« La ligne entre la haine et l'amour est mince, mais c'est souvent la plus excitante à franchir » - Proverbe espagnol
Estella Herrera, jeune étudiante de 20 ans, jongle entre ses études universitaires et son emploi dans un bar près de son campus pou...
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~ Estella Herrera ~
📍Sevilla 🗓️ 27 Mars 2024
Aucun mot ne sortait de ma bouche, je ne savais ni quoi dire, ni comment réagir. Certes je n'avais pas envie de voir Pablo, mais savoir que je vais devoir cohabiter avec lui me met hors de moi.
- C'est maintenant que tu me le dis ?, dis-je légèrement désorienté.
- J'ai essayé de le dire des milliers de fois mais, à chaque fois que j'essayais de te le dire, tu me coupais...
- Fer', je suis désolée, j'aurais dû être un peu plus attentive.
- Je suis sûr que tout va bien se passer, Pablo a changé, Esti'...
- C'est bien ça qui m'effraie.
Je regarde par la fenêtre, essayant de calmer les battements rapides de mon cœur. L'idée de devoir vivre avec Pablo fait remonter des souvenirs que j'aurais préféré oublier, qui auraient dû rester de simples souvenirs enfouis dans ma mémoire.
Fermín tente malgré tout de me rassurer et de me convaincre par tous les moyens que Pablo est super, gentil et facile à vivre... Malgré mon immense amour pour Fermín, j'avais du mal à le croire. Pablo Gavira, facile à vivre ? La grosse blague.
Après quelques minutes, nous arrivons enfin devant une immense maison. Fermín appuie sur l'un des boutons de son trousseau de clés et la porte de garage s'ouvre, laissant place à un immense garage, déjà occupé par une autre voiture garée à l'intérieur, celle de Pablo, je présume.
J'ouvre la portière et me dirige vers le coffre pour récupérer mes valises. Fermín me rejoint rapidement, prenant l'une de mes valises.
- Laisse-moi t'aider, dit-il.
Nous entrons par la porte du garage qui mène directement à la cuisine. L'intérieur de la maison est encore plus impressionnant que l'extérieur. C'est spacieux, lumineux et décoré avec goût. Mais malgré la beauté des lieux, je ne peux m'empêcher de me sentir mal à l'aise. J'appréhende ce fameux moment depuis que nous sommes sortis de la voiture.
- Va déposer tes affaires dans l'entrée, je reviens je dois fermer le garage, après ça je t'aiderai à monter tes bagages dans ta chambre, me dit Fermín en déposant un léger baiser sur ma tempe.
Je me dirige alors vers l'entrée, enlevant soigneusement mes chaussures et mon pull avant de poser mon sac sur le petit meuble près de la porte. Mais, alors que j'accroche mon pull au porte-manteau, une voix retentit derrière moi. Je me retourne lentement, mon cœur battant la chamade.
- Eh mec, tu peux me rappeler l'heure de l'entraînement de dem-
Pablo. Je savais qu'il serait là, mais j'étais malgré tout surprise. Surprise à quel point il n'avait pas changé. Ses cheveux s'étaient légèrement assombris, son visage était parsemé de grains de beauté, et bien évidemment ce n'était pas le petit Pablo que je connaissais, celui que je dépassais quand nous étions plus jeune. J'avais l'impression de revivre un retour de neuf ans en arrière en le revoyant.
