Chapitre 8: Le père

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Les jours qui ont suivi la tragédie ont été les plus sombres de ma vie. Chaque minute était une épreuve, chaque instant était marqué par le vide laissé par Zéphyr. Mon monde s'était effondré, et je ne savais pas comment remonter la pente.

La perte de Zéphyr a laissé un vide béant dans ma vie, un vide que rien ne semblait pouvoir combler. Chaque jour, je me réveillais en espérant que ce ne soit qu'un cauchemar, mais la réalité me frappait de plein fouet à chaque instant.

Je me suis replié sur moi-même, noyant ma douleur dans l'alcool. Chaque soir, je noyais mes tourments dans une bouteille, cherchant désespérément un refuge dans l'ivresse. Mais plus je buvais, plus la douleur de la perte de Zéphyr s'intensifiait.

Je me suis enfermé dans ma douleur, ignorant les signes de détresse de mon fils, Paul. Il était mon dernier lien avec Zéphyr, mais je n'arrivais pas à voir au-delà de ma propre souffrance pour lui tendre la main.

Paul, livré à lui-même, a sombré dans la délinquance. Sa douleur, son chagrin, son sentiment d'abandon l'ont poussé à chercher un refuge dans les rues sombres de la ville. Je n'ai pas su l'empêcher de s'égarer, je n'ai pas su être là pour lui quand il en avait le plus besoin.

Les jours se sont transformés en semaines, puis en mois, et j'ai sombré de plus en plus dans l'alcool, dans l'oubli. Mon travail, mes responsabilités, tout cela m'a semblé futile face à la perte de Zéphyr. Je me suis laissé submerger par le chagrin, par la culpabilité.

Je regrettais chaque instant où je n'avais pas été un bon père pour mes enfants. J'avais passé trop de temps à travailler, à poursuivre ma carrière, plutôt qu'à être présent pour eux. J'avais négligé Zéphyr, j'avais ignoré ses signes de détresse, préférant me réfugier dans mon bureau plutôt que de lui tendre la main. Maintenant, elle était partie, et j'étais seul avec mes regrets.

La mort de ma fille était un poids insupportable, une douleur qui me consumait de l'intérieur. Et dans mon désespoir, j'ai laissé tout ce qui comptait vraiment glisser entre mes doigts.

Un soir, après des semaines de dépression et de consommation excessive d'alcool, j'ai fait une overdose. J'ai été retrouvé inconscient dans mon appartement, entouré de bouteilles vides. Mon état critique m'a conduit à l'hôpital.

Quand j'ai repris connaissance, j'ai appris que j'avais perdu mon emploi. Je n'étais plus capable de travailler, de me concentrer. J'avais laissé tomber mes responsabilités, et maintenant je devais en subir les conséquences.

Allongé dans ce lit d'hôpital, la douleur physique était moins intense que celle qui me déchirait le cœur. Les souvenirs de Zéphyr m'assaillaient, me torturaient. J'ai regretté chaque instant où je n'avais pas été là pour elle, chaque moment où j'avais échoué en tant que père.

Un peu plus tard, j'ai appris que Mélanie, l'amie de Zéphyr, vivait un calvaire silencieux. La mort de Zéphyr l'avait plongée dans un abîme de douleur et de désespoir. Elle s'automutilait, cherchant à apaiser sa douleur intérieure par une douleur physique. Chaque coup porté à sa propre chair était un cri muet de détresse, un cri d'amour pour son amie perdue.

La folie s'était emparée d'elle, la plongeant dans un abîme de désespoir. Les souvenirs de Zéphyr tournaient en boucle dans son esprit, la poussant toujours plus près du gouffre. Et dans son désespoir, elle s'était juré de venger la mort de son amie, de punir ceux qui lui avaient fait du mal.

C'est ainsi qu'elle s'était retrouvée, une nuit sombre, à traquer Gabriel, l'instigateur du harcèlement qui avait poussé Zéphyr au suicide. La rage bouillonnait en elle, le désir de vengeance la consumait. Quand elle l'avait trouvé, seul dans une ruelle sombre, elle n'avait pas hésité. Elle l'avait attaqué, la haine brûlant dans ses veines, et elle l'avait tué, le couteau serré dans sa main tremblante.

La mort de Gabriel n'avait pas apaisé sa douleur, mais elle avait apporté un semblant de justice dans un monde devenu fou. Les autorités l'avaient arrêtée, et elle avait été internée dans un hôpital psychiatrique, sa santé mentale fragile ne lui permettant pas de répondre de ses actes devant la justice.

Le poids de la culpabilité était insupportable. J'aurais donné n'importe quoi pour revenir en arrière, pour changer les choses, pour mieux traiter Zéphyr. Mais il était trop tard. Ma fille était partie, emportée par le tourbillon de la vie, et je ne pouvais rien faire pour la ramener.

Je ne peux plus arrêter de boire.

Je n'en peut plus.

De toute façon, j'aurais finis comme ça.

Autant précipiter les choses vous ne croyez pas ?

Les conséquencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant