Guildford Orphelinat.London.
20, October 2020.
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5 jours sont passés depuis cet incident et je n'ai pas eu l'occasion de plus échanger avec cet inconnu. Puisque j'ai rapidement changer de poste après ma découverte vis-à-vis de ce bar.
- Nilla ! Tu peux m'aider à découper ma fleuuuur ? me demande Théo de sa voix aigu et toute mignonne.
- M-moi aussi, s'il te plait Nini ! renchérit Sasha.
Ils m'appellent « Nilla » ou certains, « Nini » puisque leurs petites langues les empêchent de prononcer mon nom entièrement sans fourcher.
Cet enfant à été retrouvé seul au bord d'une route lorsqu'il avait à peine deux ans. Abandonné là, comme un vulgaire déchet.
Tandis que les véritables déchets ne sont que les irresponsables géniteurs qui ont, un jour, décidé de se lancer dans une partie de jambes en l'air sans prendre en compte les conséquences de leur actes.
- Une fleur.. Ça ne devrait pas être bien compliquée à découper, souriais-je en reposant la liste de mon groupe sur la table, puis me dirigeai vers leur table. Voyons voir..
J'entreprends mon découpage, et pendant que je questionne les enfants sur leur repas et activités de la veille, le scénario de la discussion que j'ai eu avec cet homme dont je n'ai pas réussit à décrocher le nom tourne en boucle dans ma tête. Je me demande pourquoi n'a t-il pas voulu me le dire.
Les voix des enfants résonnent dans la pièce de jeux mais mon regard est fixe et je me rappelle notre discussion.
*FlashBack*
Je frottais nerveusement mes mains l'une contre l'autre, ne sachant pas quoi dire. J'ai du mal avec les remerciements, surtout quand il s'agit de remercier des inconnus. Je ne peux que regarder mes mains, signe de timidité.
Et pour être tout à fait honnête, je ne sais pas si c'est un réel ressenti, ou si je fais semblant.
Nous sommes dehors, devant l'entrée du bar. Monsieur Nelson a été escorté à la sortie a cause du vacarme qu'il a provoqué. Tandis que l'inconnu sirotait toujours sa bière anglaise. Alors j'ai saisi l'occasion pour lui demander de discuter.
Actuellement, son regard me scrute.
- Est-ce que tu vas rester comme ça à te triturer les mains ?
Son ton est cordial, et quand je levai la tête, la fumée de sa cigarette s'étalai contre mon visage, pendant qu'il observai le trafic de la route derrière moi. Et moi, c'est lui que j'observe. J'analyse ses traits, son teint mât, sa barbe récemment rasée, sa mâchoire ferme et son regard noisette. Cet homme me dit vraiment quelque chose, mais je ne saurais pas dire où est-ce que je l'ai vu.
Mauvais pressentiment.
Tu ne devrais pas dire ça, il vient d'arranger la situation merdique dans laquelle tu étais, pauvre idiote.
- Non. Excusez moi, répondais-je en relâchant mes mains. Je voulais.. vous remercier pour.. vous savez..ça.
Il tourne la tête dans ma direction et je m'empressai de faire mine de perdre mon regard parmi les passants et les voitures.
Le silence se fait long et je me sens embarrassée alors que seules les voix des passants et le bruit des commerces à proximité résonnent entre nous. Et je n'ai pas besoin de tourner les yeux pour apercevoir du coin de l'oeil qu'il est en train de me fixer, tout en grillant sa cigarette.
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HOSTAGES
RomanceManilla James, une élève de l'internat Ravensberg à Londres, mène une scolarité paisible avec comme seule famille son grand frère, Izaak. Ce jour d'octobre pluvieux, celle-ci voit sa vie menacée par des ravisseurs qui prennent en otage son internat...