Pax
Non, non, non, c'est impossible putain. C'est quoi ce bordel !! Je n'ai qu'une sœur , et elle s'appelle Éden. Ça y est j'ai viré barjot. Ça fait des heures que je roule sans but, jusqu'à finir en plein milieu de la nuit allongé sur la tombe de ma petite sœur. Je suis seul, j'ai tout laissé tomber. Si j'avais une chance avec Charlotte, je l'ai réduite à néant dès l'instant où je l'ai laissée en plan devant la maison de mon enfance. Je ne pouvais pas, la bête en moi était en train de surgir et je refuse qu'elle assiste à ça, elle mérite bien mieux. Elle ne mérite pas un mec torturé et cabossé comme je le suis, elle ne mérite pas un mec incapable de protéger sa sœur, elle mérite tellement plus. Je ne peux pas l'entraîner dans les tréfonds de mon enfer, je ne peux pas l'entrainer dans ma chute. Plus que jamais, j'ai besoin d'Éden.
- Je pensais avoir atteint le fond, mais je me rends compte que j'en étais loin. Tu le crois toi ? Ce fils de pute à une fille, on a une sœur Éden, mais je ne suis pas prêt pour ça. Je ne peux pas te remplacer, je ne veux pas.
J'ai l'air d'un con, ou d'un mec sur le point de crever à parler en plein milieu de la nuit à une pierre tombale, espérant une réponse qui ne viendra jamais, mais je m'en tape, au point où j'en suis.
- Quand je l'ai vu sur le parvis de la maison, je t'ai revue toi des années auparavant. Je n'ai jamais eu aussi mal Éden, pas même quand tu es parti. Savoir qu'une autre a pris ta place me tue. C'est qu'une enfant et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de te voir à travers elle et c'est injuste. Si tu pouvais voir comme elle te ressemble, elle a même l'air d'avoir ton caractère de chipie. Dis-je en reniflant. Putain que ça fait mal Éden, j'ai envie de crever tant la douleur est insupportable. Je sais de quoi est capable notre paternel, j'ai envie de la sortie de là, mais ça reviendrait à te trahir toi. Puis je n'ai pas su te sauver, je ne suis même pas sûr d'y arriver avec elle.
Le vent se lève doucement, comme une réponse silencieuse à mon dialogue à sens unique. Je continue encore et encore à lui parler, à pleurer.
- J'ne sais plus que faire petite sœur. J'ai l'impression d'avoir fait un bon dans le passé et d'être terrifié face à tout ça. Je ne sais pas si j'en serai capable. Je me souviens que tu me disais souvent qu'un jour tels des papillons, nos ailes se déploraient pour s'envoler, direction la liberté, la paix. J'crois que mes ailes se sont cassées quand ton cœur s'est arrêté. J'ai essayé Éden, je te le promets que j'ai essayé, mais je n'y arrive plus. Je vois plus de sens à tout ça. Je ne comprends même pas qu'il soit sorti de prison après ce qu'il t'a fait, je m'étais promis de le buter quand le privé nous préviendrait de sa libération, et je comprends encore moins comment on a pu louper l'info.
La pluie à fait son apparition, comme si le ciel pleurait à mes côtés, le tonnerre gronde rendant encore plus macabre cet endroit maudit.
- Je suis désolée Éden. Je suis tellement désolé. Je me suis condamné pour mon silence, si j'avais parlé, tu serais là.
Un éclair surgit dans le ciel, éclairant le prénom de ma sœur, c'est à ce moment-là que je le vois, le petit papillon de nuit qui s'est posé là, il déploie ses ailes et je le vois prendre son envol.
- Tu as raison petite sœur, je n'ai pas le droit de l'abandonnée et je dois te venger, seulement là, tu seras en paix. Je dois te laisser t'envoler toi aussi, laisse-moi juste un peu de temps.
C'est un océan de larmes qui coule sur mon visage, ma vue est floue et mon cœur transpercé par un poignard qui tourne et tourne. Je crois que je m'endors à même le marbre froid. C'est une main qui me réveille, la main d'une vieille dame.
- Logan, c'est toi ?
- Madame Pears ?
Madame Pears était la patronne de la petite supérette où nous avons pendant longtemps été avec Éden.
- C'est bien moi mon p'tit. Je suis contente de te revoir, je me suis souvent demandé ce que tu étais devenu et comment tu allais. Je viens déposer des roses à Éden une fois par semaine et j'enlève ces infâmes pétunias, si j'attrape le saligot qui s'amuse à les déposer, je vais lui tirer l'oreille. Comment tu vas Logan ?
- Il est sorti et il a une fille.
- Je le sais, on a bien tous essayé de le faire fuir, mais quand on a vu la petite Céleste, on n'a pas pu continuer. On essaie tous de garder un œil sur elle, elle ressemble tellement à Éden. Apparemment, il y a eu un vice de procédure, je suis désolé qu'il ne pourrisse pas en prison Logan, si j'étais encore en pleine santé j'enterrerais vivant cette ordure. Tu es gelé, viens donc de réchauffer autour d'un café, j'en ai fait avant de venir.
Ce n'était pas une question, mais un ordre. Je l'observe déposer ses fleurs sur la tombe d'Éden et je la suis, laissant une fois de plus mon cœur ici. Le café me fait un bien fou, je n'avais pas conscience d'être aussi gelé de l'intérieur.
- Tu sais Logan, je te connais, je vois ce que tu traverses, mais tu dois avancer maintenant.
- C'est trop dur Mme Pears.
- Quand j'ai perdu ma petite Livia après mon cher Alfred, c'est tout mon monde qui s'est effondré, j'ai vécu dans le passé pendant des années. Et à présent que la vieillesse me rattrape, je le regrette parce que le meilleur hommage que l'on puisse rendre à nos êtres aimés partis trop tôt, c'est de vivre et de les faire vivre au travers de nos souvenirs. Alfred et Livia seront toujours en vie tant que je les fais vivre à travers moi, je regrette juste de n'avoir personne pour les penser après moi.
- Je ne les oublierai pas, puis vous n'êtes pas si vieille, voyons. Je consulte l'horloge, 9h du matin, merde ! Je vais devoir y aller, mais si vous passez par Chicago, je serai heureux de vous accueillir.
Je lui laisse mon adresse et mon numéro de téléphone.
- Repasse me voir mon p'tit, je me sens seule ici et ça me fait plaisir d'avoir de tes nouvelles. Prends soin de toi d'accord ? Et n'oublies pas, tu as le droit de vivre. Me dit-elle en me serrant dans ses bras.
- Promis, prenez soin de vous.
Quand je franchis le perron, je sors mon téléphone de ma poche et je constate qu'il est éteint, j'essaie de le rallumer, mais j'ai plus de batterie. Putain, fait chier ! Manquait plus que ça ! Je me bouge de démarrer et je prends la route du QG. Si Charlotte ne m'a pas brûlé vif à la fin de la journée, je suis un putain de chanceux.
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Hell's Snakes MC #2 : Pax & Charlotte
Romance~ Terminé ~ Diane Gagnon a dit ; '' La culpabilité est une prison qui nous prive de nos ailes et qui freine tout nos mouvements '' Voilà ce qui résume ma vie depuis Eden, ma sœur. Je n'ai pas sû la sauver, je l'ai perdu et je me suis perdu moi-même...