Chapitre 1.

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Emily courait.

Elle courait à en perdre haleine.

Elle courait malgré la douleur présente dans ses jambes, foulant de ses pieds nus, les feuilles mortes qui tapissaient le sol humide.

Elle courait sans savoir où aller et cela l'importait peu, tant qu'elle leur échappait. À quelques mètres derrière elle, d'énormes masses noires semblables à des créatures venues tout droit de l'enfer détruisaient tout sur leur passage, n'épargnant ni plante ni animaux et elle devait se dépêcher si elle ne voulait pas mourir.

Dans sa course pour la suivie, la jeune femme se retrouva au bord d'un précipice, évitant de justesse d'y tomber. Automatiquement, elle recula d'un pas, apeurée et regarda autour d'elle à la recherche d'une échappatoire, mais tout étaient en train de disparaître comme par magie. Désespérée, elle s'affaissa sur le sol, priant tous les dieux de lui venir en aide, quand soudain, d'effroyables cris fendirent l'air, la faisant se redresser en un clin d'œil. Les masses sombres arrivaient à toute vitesse sur elle. À cet instant, elle vit sa vie défiler sous ses yeux. Est-ce ainsi qu'elle finira, dévorer par des créatures de l'enfer ? Eh bien, si la mort était inévitable, dans ce cas, elle choisirait au moins comment mourir. D'un pas hésitant, elle s'avança vers le précipice, le cœur battant à se rompre, les larmes coulant de ses magnifiques yeux verts et se laissa tombée au fond de celui-ci.

Emily se réveilla en sursaut, essoufflée et transpirant de tout son corps, suite à un énième cauchemar. Elle jeta un rapide coup d'œil autour d'elle et ferma les yeux en lâchant un gros soupir, soulagée d'avoir enfin quitté le monde des rêves. Elle passa sa main dans ses longs cheveux bruns ondulés et se laissa tombée mollement sur le lit, se demandant ce que pouvait bien signifier ce mauvais rêve. Les cauchemars, elle en faisait beaucoup, mais celui-ci paraissait plus réel et plus effrayant. Tournant légèrement la tête vers la table de nuit, son regard se posa sur les deux aiguilles de son réveil qui indiquaient, dix-huit heures quarante-cinq minutes. Doux seigneur, elle était en retard. Elle s'extirpa du lit et fila à la douche.

Après avoir retiré ses vêtements sués, elle ouvrit le pommeau d'eau et se glissa délicatement sous l'eau froide, espérant que celle-ci lui détende les muscles. L'eau ruisselante sur sa peau blanche, lui fit parcourir de léger frisson très agréable. Elle pourrait passer des heures sous cette douche, mais malheureusement elle avait du boulot au small bar.

Une fois sa douche terminée, elle se précipita vers son placard, une serviette autour du buste et se mit à le fouiller à la recherche d'une tenue, tout en pensant aux réprimandes que lui fera sûrement Adam, son patron. Celui-ci ne tardait pas à renvoyer ses employés à la moindre erreur et elle craignait le pire.

Elle enfila rapidement une petite robe bleue et une paire de basket, passa son sac à bandoulière par-dessus l'épaule, sortie de la chambre et dévala les marches dans un bruit assourdissant.

Arrivée au rez-de-chaussée, elle se mit à crier sa mère lorsqu'elle aperçut un inconnu assis dans le canapé, savourant une tasse de café chaude, aussitôt elle se stoppa.

_ Oh, pardon ! S'excusa-t-elle, je ne savais pas que nous avions de la visite.

_ Ne vous en faites pas pour ça, dit l'homme.

Il lui fit un bref sourire et plongea son regard dans sa tasse.

D'un regard interrogateur, la jeune femme se mit à détailler l'homme de ses yeux verts, un brun d'environ la cinquantaine, habillé d'une veste noire, d'un pantalon assorti et sentait agréablement bon. Qui était-ce et que faisait-il là à cette heure ?

_ Hum... Excusez-moi, mais pourrai-je savoir qui vous êtes ? Demanda-t-elle curieuse.

L'homme posa sa tasse et se retourna vers elle.

_Je suis...

_ ... un ami de ton père, le coupa une voix.

Emily se retourna et vit sa mère venir, toute souriante avec un plateau de cake en main. La dame de la quarantaine, à la peau claire et au cheveux bruns, posa le plateau devant l'homme et s'installa gracieusement dans un autre canapé.

L'homme plongea longuement ses yeux gris dans ceux d'un verts sombre de la femme avant d'ouvrir la bouche de nouveau.

_ Oui, c'est exactement ça ! Affirma-t-il.

La jeune femme haussa un sourcil, ne croyant aucunement à ce qu'il venait de dire, mais elle n'avait pas le temps de poser des questions. Elle les salua et sortie de la maison en claquant la porte derrière elle.

LA BELLE ET L'ALPHAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant