Chapitre 9

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Merde, merde, merde... Pourquoi faut-il toujours que je n'en fasse qu'à ma tête?

Après que Noam soit venue me voir au casier, je suis parti... encore une fois. Je commence à croire que dès qu'il sapproche un tant soit peu de moi, je m'enfuis les jambes au cou. Je ne sais pas vraiment pourquoi, parce qu'en vérité, je l'apprécie plutôt bien.

Je déteste tout le monde sur cette terre.

Sauf lui.

Il a quelque chose de spécial. De différent. Et ça m'intrigue autant que ça me terrorise.

C'est peut-être pour ça que je le fuis. Parce que rester seule avec la seule personne qui peut me faire défaillir est une très mauvaise idée !

Je me secoue vivement la tête comme un chat qui aurait pris l'eau. Je raconte vraiment n'importe quoi. Les hommes sont vicieux et prétentieux. Je ne vais sûrement pas tomber dans le panneau et devenir comme ses adolescentes complètement aveuglées par leurs copains ! C'est hors de questions, je ne suis pas débile.

C'est la pause de midi. Le temps est devenu encore plus frais et la pluie fait rage dehors. Le temps est toujours accordé à mes émotions, c'est fou

Je me dirige lentement vers le self, la tête remplie de pensées.

Qu'est-ce qui va se passer ce soir?

Pourquoi Noam me porte tant d'attention?

Pourquoi sourit-il en ma présence?

Je suis écoeurante, pathétique...

Il a pitié de toi, Athéna! Fais toi une raison...

Et pourquoi mon père me fait-il ça?

Je le mérite, je mérite tous les malheurs de ce monde parce que je ne vaux rien !

Je...

-Mademoiselle Smith, c'est votre tour, il faut avancer. me chuchote une surveillante.

Je sors de mes pensées, troublées. Je regarde autour de moi comme si je venais de sortir de l'inconscience et vois que je suis arrivé devant le self. Tout le monde attend que je passe.

Pathétique...

Je ne prends qu'une boisson et une salade et vais m'assoir à une table vide. Je pousse un soupir et commence à manger, sans grande conviction, le contenu de mon bol. J'ai du mal à avaler, j'ai l'impression que je vais tout vomir.

Je repousse mon plateau et passe ma main dans mes cheveux. Il manquerait plus que ça ! Déjà que je suis maigre à cause de mon stress chronique si en plus je ne peux plus rien avaler...

Tout à coup, la chaise en face de moi recule et Noam s'y installe. J'hausse un sourcil, surprise.

-Hey.

Je ne réponds pas. Mes yeux parlent pour moi. Encore une fois. Mon regard sait mieux s'exprimer que ma bouche et mon cerveau.

Les yeux sont connectés au coeur, c'est pour ça que les yeux ne mentent jamais. Maman adoré dire cette phrase et je ne la trouve que plus vraie depuis son départ. Mes yeux ne crient à présent que douleur et colère.

Ses yeux, à lui, sont indéchiffrables. Il est beaucoup trop complexe pour moi...

L'air autour de nous s'intensifie et s'électrifie, comme chaque fois que nos regards s'accrochent. Je voudrais tellement savoir ce qu'il pense en ce moment même Est-ce qu'il a pitié de moi? Est-ce qu'il se moque? Est-ce qu'il se demande pourquoi je ne vais pas bien? Est-ce qu'il remarque que je ne vais pas bien?

Born to die before your nameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant