Chapitre 15 : 3/3.

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S'habillant précipitamment, Emily jeta un regard à l'horloge accrochée au mur de la chambre et accéléra son rythme. Dans une heure, son premier cours de la journée allait débuter et elle se devait d'arriver à l'heure. Après avoir rapidement rangé ses affaires, elle s'empara de son sac et sortit de la maison à pas de courses. Franchissant le seuil de la demeure, elle fut accueillie par un vent froid qui circulait dans la rue et réprima un frisson. Levant la tête vers le ciel, elle aperçut le beau soleil se dissimuler derrière un manteau de nuages grisâtres et laissa échapper un soupir. Elle qui croyait avoir affaire à un temps ensoleillé durant toute la journée s'était bien trompée. Elle retourna aussitôt à l'intérieur et récupéra son manteau et un parapluie.



Alors qu'elle marchait tranquillement dans la rue, elle ne put s'empêcher de se faire du souci pour sa mère, se demandant ce que le bel homme qu'elle avait vu tout à l'heure pouvait bien lui vouloir ? Ils avaient assez de difficultés à gérer le problème de la banque et elle n'avait pas envie qu'on en rajoute.



Pendant qu'elle cogitait aux problèmes de sa famille, un grondement se fit entendre du ciel et l'extirpa de son inquiétude, l'aidant à accélérer le pas. Elle n'était plus qu'à quelques mètres de l'université et elle craignait que la pluie ne commence avant qu'elle n'atteigne sa fac.





Assise au fond de la salle, Emily avait du mal à suivre les cours. Cela faisait maintenant un moment qu'elle n'avait pas arrêté de penser aux moyens d'aider ses parents. Son boulot au small bar ne permettant pas de combler l'énorme somme qu'ils devaient à la banque, elle devait à tout prix trouver un second boulot et au plus vite. Le délai fixé pour le remboursement approchait à grands pas et voir ces parents à la rue était une chose qu'elle avait du mal à imaginer.



_ Tout va bien, Emi ? Demanda Nathan.



_ Oui ! Tout va bien.



_ On croirait que non ! Tu avais la tête dans les nuages tout à l'heure. Si quelque chose te tracasse, tu peux me le dire.



Emily soupira à cette phrase et posa le stylo qu'elle tenait.



_ Oui ! En effet, je suis inquiet, reprit-elle. Je me fais du souci pour mes parents. Le délai pour le remboursement de la dette approche à grands pas et nous n'avons toujours pas atteint la somme que nous devons.



_ Je vois ! Et je suppose que tu as pensé à trouver un autre emploi en dehors de celui du small bar, n'est-ce pas ?



Emily regarda son ami avec stupéfaction, la bouche grande ouverte.



_ Ne me regarde pas comme ça, je te connais bien et je sais que tu ferais tout pour leur venir en aide. Mais ne t'inquiète pas, tu peux compter sur mon aide. Et celui de Camille, si celle-ci n'était pas occupée à causer avec son mec, roula-t-il des yeux en direction de la concernée.



_ Désolé, que disais-tu ? Demanda Camille qui s'intéressa tout à coup au sujet.



_ Non ! Rien, continue d'envoyer des messages à ton cher Harley, soupira-t-il.



_ Ne soit pas si jaloux, Nathan, ce n'est pas ma faute si tu n'as pas de petite amie, moqua-t-elle le jeune homme.



_ Erreur très chère, c'est tout à fait voulu.



_ Mais bien sûr, dit plutôt qu'aucune fille n'a voulu de toi, rigola Camille.



_ Bon, ça va, vous deux, les arrêta Emily. Vous aurez tout le temps de vous chamailler après les cours.



_ Bien entendu, mais avant, dis-nous comment nous pouvons t'aider ? Questionna Nathan.



_ De quoi tu parles ? Redemanda Camille.



_ Emi est en difficulté pour aider ces parents.



_ Ho ! Oui ! C'est vrai. Et j'en ai parlé à Harley, informa Camille.



_ Tu as quoi ? Hurlèrent les deux autres, choqués par ce qu'ils venaient d'entendre.



À ces cris, les regards se dirigèrent vers eux et les trois amis s'excusèrent.



_ Il ce peut que j'en ai parlé à Harley lors d'un dîner, murmura-t-elle. Mais ne t'inquiète pas, il est super sympa et m'a même proposé de t'aider.



Choquée par les propos de sa meilleure amie, Emily se leva brusquement, remballa ses affaires et sortit précipitamment de la salle, laissant ses deux amis confus.



_ Tu n'aurais pas dû faire ça, blâma Nathan.



_ Bah ! Quoi ? Ça m'a échappé, se défendit Camille.



_ N'empêche que tu n'aurais pas dû. Ça ne se fait pas de raconter les problèmes des gens à des étrangers. D'ailleurs, ce type, tu ne le connais que depuis deux semaines, alors pourquoi tu lui racontes nos secrets ?



_ Ce n'est arrivé qu'une seule fois et c'était parce que j'étais bourré. Je vais aller m'excuser auprès d'Emily.



_ Ça vaut mieux.





Sortant d'un pas vif du bâtiment, Emily peina à garder son calme. Le simple fait d'apprendre que sa meilleure amie avait déballé ses problèmes de famille à un parfait inconnu la mettait hors d'elle. Afin de mieux ruminer sa colère, elle décida de se rendre dans une cafétéria située non loin du campus. Dans sa marche, elle sentit l'air s'alourdir et devenir de plus en plus froid. Ses poils se redressèrent sur tout son corps et un frisson lui traversa l'échine. Puis s'ensuivirent quelques gouttes qui lui tombèrent sur la tête. Aussitôt, elle déploya son parapluie et hâta ses pas.

LA BELLE ET L'ALPHAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant