Chapitre 20

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– Madame Henders, s'il vous plait, vous m'entendez ?

Soudain, une lumière très blanche vint me faire perdre la vue, mon corps ne me donnait plus de réponse. J'ouvre lentement les yeux, constatant un homme vêtu d'une blouse blanche au-dessus de moi, tandis qu'une femme me tient l'arrière du crâne, les yeux remplis de panique.

Ou suis je ...?

– Elle revient lentement, nous lui administrons un médicament calmant, nous suspendons la séance pour aujourd'hui et nous la surveillons attentivement avant qu'elle ne rentre chez elle. Après avoir traversé une crise, il est important de ne pas la brusquer dans les réponses que vous allez lui donner.

Un calmant... chez moi ?

Je me redresse brusquement, mais je le regrette rapidement, ressentant le mouvement de la terre autour de moi. Je place mes deux mains sur mon crâne, observant mon environnement.

Un hôpital ?

Un grand nombre de personnes vêtues de blancs se déplacent un peu partout, les murs sont neutres, presque grisonnants, et l'odeur de désinfectant agresse mes narines.

— Je... Où est-ce que je suis ?

Une personne s'accroupie devant moi, arborant un sourire chaleureux.

– Bonjour Eli, Je suis Mira, ton psychologue, tu te rappelles de moi ?

– Non, j'étais avec... J'étais avec Valentin, je ne comprends pas ce que je fais ici ?

Elle me soutient délicatement en me levant, me guidant vers un bureau. Je m'installe sur une chaise et la fixe sans saisir ce que je faisais ici. Elle s'installe devant moi sur sa chaise de bureau spacieuse, croisant les mains devant moi, son sourire permanent.

– Ton nom est Eli et tu as 23 ans. Cela fait un an que tu es sorti de ta rééducation suite à ce qui t'est arrivé. Nous nous rencontrons à deux reprises par semaine, tu te rappelles ? Tu as récemment fait une crise de panique, et tu nous as peut-être quittés pendant 2 ou 3 minutes...

À cet instant précis, le monde s'ouvre sous mes pieds, je viens de me retrouver dans les enfers les plus profonds que je n'aurais jamais imaginés. Il était impossible, je l'avais avec moi, je l'avais vu, je l'avais touché, je l'avais embrassé : je n'étais pas folle !

– J'étais avec lui ! Ce n'est pas possible, je suis en train de rêver ! Dis-je en me levant soudainement de ma chaise.

Je grimace de douleurs en me levant, mon regard tombe sur mes poignets enroulés de bandage. Je saisis tout de suite que les souffrances que j'ai éprouvées durant ce rêve tentaient de me ramener à la réalité.

– C'est avec Valentin que vous étiez ?

Je tourne immédiatement mon regard vers elle en entendant son nom s'échapper de sa bouche.

– J'en ai parlé ?

– Oui, Eli, vous en discutez quotidiennement depuis notre rencontre.

– Comment est-ce possible que je ne me rappelle rien ?

Elle émet un léger soupir avant de se lever et de s'asseoir devant moi.

– Les crises que tu traverses sont si violentes que ton esprit efface des souvenirs les plus récents ; ce type de crise est rare, mais il arrive plus souvent que l'on ne le pense...

Ma joue droite fut couverte de larmes.

– Et tout ce que j'ai vécu dans mon rêve n'est-il jamais arrivé ? Aucune trace de son retour. Est-ce que Linda n'a jamais été mon amie ? Est-ce que je n'ai jamais travaillé dans sa société ? Nous n'avons pas tué Jackson ?

Distance mortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant