Innocent {Kazuha x Heizou}

Chapitre 4 🍁

Etant liés par une paire de menottes, Kazuha et Heizou se suivent partout, vivant ensemble chez le détective, le vagabond n'ayant pas de toit où se loger. Le roux avait dit avec un rictus "Prends ça comme des vacances surveillées.", ce à quoi il avait répondu par un sourire gêné.

C'est vraiment grand chez lui...pense le samouraï.

Il s'assoit sur le lit, fixe le sol, et tourne son regard vers le plus âgé. Celui ci le regarde aussi. Son regard fuit et le roux rit. Malgré le fait d'être un suspect, Kazuha sent le détective l'apprécier un minimum. Le silence stagne, aucun mot ne sort de la bouche de qui que ce soit. Les minutes s'éternisent, le samouraï est prit d'une envie de dormir, ces derniers jours étaient épuisant.
Ses paupières se ferment lentement, sa tête tombant avec douceur sur l'épaule de l'autre jeune homme. Le roux ne doit pas s'attendrir, il en est conscient. Il pose cependant une main sur son épaule en lui murmurant :

Heizou - Ne m'attendrit pas ainsi, idiot de Kaedehara...

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Le lendemain, quand le garçon à la mèche rouge ouvre ses yeux pour la première fois de la journée, il est sous les draps, contre un matelas et un Heizou endormit. Il sursaute par cette proximité, mais les menottes ne laissent pas d'autres options que de dormir ensemble, et si cela contribue à prouver son innocence, Kazuha est prêt à faire cela. Et puis, ce lit n'est pas la définition de l'inconfort. Il attend que le roux soit éveillé pour se lever, mais sa voix taquine le surprend.

Heizou - J'étais réveillé avant toi. Si tu l'es aussi, allons manger.

Le jeune vagabond hoche la tête et se lève, suivant le roux jusqu'à la cuisine. Celui ci sort du riz d'un grand tiroir, du poisson et des oeufs ainsi que d'autres ingrédients pour le petit déjeuner*.

*Au japon, les japonais ne mangent pas comme nous. En effet, leur petit déjeuner est souvent composé de :

d'un bol de riz nature ou agrémenté de natto, d'un œuf cru ou de furikake;

• d'un plat protéiné (poisson, viande ou omelette);

• d'accompagnements de légumes saumurés, marinés ou fermentés et de condiments;

• d'une soupe miso;

• d'un thé vert japonais.

Le garçon à la mèche rouge hésite légèrement avant de proposer son aide au plus âgé, qui accepte. Il saisit un couteau et coupe en fines lamelles le poisson, qu'il dispose sur une assiette à côté des bols attendant d'être rempli par la céréale cuisiné par le détective. Heizou prend un des bols vides dans  sa main pour y tasser du riz sous un oeil curieux de Kazuha, il détourne son regard pour se concentrer sur son travail.

Il lève son bras attaché par la menotte dans le côté opposé de celui du roux, qui, surpris, est tiré vers lui et tombe brusquement sur le vagabond. Kazuha sent son dos heurter dans un bruit sourd le parquet, entend le bol se casser et sent la main de l'autre garçon se positionner juste à côté de sa joue. Encore sous le choc, leurs visages proches, leurs regards l'un dans l'autre, les deux garçon restent aussi muets que des carpes. Leurs regards cherchent à analyser la situation alors que leurs corps restent figés l'un contre l'autre. Le détective, reprenant vite ses esprits se lève, et Kazuha en fait de même après un rapide temps de réflexion. Il jette un oeil sur la main du plus âgé, écorchée après s'être cognée violemment contre le parquet parsemé de morceaux de céramique. 

Kazuha - Tout va bien ? Mes excuses, je ne me suis pas encore habitué à ses menottes. Fait le vagabond d'un air coupable.

Heizou - Il n'y a aucun problèmes.

Mais le vagabond a bien vu la main blessée du plus âgé. Il la prend timidement pour l'examiner, du sang perle à plusieurs endroits, et la main douce du détective est désormais ornée d'une longue et fine coupure. Kazuha se sent terriblement coupable. Il ne veut blesser personne, encore moins celui qui le surveille.

Kazuha - Votre main...c'est ma faute, laisse...laissez moi vous soigner.

Le plus jeune, donc Kazuha, emmène Heizou jusqu'à la salle de bain. Pourtant, le roux est contre, cette coupure est assez superficielle. Mais le samouraï se sent coupable et insiste, ce qui pousse le plus âgé à accepter. Celui-ci s'assoit, et après avoir fouillé un peu dans les tiroirs, l'accusé sort un bandage fin, qu'il enroule soigneusement autour de la main du détective. Ses gestes sont doux, sa main sur la sienne, il semble concentré sur les soins qu'il administre à l'autre jeune homme. Kazuha relève la tête, et un sourire de soulagement apparait sur son visage aux traits doux.

Kazuha - Je suis encore désolé. N'utilisez pas trop votre main. Dites moi si vous avez besoin d'aide.

Heizou - Il n'y aucun problèmes. Je vais bien.

Le jeune garçon à la mèche rouge reste muet devant son attitude têtue. Et puis, malgré le caractère assez indiscipliné du détective, Kazuha se retrouve un peu en lui. Tout deux suivent leurs propres idéaux, leur propre liberté. Il suffit de regarder Heizou pour le comprendre. On ne lit évidemment pas en lui comme un livre ouvert, contrairement à Gorou ou Arataki  Itto. Le détective est loin d'être ordinaire ou du genre à suivre le reste du troupeau. Mais personne ne le qualifierait d'imposant, sérieux ou solennel en dehors de son travail. Même si le vagabond s'identifie en l'autre jeune homme, il a aussi beaucoup de mal à le comprendre ou savoir ce qu'il peut bien penser. Mais cela ne le préoccupe que légèrement. Il ne voit pas la nécessité de tout savoir.

Chacun à ses secrets. Et n'est-ce pas mieux ainsi ? songe alors le samouraï en rangeant ce qui lui avait permit de soigner le plus âgé. 

C'est plus tard, bien plus tard dans la journée que Shikanoin Heizou se rend compte de son manque de provision pour lui et le suspect principal. Kazuha, assit à ses côté, créant mentalement un haïku sur ce qui l'entoure, comme à ses habitudes sort de ces vers et mots poétiques pour se tourner en direction du détective, qui lui, semble vraiment embêté.

Quand, dehors, le son d'une explosion.

A suivre...