Hell's Snakes MC #2 : Pax & Charlotte

Affrontement Final

Pax

Quand je descends les marches menant au sous-sol, je n'en mène pas large. J'ai autant envie de le buter vite fait et bien fait qu'envie de le faire souffrir. Je connais mon géniteur, je sais que cet affront ne sera pas sans conséquence, que même sur le chemin de la mort, il cherchera à m'embarquer avec lui.
La porte de sa cellule se dresse devant nous, elle me terrifie, derrière s'y trouve mon pire cauchemar, ma haine. Que serais-je quand il aura passé larme à gauche ? Que deviendrai-je sans cette colère et cette haine qui me tiennent en vie depuis tant d'années ?

- Ça va aller d'accord ? Ne le laisse pas gagner Logan, tu n'es plus cet enfant, tu es un homme maintenant et tu n'es plus seul. Me dit Charlotte en déposant un chaste baiser sur mes lèvres.

Je regarde mes frères, ils sont tous là, présents pour m'accompagner jusqu'au bout. Je n'en avais pas conscience jusqu'à à présent, je savais bien-sûr qu'on était soudés et qu'on mourrait les uns pour les autres, mais le fait qu'ils soient tous présents pour ce moment décisif de ma vie, m'émeut et me donne la force nécessaire pour combattre le diable en personne. J'indique d'un signe de tête à Death que je suis prêt et la porte s'ouvre.

La faible lueur qui pénètre dans la pièce à cet instant éclaire furtivement la silhouette d'un homme que je ne reconnais pas.
La dernière fois que j'ai vu mon père, c'était un homme grand, fin, mais sec, aujourd'hui quand je le regarde je ne peux que constater qu'il a dû passer des heures à la salle pendant son séjour en taule.
J'appuie sur l'interrupteur, et la lumière le fait cligner des yeux avant qu'ils ne les posent dans les miens. Ce regard, je le reconnaîtrai entre mille, la folie le hante, la promesse de mille et une douleur, la haine et le dégoût les habitent, ils me provoquent un mouvement de recul, jusqu'à ce que je vois cet infime sourire se dessiner sur son visage et que sa voix rauque s'élève .

- T'as perdu ta langue mon petit ?

Je m'étais juré de ne pas rentrer dans son jeu, de ne pas le laisser m'atteindre, mais il aura suffi d'une seule petite phrase pour me faire vriller. Je lui saute dessus, littéralement. Mes coups pleuvent encore et encore. Jusqu'à ce que la voix de Charlotte retentisse.

- Stop ! Je me retourne vers elle et la détermination que j'y lis ne me dit rien qui vaille.

- Logan, j'ai fait une promesse à Céleste et je compte bien la tenir, laisse-moi juste cinq minutes s'il te plaît.

J'acquiesce d'un mouvement de tête et elle s'approche, le morceau de papier en main et le lit.

" Tu sais papa, tu m'as toujours dit de ne pas faire confiance aux inconnus, de m'en méfier, ce que tu ne m'as pas dit, c'est que l'inconnu, je vivais avec. Je sais que tu vas mourir aujourd'hui, je devrais sûrement être en train de supplier Logan de t'épargner, de ne pas me priver de mon papa ? Mais, l'es-tu vraiment ? Sais-tu seulement ce qu'est un père, un vrai ? Un père qui aime son enfant inconditionnellement, qui le protège de tout et de tout le monde ? Qui le soutient, lui montre le chemin du bonheur ? En fait, je crois que tu es dépourvu de toute émotion et de tout sentiment. Tu ne sais pas aimer, tu ne sais faire que le mal. Aujourd'hui, je devrais te pleurer, pleurer ce père que je n'aurai finalement jamais, et pourtant, aussi bizarre que ça puisse paraître, je suis soulagée. Tu ne pourras plus faire de mal, tu ne pourras plus priver un enfant de son sourire, tu ne pourras plus enlever la vie. Je t'ai aimé si fort papa, en fait, je crois que j'ai idéalisé l'image que j'avais de toi, je t'ai rêvé. Aujourd'hui, je te déteste tellement pour tout ce que tu as fait et je m'en veux de n'avoir pas vu ton vrai visage, mais je t'en veux encore plus pour ça. Tu m'as privé de mon grand frère, mais j'ose espérer qu'avec le temps, nous nous retrouverons et par-dessus tout, tu m'as privé d'une grande sœur et de tous ces moments que je ne pourrais jamais rattraper, tu m'as privée d'éclats de rire, de soirées pyjamas, de toutes ces confidences que l'on aurait pu se faire, tu m'as privée de la merveilleuse grande sœur dont j'ai rêvé toutes ses années et dont j'ignorais même l'existence. Tu ne mérites pas de vivre quand elle, par ta faute n'a plus cette chance. Je te souhaite de trouver la paix de l'autre côté, il n'y a qu'un être vide et perdu qui puisse agir comme tu l'as fait. Je t'ai rêvé meilleur, mais aujourd'hui, je préfère te dire adieu.''

Elle replie la feuille dans ses mains et s'adresse à mon père.

- Je ne comprendrai jamais comment la pire ordure que j'ai jamais rencontré ait pu créer trois enfants aussi forts et merveilleux. Vous ne les méritez pas, vous n'avez jamais saisi la chance que vous aviez de les avoir dans vos vies, de voir en eux les êtres exceptionnels qu'ils sont.

Son rire digne d'un film d'horreur raisonne entre les quatre murs, rendant l'endroit plus glauque qu'il ne l'est.

- Si tu savais combien je les déteste. Cette gamine a raison, je ne les ai jamais aimés, je ne sais pas faire, je n'en ai jamais eu envie. Et Céleste n'est pas son vrai nom, je pense même qu'elle l'a oublié. Je l'ai appelé comme ça, pour Éden, pour lui faire un petit clin d'œil et chaque semaine, je lui pose des Pétunias c'est à cause de cette salope que j'ai fini en taule. La seule chose que je regrette petit me dit-il, en ne me quittant pas des yeux, c'est que tu ne m'aies pas vu tuer Éden. Plus tard, quand je suis sorti et que j'ai récupéré la gamine, je me suis fait un plaisir de la torturer psychologiquement, tu l'aurais vu pleurer sur ta photo me demandant chaque soir quand est-ce que son frère rentrerait ? Ah oui, et bien sûr, mon autre regret, c'est elle. Dit-il en regardant Charlotte. J'aurais aimé savoir ce que ça fait de passé après son fils, de lui prendre une fois de plus tout ce qu'il aime, de brisé la femme de sa vie. Tu ne m'as rien fait Logan, je ne pourrais pas l'expliquer, mais dès que j'ai croisé ton regard, j'ai voulu te mener à ta perte.

- Détachez-le !