Chapitre 5.

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Cela faisait une bonne dizaine de minutes qu'Emily tourna en rond dans sa chambre, se mordillant légèrement le pouce, pensif. Dans la journée, après avoir été convaincue par ses amis, elle avait appelé le mystérieux jeune homme qui lui avait envoyé un ballon en pleine figure et avait confirmé sa présence ainsi que celui de ses amis à la soirée du samedi. Et maintenant, elle était hésitante. La malheureuse attaque du chasseur était gravée dans sa mémoire. Pourquoi il a fallu que ce soit en pleine forêt, hein ! Cela aurait été plus simple de choisir un endroit plus proche de la ville. Bon Dieu, comment allait-elle faire pour ne pas partir sans pour autant décevoir ses amis qui étaient impatients d'y être. Elle pouvait bien leur mentir, si elle n'était pas une si mauvaise menteuse.

Lâchant un soupir, elle récupéra son sac et sortie de la chambre. Elle trouvera bien une solution, mais pour l'instant elle devait gagner de l'argent. Descendant précipitamment les marches comme à son habitude, Emily aperçu son père endormi dans le vieux fauteuil, une bouteille d'alcool à la main. Elle s'approcha de l'homme et retira la bouteille qu'elle déposa sur la table. Ensuite, elle s'accroupit en face de lui et un sourire se dessina sur son visage, un sourire de fierté. Malgré leur misérable condition de vie, son père avait tout fait pour subvenir à leurs besoins. Allant même jusqu'à accumuler boulot sur boulot et ça sans jamais montrer le moindre signe de fatigue. S'apprêtant à partir, elle remarqua les mains usées de son géniteur et eu un pincement au cœur. Elle devait à tout prix les aider à rembourser leur dette. En effet, ses parents avaient emprunté une énorme somme à la banque pour un projet commun. Mais malheureusement, peu de temps après l'ouverture du magasin, un incendie avait ravagé toute la boutique. Et maintenant, ces géniteurs étaient obligés, de rembourser la banque dans un délai qui approchait à grands pas au risque de se retrouver à la rue. Le cœur plein de douleur, elle déchaussa son géniteur et sortit de la maison sans omettre d'emporter son manteau cette fois.

Nettoyant le comptoir du bar, Emily sembla inquiète. Depuis son arrivée de la maison, elle n'avait cessé de réfléchir au moyen de trouver la somme exacte pour le remboursement des dettes. Dans sa réflexion, elle songea à arrêter les études pour trouver un autre boulot à temps plein. Mais la promesse qu'elle avait faite à son père lui revint en tête. Elle lui avait juré de poursuivre ses études quels que soient les problèmes. Pestant, elle se mit à nettoyer avec vigueur lorsqu'elle fut interrompue par deux hommes qui venaient de prendre place en face d'elle. Esquissant un sourire, elle leur demanda ce qu'ils voulurent boire.

Après avoir passé commande, les deux hommes dont l'un faisait environ le même âge que son géniteur, se mirent à discuter.

_ C'est vraiment une horreur, ce qu'il s'est passé hier nuit, dit le plus jeune. Cette atrocité ne peut être que l'œuvre d'une bête sauvage, tu as vue à quel point ce pauvre homme était amoché, dit-il en remuant la tête.

_ on ne peut pas tirer de conclusion hâtive, dit le plus vieux. S'il s'agissait d'une bête sauvage, cela aurait été déjà annoncé. En plus, il n'y a pas d'animaux dans la région capable de faire de tel massacre. La forêt regorge peut-être, de prédateurs, mais la marque des griffures ne peut correspondre à aucun de ses animaux.

_ Peut-être bien, mais je vois mal un homme faire une chose pareille, dit le plus jeune.

_ Tu as vue la taille des déchirures sur le corps, aucune bête ne peut causer cela, crois-moi, dit l'autre confiant. Laissons d'abord la police s'occuper de cette affaire, ils trouveront sûrement la cause de cette horreur ainsi que le véritable meurtrier, conclut il.

À ces mots, Emily, qui écoutait distraitement leur conversation, frissonna, se rappelant de la bande qui s'en était prise à elle. Mais est-ce que ces types seraient capables de tuer un homme juste pour se venger, cela semblait probable. À cette réflexion, son cœur s'apaisa. Elle préférait croire que c'étaient ces jeunes mecs plutôt que de croire à cette théorie farfelue d'animaux sauvage, capable de causer une telle horreur. Et comme l'avait dit l'homme, si cela était l'œuvre d'un animal la police n'aurait pas mis autant de temps à trouver le type de prédateur. Cela était sans doute un humain qui essayait de faire porter le chapeau aux pauvres bêtes.

Le cœur légèrement apaisé par cette théorie, elle envisagea de partir à la soirée de demain. Elle allait rarement à ce genre de fête et elle devait saisir cette occasion.

LA BELLE ET L'ALPHAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant