Chapitre 15

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La pluie commence à s'abattre sur la ville tandis que je l'entraîne loin de tous ces gens. Ils affichent tous un air choqué, abasourdi...

"Une jeune femme a essayé de se suicider" c'est ce qu'ils se murmurent tous entre eux. "Mais pourquoi ?" Ils n'auront probablement jamais de réponse et c'est peut être mieux ainsi. Athéna ne voudrait pas de leur faux sourire.

Celle-ci s'appuie sur moi. Ses jambes sont tremblantes, elle a l'air si vulnérable en cet instant. Son petit corps fébrile se presse contre le miens pour trouver un tant soit peu de chaleur et de stabilité. Et peut-être bien du réconfort aussi.

Je presse son épaule et l'amène le plus vite possible vers le lycée. Ce n'est pas pour la reconduire en classe, c'est hors de question. Non, je préfère la ramener chez moi. Là où elle sera en sécurité et au chaud. Elle pourra se reposer aussi si elle veut.

En attendant, je la fais monter dans mon 4×4. Je veux d'abord avoir une discussion avec elle.

Elle s'assoit sur le siège passager et ferme les yeux, trempée. Elle frissonne, j'attrape alors mon pull posé sur la banquette arrière.

-Tiens. dis-je d'une voix douce en lui tendant le vêtement.

Elle me fixe un instant de ses yeux -dieu merci- vivants puis enfile mon pull. Elle met la capuche sur sa tête et renifle discrètement le col.

-Merci. murmure-t-elle.

Elle a parlé si doucement que je crois un court instant l'avoir imaginée.

-De rien.

J'enchaine:

-Athéna, il faut qu'on discute. Pour de vrai.

Une larme roule sur sa joue. Je l'essuie du pouce et continue:

-Je te jure sur tout ce que j'ai de plus cher que je ne suis pas là pour autre chose que ton bien-être. Je veux te protéger, et t'aider à retrouver une vie normale où tu pourras être heureuse...

-Mais pourquoi? Comment veux-tu que je te crois? C'est si étrange que toi, tu veuilles mon bonheur. On ne se connait pas Noam, qu'est-ce que tu en tires toi? sanglote-t-elle.

-Toi.

Le silence s'installe dans l'habitacle tandis qu'elle plonge dans mon regard. Elle ouvre la bouche, la referme puis chuchote, perdue:

-Moi?

-Toi, ton sourire.

Je passe tendrement mon pouce sur sa joue pendant qu'un nombre incalculable de sentiments viennent se loger en moi. Ils prennent rapidement le contrôle sur mon corps et tout mon être après avoir ravagé chacune de mes cellules.

L'amour.

Pourquoi personne ne prévient que c'est autant dévastateur?

-Je... je ne voulais pas en arriver là.

-Je sais... je sais, Divine.

Je l'attire vers moi et l'entoure de mes bras. Elle ne me repousse pas, bien au contraire. Elle me serre fort contre elle, comme si elle allait perdre l'équilibre ou être emportée par des démons que seule elle peut voir.

Je murmure, les lèvres collés contre ses cheveux ébènes:

-Il faut faire changer les choses Athéna.

-Mais c'est impossible.

-Bien-sûr que si c'est possible. Je vais me battre. Je te le promets.

Elle éclate une nouvelle fois en sanglots et fourre sa tête dans mon cou pour étouffer ses pleurs. Je lui caresse tendrement les cheveux, attendant qu'elle s'apaise. Après un moment, je lui lance:

Born to die before your nameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant