Chapitre 19 - ASBJØRN

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🌘

Encore une fois, la place à mes côtés est vide lorsque je sors du sommeil.

Un coup d'œil vers le vitrail m'informe que le soleil est levé depuis bien longtemps, peut-être même que l'heure du petit-déjeuner est passée. Alors, sans perdre de temps, je quitte le couchage et me prépare afin de rejoindre la salle à manger.

Dans le grand couloir y menant, je perçois déjà le rire enfantin de mon neveu, accompagné de celui de ma Lune, mais aussi les voix de mes parents et de mon frère.

Lorsque j'entre dans la pièce, mes parents me saluent, cependant, je ne peux quitter la magnifique vision qui s'offre à moi. Irvid assis sur les genoux d'Azilis, sa craquante bouille à demi recouverte de confiture, alors que cette dernière l'assaille de baisers dans le cou, lui provoquant des éclats de rire.

Puis le regard de ma Destinée converge vers moi, ses pommettes se teintent aussitôt d'un joli rose, avant qu'elle ne m'offre un sourire resplendissant. Maintenant près d'elle, je glisse mon index et mon majeur sous son menton et relève son visage vers moi, avant de poser mes lèvres sur les siennes, douces et tentatrices.

Asbjørn - Bonjour ma Lune.
Azilis - Bonjour mon Loup.

Prenant place à ses côtés, je salue les personnes installées autour de la table et tends les bras à Irvid, mais celui-ci me snobe, préférant ma petite Alfe.

Depuis notre retour de la Société des Luminus, il y a maintenant presqu'un mois, le Louveteau ne cache pas son adoration pour ma compagne guerrière et ne loupe jamais une occasion de lui coller au train. Je ressens parfois une certaine jalousie, avant de me rappeler que ce n'est qu'un Louveteau haut comme trois pommes, mais surtout, qu'il réveille en mon Amour un instinct maternel qu'elle ne se connaissait pas.
Formatée comme guerrière depuis sa plus tendre enfance, la perspective de fonder une famille n'existait pas. Ce n'est plus le cas, et ma mère n'a de cesse de le lui rappeler.

Magnus - Et bien mon frère, tu sembles bien épuisé ces derniers temps...devons-nous en déduire que ces ruts seront fructueuses?

Je n'ai pas le temps de lui répondre qu'il émet un grognement, alors qu'Azilis lui offre un sourire bien trop éblouissant pour être honnête.

Magnus - Ma chère, très chère belle-soeur, je crois que tu viens de te fracasser le pied contre mon tibia.
Azilis - Bien sûr que non, mais prends garde mon cher beau-frère, un os n'est pas aussi solide qu'on le croit.

Depuis le combat, ces deux-là ne cessent de se chamailler et le nouveau passe-temps favori de mon frère est de rendre Azilis mal à l'aise. Les allusions et grivoiseries ne tarissent jamais, et c'est encore pire depuis qu'il nous a surpris dans mon bureau. Sans compter qu'il lui a été rapidement rapporté notre rencontre avec nos parents à notre retour du Rocher.

Tandis que ma mère glousse de leurs chamailleries, mon père secoue lentement la tête feintant le dépit, mais je ne loupe pas le fin sourire qui ourle ses lèvres. Quant à moi, je me contente de lever les yeux au ciel, sans intervenir, car dans le fond, j'apprécie de les voir ainsi, se piquant gentillement l'un l'autre.

Si le combat a permis à mon frère de constater les qualité de combattante de ma compagne, c'est le comportement maternel envers son petit qui a définitivement forgé son avis sur cette dernière. Douce et patiente, ne refusant jamais une partie de jeu, une lecture ou un câlin, elle a conquis le cœur du fils, mais aussi du père. Mais surtout, mon frère a découvert en ma moitié une confidente qu'il n'aurait jamais soupçonné, lui dévoilant sans mal et pudeur excessive, sa plus grande blessure : la trahison de son unie et son manque d'attachement à leur foyer. À partir de cet instant, Azilis a mieux compris son ressentiment envers les femelles, et a su lui prouver que toutes n'étaient pas identiques.

Azilis Et Asbjørn, L'Union Des Cinq RoyaumesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant