Chapitre 11 : 2/2.

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Emily descendit les marches d'un pas rapide, récupéra son manteau à l'entrée de la maison et claqua la porte derrière elle. Après la remontrance de son père, elle avait décidé de sortir de sa bulle, comprenant qu'elle faisait du mal à ses proches en se renfermant sur elle. Elle ne se pardonnait pas l'attaque de la fête et elle ne se pardonnera jamais, mais elle devait essayer d'aller de l'avant. Et pour cela, elle devait s'excuser auprès des personnes à qui elle avait fait de la peine, notamment Camille qu'elle avait évitée durant ces deux semaines. Enfilant son manteau, elle arrêta un taxi pour le Martin's coffee bar. D'ordinaire, elle aurait marché pour y aller, mais la nuit était déjà tombée et Camille l'attendait surement.

À bord du véhicule, le regard perdu dans le magnifique décor nocturne de la ville, Emily se demanda d'où pouvaient bien provenir les loups géants de la forêt. À sa connaissance, aucune espèce de ce genre n'avait été répertoriée dans la région. Mais alors, avaient-elles été introduites ? Non ! Cela était insensé, personne n'était assez fou pour mettre de tels monstres en liberté. Dans ce cas, ils avaient surement migré jusqu'en Oregon. Et si cela était vrai, de quelle contrée viennent-ils ? Quelqu'un d'autre les avait-il déjà rencontrées ?

_ Mademoiselle ! Mademoiselle !

Emily sortit de ses pensées avec un petit sursaut et fit face au chauffeur qui l'appela d'une voix inquiétante, le regard braqué sur le rétroviseur intérieur. Elle était tellement submergée par ses pensées qu'elle avait oublié le plus important.

_ Cela fait trois fois que je vous appelle, dit le conducteur. Nous sommes arrivés.

_ Ho ! Désolé, s'excusa-t-elle. Combien cela fait-il ?

_ Deux dollars, s'il vous plaît.

La jeune femme sortit immédiatement l'argent qu'elle s'empressa de donner au chauffeur et descendit du taxi. Prenant un bon coup d'air frais, elle fit face à un petit établissement devant lequel se trouvait une charmante terrasse. Baladant le regard, elle vit Camille assise au bout de l'espace, agitant la main.

_ Par ici, Emi, héla Camille.

La brune laissa échapper un soupir et rejoignit son amie. Prenant place en face de Camille, elle se sentit honteuse, ne sachant comment aborder la brune aux yeux bleus. De son côté, Camille se contenta de l'observer sans broncher, attendant surement des explications sur le comportement de sa meilleure amie. Ainsi, les deux se regardèrent sans dire un mot, amplifiant la gêne d'Emily.

_ Hum ! Écoute, je suis vraiment désolé de... De t'avoir évité ces temps-ci, finit par lâcher Emily, au bord de l'embarras. Je n'aurais pas dû essayer de gérer seule ma peine. Je suis vraiment une idiote, s'il te plaît, pardonne moi.

_ Tu t'es réellement comportée comme une crétine de première en agissant ainsi, répondit Camille sur un ton offensif. Karl est également mon ami et je suis tout aussi touché par ce qu'il lui est arrivé, mais ce n'est pas pour autant que je vous évite.

À ces mots, Emily baissa la tête, envahie par la honte. Camille avait tous les droits de lui en vouloir, mais elle n'avait jamais imaginé que son amie lui déverserait son mécontentement.

_ Mais bon, ce qui est fait est fait, reprit Camille après un soupir. Et quel genre de meilleure amie je serais si je ne te pardonnais pas, ajouta-t-elle.

À cette dernière phrase, Emily leva la tête et s'empressa de se jeter dans les bras de Camille. Alors qu'elles se réconfortèrent, Emily vit un homme en sweet à capuche l'observer de l'autre côté de la voie et relâcha aussitôt son amie.

_ Il y a un homme qui m'observe, murmura-t-elle à son amie.

Immédiatement, Camille se retourna, mais l'homme avait déjà disparu.

_ Il n'y a personne, dit Camille, incrédule.

_ Je te jure qu'il y avait quelqu'un qui me regardait, jura-t-elle, le regard inquiet.

_ C'était surement un clochard alors, la rassura son amie. Aller, assois-toi, j'ai à te parler de quelque chose d'important.

LA BELLE ET L'ALPHAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant