« La ligne entre la haine et l'amour est mince, mais c'est souvent la plus excitante à franchir » - Proverbe espagnol
Estella Herrera, jeune étudiante de 20 ans, jongle entre ses études universitaires et son emploi dans un bar près de son campus pou...
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~ Estella Herrera ~
📍Sevilla 🗓️27 Mars 2024
Je me réveille en sursaut, trempée de sueur, le cœur battant comme un tambour. Le cauchemar s'efface lentement, mais laisse derrière lui une tristesse profonde, toujours présente depuis maintenant 5 ans. Mon souffle est rapide, et mes draps sont en désordre autour de moi. La panique persiste, accrochée à moi comme une seconde peau.
Je tends la main pour attraper mon téléphone sur la table de chevet. L'écran noir reflète faiblement mon visage, marqué par la douleur et la fatigue. Aucune notification ne s'affiche, rien pour me distraire ou me ramener à la réalité. Les images de mon rêve se dissipent rapidement, mais la sensation de malaise reste.
Depuis sa mort, je ne cesse de revivre ses derniers instants. Pour certains cela peut être une bonne façon de ne jamais les oublier, mais ce moment j'aurai préféré ne jamais m'en souvenir.
Je décide enfin de me lever, sentant le sol froid sous mes pieds nus. J'enfile mes chaussons et un gilet avant de descendre dans la cuisine. J'ouvre la porte de ma chambre en essayant de faire le moins de bruits possible et éviter de réveiller les garçons. Mais l'escalier en avait décider autrement. A chaque pas que je faisais, l'escalier grinçait. Décidément pour un premier jour à Barcelone tout ne semble pas tourner en ma faveur.
Une fois dans la cuisine, je farfouille dans tous les placards en espérant a chaque fois tomber sur un verre ou une tasse. Je trouve enfin ce que je cherchais et ouvre le robinet pour me servir de l'eau.
- Qu'est-ce que tu fais debout à cette heure ?
Je sursaute légèrement, surprise que je ne sois finalement pas seule dans la cuisine.
- Tu m'as fait peur bouffon.
- Je pourrais dire la même pour toi, avec cette coiffure...
Je touche légèrement mes cheveux me rendant compte à quel point ils étaient emmêlés et dans tous les sens. Je ne dis rien fasse à sa remarque et me contente de reporter mon attention sur mon verre d'eau. Mais bien évidemment ce silence ne lui suffisait pas. Je pouvais entendre ses pas se rapprocher de plus en plus de moi. Il s'arrêta net derrière moi, mais en me retournant je ne m'attendais pas à ce qu'il soit si proche.
- Ecoute, commençai-je en le poussant légèrement pour l'éloigner de moi. Je ne suis pas ici pour être ton amie, ni pour être gentille avec ou je ne sais quoi. Toi et moi, on ne se connait pas, du moins on ne se connait plus. Alors si tu veux bien faire comme si tu ne me connaissais pas ça serait super. Je ferai de même bien sûr, pour mon plus grand plaisir.
- Et si je ne veux pas-
- Je n'en ai rien à faire de ce que tu veux ou pas. Je ne sais pas combien de temps tout ça va durer, mais si on doit cohabiter ensemble, il va falloir mettre en place deux trois règles.
