𝑼𝒏𝒆 𝒓𝒐𝒏𝒄𝒆 𝒅𝒆 𝒑𝒂𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏.

11: 𝐿𝑢𝑛𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠 𝑛𝑜𝑖𝑟𝑒𝑠

CHAPITRE 11:

𝐿𝑢𝑛𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠 𝑛𝑜𝑖𝑟𝑒𝑠.

𝑴𝒆́𝒍𝒂𝒏𝒄𝒐𝒍𝒊𝒆, 𝑻𝒐𝒓𝒑𝒆𝒖𝒓.

Je retire les gants bleus qui recouvrent mes mains en les retournant soigneusement et lève légèrement la tête.

-Garde bien en tête cette version des faits, ne retourne pas ta veste, ça pourrait se retourner contre toi.

-Gardez ça pour vos clients qui travaillent en bureau. Dans ce monde-là, il n'y a pas de rapport.

-Il n'y aura plus de ce monde-là si tu ne respectes pas mes conseils. Tu as été vue sur la scène du crime et photographiée des dizaines de fois, et ce n'est pas pour dire, mais tu corresponds bien au profil recherché.

-J'ai compris, ne vous inquiétez pas, dit-il en serrant les dents et en détournant mon regard.

-Je ne m'inquiète pas. Pour ne pas te mentir, ta mort ne m'impacteras pas. Attends juste que je reçoive mon argent, ensuite tu feras à ta guise. Mais ne me rappelle pas en cas de soucis, je n'ai pas que ça à faire de traiter ce genre de clients. Vous pourrez continuer votre vie comme avant, et profitez-en bien, car elle ne durera qu'un bref instant.

-Je voulais juste me venger...

Je retire mes gants et les enfonce au fond de mon sac, tout en l'ignorant.

-Je ne comprendrai jamais pourquoi vous ne laissez pas de trace de vous.

-Rappelez-vous que ce que je fais est illégal.

-Ce ne sont pas nous qui irons vous vendre.

-Vaut mieux être prudent, non ? lui répondis-je.

Je descends les escaliers et croise son père qui me fait un mouvement de la tête.

-Tout s'est bien passé ? me questionne-t-il.

-Oui, tout va pour le mieux. Je lui ai déjà fait part de mes recommandations vis-à-vis du rapport envoyé par la clinique. Il a été gravement touché, un organe vital a failli lâcher. C'est encore tout frais. S'il ne saute ne serait-ce que sur un trampoline, il risque sa vie. Laissez-le se reposer, j'enverrai une infirmière lui refaire son bandage fréquemment.

-Et concernant la justice ?

-J'y travaille. Votre fils n'y est pas allé de main morte.

-Je vois. Tenez-moi au courant. Comme d'habitude, vous faites du très bon boulot.

Je lui réponds par un hochement de tête signifiant que j'acquiesce. Après notre bref discussion, j'entame le chemin vers la sortie en prenant le grand escalier.

Mes talons claquent contre le sol étincelant de cette immense maison, ma tête est droite. Une ombre devant moi se dessine et devient plus nette à chacun de mes pas.

Ce n'est pas pour si peu que je m'arrête, mais plus cette ombre se rapproche, plus sa carrure m'est familière. Je la vois regarder tout droit, du moins j'en ai l'impression.

Ces lunettes me gâchent la vue... ces... lunettes ? Plus mes pas se rapprochent de lui, plus il se rapproche de moi. Je le regarde, lui est focus devant lui.

Il a fallu quelques misérables secondes pour qu'il ne dépasse mon chemin.

Ma tête est restée droite, uniquement mes yeux ont divergé et le poids de ma tête se fait ressentir. J'ai tellement envie de juste... baisser la tête.