30 I Tes premières larmes

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Dans l'avion, l'ambiance était mitigée. Bien que soulagés d'être toujours vivants et d'avoir supprimé la menace qui pesait sur leur monde, tous pleuraient ceux qu'ils avaient perdu dans ce processus. Shin avait perdu ses deux meilleurs amis...et il n'avait plus ouvert la bouche depuis un moment. La présence d'Hansi l'apaisait un peu, mais elle n'effaçait pas la douleur.


Dans son fauteuil, Livaï ruminait silencieusement. Il n'attendait plus rien de l'avenir puisque sa raison d'être n'était plus. Sans compter qu'avec une jambe en piteux état, il ne redeviendrait sans doute jamais l'homme qu'il avait été, le soldat le plus puissant de l'humanité. Quelle vaste blague. Il ne ferait pas le poids face à qui que ce soit dans cet état...


"Caporal-chef...", articula Armin en s'approchant nerveusement de lui. "Nous allons bientôt arriver et...eh bien...on se demandait si...enfin..."


"Abrège, morveux", gronda le jeune homme dans un grognement.


"Détends-toi, shorty", ricana Hansi en s'approchant et en posant une main sur son épaule, peu soucieuse de l'effet que ce surnom aurait sur lui. "Les jeunes veulent juste te poser une question".


Elle fit un signe de tête encourageant vers Armin qui, bientôt imité par ses camarades, déposa son poing droit sur son coeur. Mais sachant que son ami serait encore capable de bégayer, Mikasa prit les devants.


"Nous voulons, si vous êtes d'accord, rester des soldats sous vos ordres, Caporal-chef Livaï".


"Où est la question là-dedans ?", soupira-t-il en arquant un sourcil. "Vous êtes vraiment pénibles, les mioches..."


Il ne l'admettrait jamais, mais ce pas qu'ils faisaient vers lui réchauffait son coeur. Il craignait de n'être plus utile à personne puisqu'il était pénalisé physiquement. Pourtant, tous croyaient encore en lui, en celui qu'il était et en ce qu'il représentait. Ça le touchait beaucoup. Et, même s'il ne le dirait jamais à voix haute, ses subordonnés n'en avaient pas besoin. Ils le connaissaient depuis quelques années maintenant. Ils savaient lire ce genre de choses.


"Tenez-vous prêts, on arrive", les avertit Onyankopon.


Les soldats du Bataillon sentirent un regain d'énergie les gagner. Enfin ils étaient de retour ! Les quatre anciens titans, qui avaient combattu à leurs côtés, étaient également du voyage. Ils ne se sentaient plus à leur place à Revelio, alors ils avaient demandé à s'exiler sur l'île de Paradis. Personne n'y avait vu le moindre inconvénient.



*******

Les quais étaient dans l'état exact dans lequel ils les avaient laissés. Détruits. Livaï, comme toutes les personnes présentes, revit Akira les mettre en pièces, sous la forme du cuirassé. Il la vit tomber dans le vide. Il se revoyait la prendre dans ses bras et veiller sur elle en attendant qu'elle se réveille.


"Avançons...", souffla Hansi en poussant le fauteuil.


Ils avancèrent entre les débris, le sang et les corps sans vie des pro-Jäger qu'ils avaient combattu. L'odeur de la mort planait dans l'air, les obligeant à masquer le bas de leurs visages avec des morceaux de tissu. C'était répugnant.

Le Prix de la Liberté (Tome I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant