Chapitre 15 : 2/3.

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Après avoir terminé son repas, Emily se leva de table, prête à commencer cette nouvelle journée en faisant fi de toutes ses questions qui lui taraudèrent l'esprit. La journée s'annonçait radieuse et il était hors de question que sa curiosité pour le meurtre de ces deux individus vienne gâcher sa matinée. Elle débarrassa la table et retourna au salon où elle retrouva sa mère assise seule dans le fauteuil, le regard perdu dans le vide. Aussitôt, la jeune femme comprit que quelque chose tracassait sa génitrice et elle devina immédiatement qui en était la cause. Le bel homme de tout à l'heure y était forcément pour quelque chose. Mais connaissant sa mère, celle-ci refusera sûrement de lui en parler. Ne sachant que faire, elle poussa un lourd soupir qui n'échappa pas aux oreilles de sa génitrice.

Tirée de ses pensées, c'est avec surprise que Madison vit sa fille l'observer avec inquiétude. Elle était tellement perdue dans sa réflexion qu'elle avait finie par oublier la présence de celle-ci. Et maintenant, elle ne savait que faire pour dissimuler son tracas à la jeune femme. Dans une tentative dérisoire, elle feignit d'être de bonne humeur en adressant un sourire radieux à sa fille. Pourtant, son inquiétude se lisait sur son visage tel un livre ouvert.

_ Mère, dis-moi ce qui te tracasse ? Demanda la jeune femme d'une voix inquiète.

_ Bah, rien. Je suis juste un peu fatigué par le ménage, répondit la femme avec un sourire factice.

_ Je sais très bien que quelque chose ne va pas, mère, et tu ne me diras pas le contraire.

_ Je t'assure que tout va bien. Tu t'inquiètes trop, ma chérie, essaie de déstresser un peu.

_ Arrête de me mentir, ça se voit à des kilomètres que tu es soucieuse. C'est à cause de l'homme de tout à l'heure, n'est-ce pas ?

À cette question, Madison resta muet, ne voulant pas se trahir. Elle savait que sa fille était loin d'être dupe et avait compris qu'elle était inquiète, mais lui mentir était la seule chose qu'elle pouvait faire. Ils avaient assez de problèmes comme ça et elle ne voulait pas en rajouter en déballant à sa fille ce qui la préoccupait, même si cela la concernait.

_ Mère, je te promets que quel que soit le problème, nous le surmonterons ensemble.

_ Je le sais, mon ange, répondit sa mère. Mais certains problèmes méritent d'être résolus seuls. Je sais à quel point notre situation te préoccupe, mais fais-nous confiance, ton père et moi arriverons à tout arranger. Tu as tes propres problèmes à résoudre et ça ne serait pas juste de notre part que nous en rajoutions.

_ Mais...

_ ... Il n'y a pas de mais Consacre-toi à tes études et devient cette puissante avocate dont tu as toujours rêvé d'être, dit-elle en caressant la joue de la jeune femme. Fais-nous confiance pour gérer le reste, ok !

Emily acquiesça et se leva, le cœur apaisé par les paroles de sa mère. Si elle voulait vraiment les aider, elle devait devenir cette femme puissante qu'elle rêvait d'être. Et pour cela, elle était déterminée à obtenir ses diplômes.

Alors qu'elle se dirigeait vers les marches, sa mère l'appela.

_ Dis-moi, jeune femme, depuis combien de temps tu as retrouvé ton ami ?

_ Mon ami ? Demanda-t-elle confuse.

_ Je te parle de James. Tu sais, le charmant jeune homme qui t'a fait craquer depuis le lycée, taquina Madison. Il t'a ramené hier soir et tu étais profondément endormi dans ses bras. Y a-t-il...

_ ... Non ! Non ! Non ! Il n'y a rien entre nous si c'est ce que tu veux dire, coupa-t-elle sa mère. Je l'ai rencontré à la soirée dans les bois. Et... Et hier, je l'ai recroisé au Martin's coffee bar, et il m'a gentiment raccompagné, c'est tout.

_ Ok ! Et qu'en est-il de tes sentiments pour lui ? Tu l'aimes toujours n'est-ce pas ?

À ces questions, Emily ouvrit la bouche, mais la referma immédiatement. Oui ! Elle l'aimait toujours, mais cela n'étant pas réciproque, elle ne voyait pas l'importance d'en parler.

_ Allez, viens t'asseoir pour qu'on en discute.

_ Non ! Pas question. En plus, je dois aller à la fac, dit-elle en remontant les marches.

_ OK ! Tu peux t'en aller cette fois-ci, mais on en reparlera, jeune femme, crois-moi.

_ C'est compris, maman.

LA BELLE ET L'ALPHAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant