Chapitre 11

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ATTENTION AU TW !! Musique: Daylight

Athéna:

Il sait.

Je n'arrive tout simplement pas à réaliser. Je lui en veux tellement et en même temps je ne peux m'empêcher d'apprécier le fait qu'il veuille m'aider. Mais il ment sûrement...Quel intérêt pour lui de le faire ?

Il sait et il a vu.

Il m'a vu démuni, en soumission, dans une situation où j'étais des plus vulnérable. Je me frotte le visage. Il n'avait pas le droit de faire ça... Et s' il en parle à d'autres personnes ? Mon père me fera tellement souffrir s'il l'apprend

Une boule de stress se forme dans mon ventre. Ma vie est déjà assez compliquée et dure comme ça, il n''avait pas besoin d'en rajouter !

J'arrive le pas lent, devant le portail de ma maison. La berlingue de mon père est déjà là. Je ne vais pas pouvoir y échapper. Et de toute façon, il faut que je rentre à l'heure, parce qu'hier soir était dix fois plus pire que d'habitude.

Je prends une grande respiration et me glisse dans ma maison. La porte comme à son habitude pousse un petit grincement.

-Athéna, chérie?

Je ferme les yeux et retient un sanglot. Cette voix, c'est celle là que j'ai entendu au self et qui m'a terrorisé...

Un sentiment étrange monte en moi en repensant aux évènements de la journée. De la colère. Une profonde haine envers mon géniteur.

Il est en train de me détruire à petit feu. Je ne peux pas le laisser faire.

Il entre dans le hall où je me tiens droite comme un piqué, les muscles tendus. Un sourire en coin naît sur son visage. Ses yeux verts me dévorent. Encore une fois, je me retrouve à la place de la brebis sans défense face au loup meurtrier.

Je le défie du regard tandis qu'il se lèche les lèvres.

Je ne vais pas me laisser faire...

Déterminé, je fonce sur lui et le bouscule pour pouvoir monter dans ma chambre. Il m'agrippe soudain le bras et m'attire vers lui avant de me jeter contre le sol. Je pousse un gémissement de douleur si bien qu'il se met à rire.

-Sérieusement ma Chérie ? crache mon géniteur.

Sans que je ne puisse voir quoi que ce soit avant qu'il ne le fasse, il abat violemment son point sur mon visage. Je retiens difficilement un hoquet de stupeur. La douleur s'étend rapidement dans mon oeil gauche et toute ma tempe.

Il est fou...

Les larmes dévalent mes joues. Je rampe vers la cuisine, tentant désespérément de m'éloigner de lui et de ses yeux verts. Il me suit le pas lent tandis qu'il détaille chaque surface de mon corps.

Il empoigne alors mes cheveux et me relève en les tirant.

-ARRÊTE !

-TA GUEULE PUTAIN ! il hurle encore plus fort.

Il me traîne jusque dans ma chambre et me balance sur mon lit, comme si je n'étais qu'une vieille poupée de cire.

-Tu l'auras bien mérité.

J'entrouvre les yeux et le vois enlever brusquement sa ceinture.

-Non... je couine.

Je me relève et cours en direction de la porte. Mais je ne fais pas le poids. Il me rattrape par les hanches et me cloue sur le lit.

Il me retourne sur le ventre et me bloque de son corps. Je suis totalement bloqué, je ne peux plus bouger.

*CLAC*

Je ne comprends pas avant de ressentir une douleur lancinante dans le dos. Il ma fouetté... avec sa ceinture.

Un sanglot de terreur et de souffrance m'emporte tandis qu'il continue à me frapper avec sa ceinture en cuire.

C'est le raz de marée... les vagues m'emportent et je descends dans les abysses de l'océan.

Sans avoir pris mon souffle avant de couler.

***

Mes mains continuent leurs courses folles sur les touches du piano. Mes larmes ne cessent de couler, mes yeux sont bouffis d'avoir autant pleuré ces derniers jours.

Je repense à ses caresses, à ses coups...

Le flot de la musique grandit, elle essaie de m'apaiser comme à son habitude. Mais la douleur est trop grande. J'ai l'impression de toucher le fond.

Mon dos est si douloureux qu'il m'est difficile de bouger même un tout petit peu. Tout mon corps est parcouru d'hématomes et le pire...

Mon coeur, mon âme, mon esprit.

Ces trois choses sont bouffées, ils pourrissent en silence à l'intérieur de moi. La noirceur de ma vie s'étend sur eux pour ne laisser que cette couleur. La couleur de la mort, de la souffrance, de la barbarie...

Même la musique n'arrive plus à apaiser mes mots.

Je ne vais pas en sortir vivante.

***

Vous avez déjà pensé à la mort? J'y pense tous les jours. Même si j'ai l'impression d'y être déjà. Dans le voile noir de la faucheuse éternel.

Ce certain vide est jouissif. Le calme... partout. La douleur, la souffrance, mes viols ne seront plus qu'un lointain souvenir. Je serais libre. Il ne pourra plus jamais m'avoir. Plus jamais.

Je ne pense pas une seule seconde à Noam. Il se moque de moi. Dans tous les cas, jamais on ne me croira. Mon père a trop d'influence.

Je lui ai menti l'autre jour. Il y a bien un échappatoire. La mort.

Mais ce n'est pas la réponse qu'il attendait, je le sais. Personne ne se rendra compte de rien, je ne manquerais à personne. Peut-être juste à mon père... Parce qu'il aura perdu pour toujours son jouet.

Born to die before your nameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant