Chapitre 1 - Message

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7 ans  plus tôt.

ELI ! !

Le son de mon prénom hurlé par mon père en bas des escaliers me fit sortir de mon sommeil d'un sursaut. La boule de stress qui avait disparu quand j'avais rejoint les bras de Morphée finit par réapparaître en reprenant mon esprit.

Putain, elle va vraiment me forcer à monter pour la réveiller ! ÉLI !

La voix de mon père. Toujours pleine de rage quand mon nom sortait de la barrière de ses lèvres. Je le savais, car il ne l'utilisait que pour m'appeler en hurlant.

-Oui ! J'arrive ! Dit-je, je sorts de mon lit en manquant de ne pas tomber sur le livre que j'avais lu. La vieille tomba sur le sol quand je me suis endormi dessus.

Je tourne la tête vers mon portable en me jetant dessus pour voir l'heure. 6 h 45. Bordel, je ne me suis pas réveillé pour aller en cours et mon père va se faire un malin plaisir à me passer sa colère dessus.

J'étais née d'une union qui n'avait jamais eu lieu, mais pas que moi, mon frère jumeau aussi. Élevé par mon grand-père maternel, mon père avait récupéré notre garde à nos 9 ans. À mon grand désarroi. Mon grand-père me manquait énormément, il était mon seul point d'attache.

Une fois habillée et débarbouillée, je dévale les escaliers, attrape mon sac dans l'entrée après avoir mis mes Converse noires à délaver. Je m'apprêtais à sortir quand.

— Hanhan. Tu viens ici.

Je me tourne vers mon père, assis sur une chaise du salon, toujours bien habillé. Pour lui qui était expert comptable, le costume est obligatoire. Avec son index, il pointe la chaise à côté de lui.

– Papa... je... je suis en retard. – dit-je d'un murmure en sentant la boule dans mon ventre remonter jusqu'à dans ma gorge.

— Je n'ai rien à faire, Eli, combien de fois je t'ai dit de mettre ton putain de réveille ?

Il frappa du point sur la table, ce qui me fait sursauter immédiatement. Les larmes commençaient à vouloir franchir leurs barrières. Les poings serrés, je m'avança vers la table et pris place sur la chaise.

– Je sais très bien que tu n'arriveras jamais à l'heure, étant donné que tu as déjà raté ton bus. Alors tu vas attendre sagement que ton frère finisse de se préparer et il va te déposer. REGARDE-MOI QUAND JE TE PARLE !

Et voilà , les larmes avaient franchi leurs barrières, comme à chaque fois qu'il monte le ton sur moi. C'est irrémédiable, une fois encore.

— Putain, mais tu vas pleurer à chaque fois que je te parle sérieusement ?


Je ne répondais rien, cherchant juste à ce qu'il finisse la conversation rapidement et qu'il se casse à son boulot. Une haine incontrôlable s'était immiscée entre mon père et moi : je ne serai jamais réparable. Il le savait tout autant que moi. Je souffrais de cette venue au monde, et elle souffrait du fait de devoir prendre des responsabilités dont il n'avait même pas le choix. Pourtant, il aime mon frère, pourquoi ? Aucune idée.

– Tu t'occuperas du repas ce soir et tu rentreras directement après avoir fini les cours.

Comme d'habitude, de toute façon, mon père laissait mon frère sortir autant qu'il voulait, moi, au contraire, je devais aller en cours, revenir directement, je n'essayais même pas de lui tenir tête. J'avais essayé une fois. J'ai regretté immédiatement, ma joue se rappelle encore de la claque que j'ai reçue et mes fesses de la fraîcheur du sol mouillé en cette journée d'automne.

Distance mortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant