Chapitre 6: Paul

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Cette scène macabre hantait mes nuits, m'empêchant de trouver le sommeil. Les pleurs silencieux de mon père résonnaient à travers les murs, une symphonie de tristesse et de regret. Chaque recoin de la maison semblait imprégné de l'absence de Zéphyr, comme si son esprit hantait encore les lieux.

Les jours qui ont suivi ont été un tourbillon de confusion et de douleur. La maison était remplie de gens qui chuchotaient et murmuraient, offrant leurs condoléances à mon père, qui semblait être perdu dans un brouillard de chagrin. Les membres de la famille, les voisins, les amis... tous étaient là, mais personne ne semblait savoir quoi dire.

Papa avait du mal à s'occuper des tâches quotidiennes. Il errait dans la maison, son regard vide fixé sur des souvenirs qui n'étaient plus que des ombres du passé. Je tentais de l'aider comme je le pouvais, préparant les repas, nettoyant la maison, mais rien ne semblait atténuer sa douleur.

La nuit, je m'installais devant la porte de la chambre de Zéphyr, écoutant le silence oppressant qui régnait à l'intérieur. Je me demandais ce qu'elle aurait fait si elle avait su que j'étais là, si elle avait su à quel point j'avais besoin d'elle.

Je me sentais coupable. Coupable de ne pas avoir su voir à quel point elle souffrait. Coupable de ne pas avoir été là pour elle quand elle en avait le plus besoin. Et cette culpabilité m'envahissait, me submergeait, me laissant échoué sur les rives d'un océan de chagrin et de regret.

Chaque jour qui passait était comme une éternité de souffrance. Je me noyais dans un océan de tristesse, incapable de trouver un moyen de remonter à la surface. Les visages inquiets des adultes qui m'entouraient semblaient flous et lointains, comme s'ils étaient séparés de moi par un voile invisible de chagrin.

Je voulais leur dire que tout était de ma faute. Que j'aurais dû être là pour Zéphyr. Que j'aurais dû voir les signes de son désespoir. Mais les mots restaient bloqués dans ma gorge, piégés par une douleur qui semblait ne jamais vouloir se dissiper.

La vie continuait, mais pour moi, elle semblait s'être arrêtée. Les jours se transformaient en semaines, les semaines en mois, mais la douleur restait la même. La maison semblait plus vide que jamais, chaque pièce résonnant des souvenirs d'une vie qui n'était plus.

Je me demandais si un jour je pourrais retrouver un semblant de normalité. Si un jour je pourrais apprendre à vivre sans Zéphyr. Mais pour l'instant, tout ce que je pouvais faire, c'était continuer à avancer, un pas après l'autre, en espérant que le temps finirait par panser les plaies de mon cœur brisé.

Peut après sa mort, j'ai appris que Zéphyr avait déjà prévenu la direction de l'école qui n'avait rien fait. Ils savaient, mais ils n'ont rien fait. Cette révélation m'a rempli de rage.

Je n'arrivais plus à me concentrer en classe. Chaque fois que je voyais les élèves qui avaient harcelé Zéphyr, la colère bouillonnait en moi. Un jour, j'ai craqué. J'ai attaqué l'un des garçons dans le couloir. J'ai frappé encore et encore, jusqu'à ce que les professeurs nous séparent. J'étais suspendu de l'école pour deux semaines, mais je m'en fichais. La rage en moi était incontrôlable.

Papa ne savait plus quoi faire de moi il ne savait même pas quoi faire pour lui, il est devenu alcoolique. Il ne comprenait pas ma douleur, ou peut-être qu'il ne voulait pas la voir. Il continuait de m'ignorer, perdu dans son propre chagrin. Je me sentais complètement abandonné.

Les bagarres à l'école sont devenues fréquentes. Je cherchais des ennuis, n'importe quoi pour exprimer ma douleur et ma colère. Finalement, j'ai été expulsé définitivement. Papa n'a même pas protesté. Il m'a simplement regardé avec des yeux vides et a hoché la tête.

Les conséquencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant