Le soupir final de son maître le fit déglutir, littéralement, sous son ordre. Comme à l'habitude, il ne bougea pas et leva la tête vers son hôte, qui lui adressa un petit sourire après s'être remis de ses émotions. Il se pencha vers lui, et leva une main pour venir la poser délicatement sur son visage d'enfant et passer son pouce sur le coin de sa bouche.– Il t'en reste un peu, tu as été généreux.
Il poussa un rire franc, puis caressa les boucles brunes de Nicaise de son autre main, comme pour récompenser un animal obéissant. Ses gestes étaient honnêtes, et ses paroles sincères.
– Tu ne me déçois jamais.
Nicaise le regardait de ses yeux bleus. Lorsque son maître se leva de son fauteuil, il se leva à son tour, ses genoux frêles endoloris par le sol dur. L'homme se dirigeait vers le lit, où son manteau avait été rapidement jeté dans la précipitation. Il entreprit de finir de reboutonner son pantalon avant de le saisir et de l'enfiler. Nicaise le regardait faire.
– Sir, la réception de ce soir, vous y allez n'est-ce pas ?
– Ha ! Bien sûr que j'y vais mon garçon, c'est ce soir qu'est officiellement célébré mon changement de contrat ! A partir de demain matin, mon armée ne sera plus la première responsable du Roi et de la Reine, la garde rapprochée va changer pour des hommes d'élites recrutés par le roi lui-même. Mon armée sera sous la gouverne de Son Altesse Shima, les intentions de ce petit sont nobles, et cela fait un moment que nous collaborons sans que cela soit officiel. Il est temps.
Il se tourna vers son mignon et ricana.
– Ne lui répète pas ce surnom, hein ?
Nicaise déclina. Quelqu'un toqua à la porte, et lorsqu'il fut invité à entrer, un garde apparut dans l'encadrement de la porte. Il s'inclina à vingt degrés environ, puis se redressa.
– Sir Césaire, vous êtes attendus dans la salle de préparation pour le dîner.
Le concerné hocha la tête et annonça son arrivée. Le soldat se retira après s'être incliné à nouveau. Une fois à nouveau seuls, Césaire se retourna vers l'objet de ses nombreux sourires.
– Nicaise, va prendre ton bain, des domestiques vont venir t'habiller et te sertir de bijoux. Je les ai soigneusement sélectionnés pour toi, ils te plairont tu verras. Tu me rejoindras directement dans la salle de réception, juste avant l'ouverture de la soirée.
– D'accord, Sir.
Sur ce, l'homme quitta la pièce, laissant Nicaise à ses ordres. Celui-ci, la minute d'après, s'engouffrait dans l'eau de son bain. Il s'y posa, et regarda l'eau goutter de ses cheveux lorsqu'il eut mouillé sa tête.
Il était de bonne humeur. De bonne humeur, parce que ce soir, il se passait enfin quelque chose. Voir la cour royale réunie dans une seule et unique pièce géante, c'était une cour de divertissement pour Nicaise. Il regarderait les aristocrates se donner à des conversations insignifiantes dont ils ne connaissent pas la signification de la moitié des mots qu'ils employaient. Il observerait tout le vice des plus malins, qui manipulaient à la perfection ceux dont ils avaient besoin. Le plus fort à ce jeu, était de toute évidence le Prince Shima, et sa proie numéro 1 était son propre maître, le Commandant Césaire, chef et vétéran respecté de l'armée royale.
Quoique, réellement, chaque personne à une exception près serait la proie de Shima, lors de cette soirée.
L'eau coula le long de son corps lorsqu'il se leva, enjambant sa baignoire de bois. Il s'enroula dans une serviette presque aussi blanche que sa peau, puis s'habilla du plus léger habit qu'il avait, puisqu'il allait le quitter très bientôt. En quittant la salle, il retrouva dans la chambre deux domestiques, qui se levèrent et s'inclinèrent légèrement à son arrivée. Un homme et une femme. La situation était comme à son habitude très ironique, deux adultes au service d'un enfant.
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One-shots || Recueil
RandomOn dit trop bon trop con, Moi je dis trop beau trop con. Ces personnages-là sont surtout trop beaux, mais aussi un peu cons parfois. Pas que je les aime pas, mais ils m'épuisent autant que je les aime alors qu'ils sont de notre création, n'est-ce...