu ne dois pas être stressée comme ça, tu veux que tout se passe bien n'est-ce pas ? Alors j'ai une idée, donne-moi une chanson qui te calme princesse.

Je ne comprenais pas sa requête mais il y avait cette chanson que j'écoutais de temps en temps dans ma chambre. Cette chanson qui me brisait le cœur lorsque j'étais dans le noir. Cette chanson qui me donnait envie de croire en quelque chose, en quelqu'un. Quand j'y pense elle me faisait penser à Kalisten. À sa venue. À sa façon de me jeter sa veste ce soir là après avoir tué tous mes violeurs. Sa façon de me soigner lorsque mes pieds étaient en sang. Sa façon de dire que mes crêpes étaient bonnes mais de ne pas assumer par la suite. Sa façon de me tenir les hanches et sa façon de m'embrasser. Elle me faisait penser à son premier je t'aime, à ses première excuses. À cette fois où il m'a ramené à la maison parce que je lui manquais, à cette fois où je suis revenue à la maison après l'avoir trahit parce que le seul endroit où je me sentais bien c'était avec lui. Il était mon chez moi. Il était ma maison.

KALISTEN I et II [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant