2. L'Angelot

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Comment est-ce que je suis arrivée à être aussi pressée d'aller travailler ? Il y a deux semaines que les cours ont repris et je n'arrive pas à me détacher de l'attirance que j'éprouve envers Lilia. J'ai l'impression de ressembler à une gamine de douze ans en pleine ébullition hormonale. Je me mets à avoir le cœur qui bat la chamade juste à l'entrapercevoir ou à l'entendre. Le moindre contact visuel que j'ai avec elle et je deviens folle. Elle doit me prendre pour une cinglée. Je me mets à rougir dès que nos yeux se croisent. Je suis vraiment pathétique.

Je suis dans mon bureau avec Flora et on se raconte des ragots à propos de nos étudiants.

«

- En parlant d'étudiants, il y a une étudiante qui voulait te voir, me dit Flora.

- Une étudiante ? , je lui demande en pensant à Lilia.

- Et tu ne devineras jamais qui, me dit-elle.

- Bon tu me le dis !, lui dis-je avec impatience.

- Eh ben, tu es bien agressive !, me dit-elle surprise de mon ton. C'est la brune de la boite. Tu te souviens ? Ce n'est pas la première fois que je la vois près de notre bureau.

- Quoi ? Rassure-moi que ce n'est pas une de nos étudiantes...

- Ce n'est pas une de nos étudiantes, elle est en littérature mais j'ai entendu dire qu'elle voulait s'inscrire dans notre faculté. C'est bizarre, non ?

- Espérons qu'elle ne va pas me causer des problèmes. J'en ai déjà assez.

- Cela ne va toujours pas mieux depuis... enfin tu sais ?

- Si je commence à retrouver mes repaires mais avoue que cette fille pourrait finir par me causer des ennuis.

- Mais... quand j'ai parlé d'étudiante, ce n'était pas à elle que tu pensais alors ?

- Non je pensais à une fille qui galère un peu à mon cours.

- Et ça te fait plaisir ?

- Oui, elle est sympa, lui dis-je d'un ton détaché.

- Ce n'est pas Lilia Karavos ? C'est l'une de mes étudiantes les plus consciencieuses que je n'ai jamais eu.

- Oui... oui c'est elle.

- Tu sais qu'en plus d'être intelligente, elle est super canon. Elle me ferait virer de bord sans problème.

- Ah bon ?, lui dis-je en fixant ma feuille avec attention.

- Quoi ? Tu vas me dire que tu n'avais pas remarqué ?

- Non, j'ai autre chose à faire que de reluquer les étudiants.»

Je ne sais pas pourquoi je lui ai répondu comme cela et j'ai encore plus honte de me sentir attirée par Lilia quand je me comporte comme une sous-merde avec mon amie. Bien sûr que je sais que Lilia est belle, il faudrait être aveugle pour ne pas le voir ! J'ai évidemment constaté qu'elle était très intelligente avec tous les échanges qu'on a déjà eu. Je ne suis juste pas capable de l'avouer à haute voix. Je ne peux pas rester dans mon bureau en ayant les yeux acquisiteurs de Flora. Je préfère aller travailler à la bibliothèque, je serai isolée et je pourrai avancer dans mon article pour un journal scientifique réputé. Connaissant Flora, elle est capable de ramener une araignée et de me menacer avec pour que je lui avoue mes moindres secrets... Génial l'amitié !

J'apprécie l'atmosphère reposante de la bibliothèque, je m'installe à une petite table. Je ne comprends pas mes collègues qui n'aiment pas côtoyer les étudiants et préfèrent se cacher dans leur bureau. Je me mets à travailler pendant une bonne heure jusqu'à ce qu'un raclement de gorge me sorte de mes réflexions. Je lève les yeux pour voir la raison de ce bruitage et je sens mes joues s'empourprer... . Ce n'est pas vrai, les étudiants en médecine sont encore en manque de cadavre que cette fille essaie de me tuer.

Le danger de l'amour ou "Qui dit amour, dit souffrance !" [réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant