Chapitre 15 : 1/3.

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Réveillée par les doux rayons qui s'infiltrèrent à travers le store de la fenêtre, Emily ouvrit les yeux et sursauta, surprise de se retrouver dans sa chambre. Fronçant légèrement les sourcils, la jeune femme se demanda comment avait-elle atterri dans son lit ? Tout ce dont elle se souvenait était que James l'avait porté dans ces bras robustes. À cette pensée, elle se mit à rougir et un sourire lui échappa. Elle se rappelait encore du parfum du jeune homme et de la douce chaleur qu'elle avait ressentie dans ces bras. Si cela n'était pas arrivé après cette malheureuse agression, elle en aurait gardé un très bon souvenir. D'ailleurs, comment avait-elle pu s'endormir comme un bébé malgré son agression dans la ruelle ? D'habitude, elle y mettait des mois avant de retrouver le sommeil, mais là, c'était comme si son cerveau refusait d'en garder le moindre souvenir douloureux et l'avait complètement effacé.



Alors qu'elle tentait de savoir pourquoi cela s'était produit, elle fut extirpée de ses pensées par le son de son estomac qui gronda de faim. Elle se dégagea de son drap et sortit de la chambre, prête à engloutir tout ce qu'elle trouvera dans la cuisine.



Descendant les marches comme à son habitude, elle tomba sur sa mère qui discutait avec un homme au rez-de-chaussée et ralentit sa marche. Portant le regard sur eux, elle sentit les deux adultes légèrement gênés. Bizarrement, elle eut une sensation de déjà vue. Elle sembla avoir déjà vu l'homme assis au salon, mais elle n'arrivait pas à se souvenir du moment. D'un air douteux, elle les salua et se dirigea dans la cuisine. Mais avant qu'elle ne franchisse le seuil de la pièce, elle se souvint aussitôt de l'homme. Elle l'avait vue chez elle un soir aux environs de dix-huit heures avec sa mère. Mais que faisait-il là ? Et qui était-il ? Serait-il un agent de la banque à qui ils devaient de l'argent ? La tête pleine de question, elle finit par se heurter le petit orteil contre une petite table sur lequel était déposé le journal du matin. La douleur circulant dans son corps comme de l'électricité, la jeune femme laissa échapper une flopée de jurons en sautillant.



_ Est-ce que ça va ma chérie, demanda sa mère inquiète.



_ Oui ! Ça va, ne t'inquiète pas, rassura-t-elle la femme d'une voix à peine convaincante.



_ Je peux vous aider, proposa l'homme.



_ Non ! Merci, ça va, je vous assure, déclina-t-elle l'aide du charmant homme.



Après quelques minutes à sautiller, la douleur s'estompa et la jeune femme entra dans la cuisine. Lâchant un soupir, elle s'accouda à la table à manger et se retourna, jetant un regard noir à la petite table responsable de son mal. Insultant intérieurement le petit meuble, elle fut attirée par un mot du titre du journal et s'empressa de le récupérer. Feuilletant à la vitesse de l'éclair, la jeune femme fut surprise par ce qu'elle découvrit. Le journal de ce matin parlait de l'attaque d'un animal sauvage qui s'était pris à deux hommes au centre-ville. Bien que cela soit déjà assez choquant pour la jeune femme, son cœur ratait un battement lorsqu'elle découvrit l'identité des deux individus sur l'image du journal. Les deux clochards qui s'étaient pris à elle hier soir avaient été sauvagement éventrés non loin de la ruelle dans laquelle elle avait été agressée.



Abasourdie par ce qu'elle voyait, elle sentit son cœur battre à une vitesse folle, cela devenant trop effrayant pour elle. Le regard perdu dans les images, elle se demanda si son ami était-il à l'origine de ses meurtres ? Son apparition soudaine dans la ruelle n'était pas un hasard, c'était lui, l'homme qu'elle avait aperçu l'espionner au " Martin's coffee bar". Mais la mort des clochards pouvait tout aussi être une malheureuse coïncidence. Oui ! Ça devait être cela. Elle refusa de croire James capable d'une telle atrocité. Bien qu'elle était heureuse de ce qu'il était arrivé aux deux hommes, elle ne pouvait croire son ami capable d'une telle monstruosité. En plus, le journal parlait d'attaque d'animal sauvage et non de meurtre. Mais croire qu'un animal s'était pris à ces deux imbéciles sembla encore plus l'effrayer. Doux seigneur, tout cela était étrange.



Confuse, elle déposa le journal sur la table et passa ses doigts dans ses cheveux. Tout cela paraissait trop dingue et son cerveau avait du mal à s'y faire à ces choses étranges qui se produisaient autour d'elle. N'ayant aucune envie que son cerveau disjoncte, elle ne se posa plus de question et se hâta de préparer son petit déjeuner. Afin de se changer les idées, elle préféra porter sa curiosité sur le fameux prétendant de Camille qu'elle devait voir aujourd'hui après les cours.

LA BELLE ET L'ALPHAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant