Chapitre 18

1 0 0
                                    


Le froid, c'est ce que j'éprouvais à ce moment-là, du froid. Cependant, progressivement, la douleur s'imposait au froid.

Plusieurs doigts, puis la main... Progressivement, mon corps se réveillait, un poids lourd pesait sur lui, comme si on m'avait percuté avec un tracteur.

Lorsque j'ouvris les yeux, un léger gémissement m'échappa. Je n'ai réussi à en ouvrir qu'un. Tout mon corps s'effondra de terreur lorsque je me rappelais pourquoi j'étais dans cet état, et surtout de retour dans cette cave. Je me sentais incapable de verser des larmes, je n'avais plus les moyens. Avec mon seul œil valide, j'arrivais tout de même à voir un peu, la pièce étant beaucoup plus éclairée qu'au début.

Je me levai avec difficulté, remarquant rapidement que je n'étais plus vêtu de son pull. Je ressentis immédiatement l'odeur de son pull : je me sentais à nouveau nu, enfin presque, même si j'étais vêtu d'un tanga et d'une brassière. En constatant que mon corps avait été lavé et que ma cuisse meutrie était enveloppée, je ne me demandai pas davantage.

Combien de temps j'ai passé ici ? Quand est-ce que j'avais sombré ?

Quelques instants plus tard, je me souviens de m'être endormi après m'être allongé vulgairement au sol, me laissant à mon propre sort.

Dans un coin de la pièce, une petite lumière rouge clignotante se fit remarquer lorsque je me tournai. Je me rapprochai doucement de celle-ci avant de constater qu'une caméra était installée dans cet endroit. Alors que je me remémorais rapidement les écrans de caméras installés dans la chambre de Valentin, je me rappelais vaguement qu'il y était. Je me demandais si je devais me réjouir de la voir, je serrai la mâchoire en tournant le dos à celle-ci, mais je remarquai immédiatement qu'une caméra était visible dans chaque coin de la pièce.

— Putain, mais je suis un spectacle ou quoi ?

En fin de compte, cette situation ne me convenait pas du tout, je redoutais de me sentir enfermé, je redoutais surtout d'être observé, mais surtout, à part lui, je le savais. Il ne m'avait jamais quitté des yeux.

Je l'avais jouée fine en remplaçant les origami correctement, mais je les avais tous lu. Chaque message était accompagné d'un rappel datant d'un moment précis de ma journée, une heure plus précisément. J'ai rapidement établi le lien. À chaque heure, écrit sur ces morceaux de papier, il avait consacré du temps à scruter mes actions comme un véritable stalker. Dans mon bar, une caméra était également placée, juste à l'angle de mon plan de travail. Comment avais-je découvert qu'il observait ? Parce qu'elle n'était jamais en marche à mon arrivée, elle était toujours en route quelques heures après mon service, et ces quelques heures correspondaient à ça. Il partageait également des conseils sur ma manière de préparer certaines boissons, ce qui avait pour objectif de me contrarier : il était au courant, il était au courant de tout...

Au départ, cela était amusant, voire flatteur, mais maintenant, cela devenait effrayant. Dans les œuvres cinématographiques, le prince charmant est supposé venir aider sa belle, mais ici, il n'était pas là, restant dissimulé derrière cette moindre caméra qui clignotait en face de moi. Il me laissait délibérément là, sans même avoir les couilles de bouger le petit doigt.

Je ressentais de la honte à chaque fois que je tombais dans ses bras. À ce moment précis, il me fallait le confronter, comprendre pourquoi cette brèche l'empêchait d'agir.

Je restai au centre de la pièce, observant attentivement les caméras, ma respiration faisait monter de plus en plus rapidement ma poitrine. Quelque chose m'échappait, j'en étais convaincu.

– Est-ce que cela te procure du plaisir à observer tout cela ? HEIN, ça te fait du bien !

Je lançai un rire, je ne sais pas si la douleur me faisait agir de cette manière, mais je me sentais complètement perdu.

Distance mortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant