Prologue

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Il était là, en face de moi. Après 6 ans, 6 ans où je les vois la première fois et que notre vie a pris un tournant tellement différent de celui qui nous était finalement destiné. Il était là, vêtu de son Pull gris fétiche. Celui qui avait marqué ma vie à tout jamais. Debout face à moi, les yeux rougis par la tristesse, mais également la colère se déversait dans ses iris bleus, très peu perceptibles à cause de sa pupille noire dilatée. Une cause de quoi ? L'excitation ? La Peur ? La colère ? Je ne sais pas. Ses cheveux blonds cendrés retombaient sur son front à la limite de ses sourcils. Cacher sous cette capuche que je détestais plus que tout. Ses lèvres charnues et rosies, humides en partie, sa langue qui venait de passer dessus quelques secondes plutôt tressautait légèrement. Il n'était pas plus grand que moi, seulement de quelques centimètres. Je pouvais sentir l'odeur de son gel douche de là où j'étais, même si 3 mètres nous séparaient. Ses poings étaient serrés et il tremblait également, mais le connaissant, je sais que le stress et l'adrénaline le faisaient trembler tout comme moi. Son tors se levait et descendait frénétiquement à la vitesse de sa respiration rapide. Il avait un corps athlétique suite aux heures de salle de sport.

– Dit-moi que ce que tu viens de dire est faux, Eli ! M'avait-il lâché après de longues minutes de silence à nous regarder.

J'ouvrais la bouche, puis la refermais, les mots n'arrivaient pas à sortir, ma main s'était levée pour prétendre que j'allais parler, mais retombe finalement très vite le long de mon corps. Pourquoi réussit-il à me faire perdre les moyens comme ça ? Et surtout aussi souvent.

– Je savais qu'on n'aurait jamais dû se revoir.

Je fronçai les sourcils en voyant une larme rouler très rapidement le long de sa joue gauche et finir sur le sol du parking, déjà lui mouillant une partie de la pluie qui s'abattait sur nous. Ce n'était pas une goutte de pluie, j'y mettrai ma main à couper s'il le fallait.

— Ne dit pas ça, par pitié... dit-je dans un souffle.

Il tourne les talons après avoir fourré ses poings dans ses poches. Prenant une démarche assez rapide, la tête vers le bas.

– Valentin, ne part pas ! Criais-je en m'avançant vers lui.

Et les revoilà, ses larmes qui fusionnent si bien avec mes joues grâce à lui, beaucoup trop souvent d'ailleurs.

— Lâche-moi, Eli ! Il arracha son bras de mes mains en reprenant sa route.

– S'il te plaît, ne m'abandonne pas encore une fois ! !

Pas encore...

Distance mortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant