𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝑫𝒊𝒙

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-Thea Millers-

Après ce tendre réveil, Adam et moi rejoignons le reste du groupe pour le petit-déjeuner. Il a pris soin de retourner dans sa chambre pour se changer, ce qui nous évite d'arriver ensemble et attire moins l'attention. Ce n'est pas plus mal, car dès que je m'assieds à côté de Rod, il me lance un regard bien trop perspicace, et je me sens immédiatement prise en faute.

- La nuit a été courte, à ce que je vois... ricane-t-il discrètement.

- Boucle-la, je souffle entre mes dents, essayant de paraître détachée.

Au moins, il a la décence de murmurer. Je n'ai pas besoin qu'il mette en lumière mes occupations nocturnes devant tout le monde.

- Pourtant, tu disais que je te manquais. On dirait que tu t'amuses bien sans moi, continue-t-il, un peu plus fort cette fois.

- Si c'est pour me faire ce genre de réflexion au réveil, tu aurais mieux fait de rester à la maison pour nourrir Bubulle, je rétorque en tentant de garder un ton léger.

- Vous vivez ensemble ? s'étonne Catherine, manifestement surprise.

- Oui, répond simplement Rod en se levant pour se servir une tasse de chocolat chaud, totalement à l'aise.

- Un homme et une femme vivant sous le même toit sans être en couple... On aura vraiment tout vu ! s'exclame-t-elle, outrée.

Je n'ai pas pu m'empêcher de lever les yeux au ciel.

- Eh oui, le monde change. On aura tout vu, je marmonne avec un sourire sarcastique.

Rod s'approche avec ma tasse et me pose un baiser sur le sommet de la tête, amusé par ma petite pique.

- Ne la provoque pas... On est là pour Cami, murmure-t-il, même s'il ne cache pas son sourire.

Je souffle un peu, un sourire en coin. Son calme m'aide à rester posée face aux remarques de Catherine, même si cela me démange de répondre. Avec Rod à mes côtés, je me sens un peu plus en confiance pour affronter ce genre de petit-déjeuner en terrain miné.

- Qui est Bubulle ? demande Adam en s'installant en face de Rod.

- Le poisson rouge de Thea, répond Camilya avec un sourire en coin.

- Son huitième, cette année ! ajoute Rod avec un air faussement innocent, juste avant de croiser mon regard noir.

- Et donc, qui s'en occupe pendant que vous êtes ici ? continue Adam, intrigué.

- Sa mère, déclare Rod d'un geste du menton dans ma direction.

Je manque de m'étouffer avec ma gorgée de chocolat chaud et me tourne brusquement vers lui, sidérée.

- Quoi ? Tu as donné les clés de l'appart à ma mère ?! je m'exclame, à la limite du cri.

- Tu voulais que je les donne à qui ? ose-t-il me répondre en haussant les épaules.

- Oh, je ne sais pas ! dis-je en essayant de ne pas trop hausser la voix. Au concierge ? Au facteur ? À Benoit, à la limite !

- Benoit ? Le même type qui lorgne sur toi comme un taureau en rut ? Tu lui ferais plus confiance qu'à ta mère ?! se rembrunit Rod, les sourcils froncés.

— Oui ! Benoît est gérable. Un petit rappel à l'ordre et il sait où est sa place. Ma mère, elle, serait capable de faire un jeu complet de doubles des clés ! je soupire en attrapant son téléphone pour en rajouter. Pire, elle pourrait se ramener chez nous avec ses amants...

Un Coup du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant